C’EST LA CRISE ! Elle n’a pas arrangé les affaires de la
Majorité. On peut aisément comprendre que nombre d’électeurs qui ont cru au
slogan « travailler plus…. » et se retrouvent aujourd’hui dans la
galère quand ce n’est pas au chômage, n’aient pas eu envie d’aller voter et
soient désabusés. La crise prend cette promesse complètement à contre-pied. Imprévisible au moment de la campagne et cruel.
D’ailleurs ça concerne aussi l’électorat de gauche.
ILLUSION D’OPTIQUE. Personne, ni la presse ni les partis ne
prend le soin de commenter les résultats à l’aune du nombre de voix obtenues. Ils
préfèrent utiliser les pourcentages, bien plus parlant et surtout plus
avantageux. Enfin, pas pour tout le monde. Pourtant ils créent une illusion d’optique
que les analystes chevronnés savent décoder : quand la masse des électeurs
non fidélisés refusent de s’exprimer, ce sont ceux qui ont les électeurs les
plus mobilisés et les plus captifs qui y gagnent. Ainsi, bien qu’ayant moins de
voix qu’en 2007, le FN peut triompher en pourcentage et a contrario, le Modem
qui est trop jeune pour avoir consolidé une clientèle (il faut dire que Bayrou
en responsable aussi) s’effondre totalement.
SANCTION. Donc, si l’on en croit un sondage, la majorité des
électeurs qui sont allés voter disent ne pas sanctionner la politique du
Président (51% contre 36% qui affirment le contraire). Soit. Mais dans ceux qui
se sont abstenus, il y avait bien un paquet d’électeurs de la majorité, non ?
C’est quoi leur abstention ? Si c’est un avertissement, il faut leur dire
qu’il a été entendu si on veut qu’ils votent dimanche prochain.
CONTRE POUVOIR. Une bonne surprise pour la majorité dimanche
prochain n’est pas à exclure. Mais dans ce pays il y a des habitudes qui
relèvent de tendances lourdes. L’une d’elle s’appelle : contre pouvoir.
Les élections intermédiaires sont des défouloirs contre la majorité qui
gouverne. On a fait la razzia bleue en 86, 92 et encore largement en 98, quand
la gauche gouvernait. On a eu droit à la razzia rose en 2004. Je crains fort
que ce soit bis repetita. Doit-on envisager de perdre en 2012 pour regagner
toutes les régions ?
AUTISME. Les débats de dimanche soir m’ont paru faire preuve
d’un autisme déconcertant face à l’abstention. Mise à part Marielle qui ne
pouvait que pleurer sur son sort, tous les autres ténors ont soit paradé soit parlé
de mobiliser au 2ème tour. Certes. Que c’était la clé de la victoire.
Sûrement. Mais personne n’a dit, à droite comme à gauche, en quoi ils avaient
pu décevoir ni comment ils comptaient s’y prendre pour convaincre « les pêcheurs
à la ligne » de retrouver le chemin des urnes.
IMMOBILISME. La pire des conséquences, ce serait que l’on
abandonne les réformes et que l’on plonge le pays dans l’immobilisme, alors
qu’on est au milieu du gué. Finir ce qui est engagé, ne pas mollir sur les
retraites et la dépense publique, sans parler de la mise en place du 5ème
risque…. Il y a encore du grain à moudre. Et puis, il n’y a plus d’électeurs à
ménager. Ce sera ensuite l’heure du bilan et avec un peu de chance, elle sera accompagnée
d’une conjoncture plus favorable.
ETHIQUE EN TOC. Les socialistes ont fait campagne sur leurs « valeurs »
qui ne sont pas cotées en bourse… J’en passe et des meilleures. Les Ecologistes
nous ont abreuvés de leurs grands principes qui devaient sauver la planète.
Mais voilà, aujourd’hui ils marchandent tous leurs convictions pour s’assurer
des places de Présidents, vice présidents avec les voitures de fonction. Des
convictions contre des places. Les électeurs vont-ils continuer d’y
croire ?
KIT DE SURVIE. C’est
le cadeau qu’il faudrait faire à François Bayrou et Marielle de Sarnez :
un sac à dos avec réserve d’eau, une couverture, un couteau suisse et une tente
igloo… pour leur permettre de traverser le désert qui les attend jusqu’en 2012.
Mille sabords
Je comprends que tu n'aies pas voulu en parler, mais il y a, je pense, un facteur qui a aussi poussé à l'abstention : le traitement de l'information par les médias nationaux.
Pour eux, faire de cette élection une élection nationale était du pain béni. Pas besoin de rentrer dans les dossiers locaux, il suffisait de relever la petite phrase du jour.
Alors que sur le terrain les candidats parlaient projets, à la télé nous avons vu pendant un mois : petites phrases assassines tirées de leur contexte, invectives, coups bas et démentis... De la politique telle que les français ne voulaient pas en voir, surtout en période de crise... On pourra m'objecter que la PQR a essayé de rendre compte des programmes. Certes, mais combien d'électeurs la lisent à coté de ceux dont les seuls moyens d'information restent les chaines nationales.
J'aurais aimé que le service public de télévision utilise ses antennes en région pour faire vivre la démocratie et pas à 23h le soir...
Rédigé par : loic | 16 mars 2010 à 21:05
Alors là je suis plus que d'accord... Il faudrait re-présenter tous les résultats en nombre de voix et non en pourcentage. Puis mettre ces résultats en perspective avec des élections du même type et on aurait une vérité des urnes beaucoup plus honnête.
c'est un travail à faire pour les commentateurs (je devrais écrire : commentent à tort !) et on verrait une analyse bien différente que la soupe fade qui nous est servie lors des soirées de résultats.
Chiche ?
Abstentionistes ! vous offrez une part du pourcentage dont se nourrissent les électeurs de Le Pen. Rappelez vous bien de cela si vous vous détournez d'un droit fondamental pour lequel des gens risquent leur vie dans de nombreux endroits de notre bonne vieille terre.
Rédigé par : Jibe 124 | 17 mars 2010 à 00:17