23 MESURES POUR RELANCER L’INDUSTRIE
05 mars 2010
Nicolas Sarkozy a clos les « états généraux de l'industrie »,
vaste débat ayant rassemblé 5 000 participants pendant trois mois, en visitant
le site d'Eurocopter à Marignane (Bouches-du-Rhône). Trois types de mesures ont
été décidées parmi 800 propositions : des
aides à la relocalisation, des prêts
verts pour améliorer les outils de production et la réorganisation en filières pour dynamiser les PME seront financées
par le grand emprunt, tout en rappelant ce qui a déjà été fait depuis
2007 : taxe professionnelle, crédit d'impôt recherche, ISF-PME, grand emprunt,
pôles de compétitivité. Mais le Président veut aussi mobiliser l'épargne des Français et repenser en profondeur la
fiscalité de l’épargne notamment pour réorienter vers l’industrie une partie de
l’assurance-vie.
L'ambition est d'enrayer une perte de compétitivité et un
mouvement de délocalisation qui ne datent pas d'hier. En vingt ans, la France a
perdu environ 2 millions d'emplois industriels. Et au cours des dix dernières
années, le poids de l'industrie dans l'économie n'a fait que diminuer, pour
représenter environ 16 % de la valeur ajoutée en 2008, quand celle-ci
progressait encore en Allemagne. La crise n'a fait qu'accélérer ce déclin, avec
une production manufacturière retombée à son niveau de 1997. L’objectif :
augmenter la production industrielle de 25% dans les cinq prochaines années est
ambitieux et pourra être tenu si, comme on l’espère, la croissance revient.
Dans le grand emprunt, on sait déjà que 6,5 milliards
d'euros ont été mobilisés pour l'industrie, dont 1 milliard pour tirer les
conséquences des « états généraux ». Dans le détail, sur
l'enveloppe réservée aux états généraux, il a été décidé au Parlement de
consacrer 500 millions d'euros à des prêts verts bonifiés. Pour le
gouvernement, inciter les entreprises à investir dans des outils de productions
plus respectueux de l'environnement et à réduire leurs dépenses d'énergie les
rendra plus compétitives. A côté, 185 millions d'euros seront consacrés
aux relocalisations. Cette aide au retour prendra la forme d'avances
remboursables pour les PME et les entreprises de taille intermédiaires ayant
délocalisé au cours des dernières années en dehors de l'Europe. Ces avances seront données sous conditions
d'investissement et de création d'emplois.
Les fonds restants seront utilisés à soutenir une politique de filières, pour renforcer le tissu de PME, en prenant exemple sur l'Allemagne. L'idée est de mieux associer la recherche publique et de rééquilibrer les relations entre donneurs d'ordre et sous-traitants. Pour cela, les « états généraux » ont proposé la rédaction de chartes de bonne conduite. La mise en place de fonds d'investissement pour les filières jugées les plus stratégiques est également défendue par le ministre en charge de l'Industrie, Christian Estrosi, à l'instar de ce qui a été fait pour l'aéronautique, l'automobile et les biotechnologies.
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