La
nomination de Didier Migaud à la tête de la Cour des Comptes n’est pas une
surprise. Elle montre la volonté du Président de la République de continuer sa
politique d’équilibre politique entre la Majorité et l’opposition dans les
institutions de contrôle de la République. La compétence du Président de la Commission
des Finances de l’Assemblée Nationale est reconnue et il n’est pas réputé faire
allégeance.
De la même
façon, la nomination de Michel Charasse au Conseil Constitutionnel contribue à
maintenir un peu de pluralisme dans un organisme qui devenait monocolore avec
le temps. Même s’il est atypique, c’est un homme de gauche qui a sa place au
sein de cette haute institution. On pourra regretter que parmi les trois
nominations il n’ait pas été fait de place à au moins une femme. On se
consolera en constatant que Jacques Barrot et Hubert Haenel ont l’expérience
qui convient au poste qui leur est confié.
A droite
comme à gauche, on trouvera toujours des personnes que les choix du président
agacent. A droite parce qu’on y vit mal cette ouverture à gauche qui n’est en
fait qu’une ouverture d’esprit, à gauche parce que certains préféreraient un
clivage plus net par esprit partisan. Et si ces choix n’étaient guidés que par
l’intérêt général et le souci d’un contrôle effectif et partagé du
fonctionnement de notre République ?
La gauche
peut toujours critiquer, mais on est en droit de se demander si elle aurait eu
le courage d’en faire autant si elle était au pouvoir. Je crains que non. Cela
ne l’empêche pas de profiter des aubaines qui lui sont offertes et il est
remarquable que Didier Migaud ait été aussitôt remplacé à la présidence de la
commission des finances par Jerôme Cahuzac, bras droit de Jean-Marc Ayrault.
Aura-t-on
pour autant un peu moins de procès d’intentions sur le contenu des réformes à l’avenir ?
Rien n’est moins sûr, tant il vrai que « ce que je tiens est désormais à
moi, et le reste… peut le devenir ».
bravo papi bien expliqué :)
Rédigé par : rine | 01 mars 2010 à 17:10