DETTE EN CHIFFRES
04 février 2010
Le
déficit public français (Etat, comptes sociaux, collectivités locales) a
atteint 7,9 % du produit intérieur brut (PIB) en 2009, un chiffre
légèrement inférieur aux 8,2 % attendus par le gouvernement. « On sera à 7,9 % du produit intérieur brut
sur l'ensemble de la sphère publique », soit « 6 milliards d'euros de moins que
prévu » précisait récemment Eric Woerth.
Le ministre du Budget avait
déjà annoncé que le déficit de l'Etat atteindrait le niveau record de 138
milliards d'euros en 2009, mais en retrait sur les 141 milliards initialement
escomptés. Le gouvernement a aussi révisé sa prévision de déficit public pour
2010 autour de « 8,2 % »
du PIB, contre 8,5 % attendus jusque-là.
Ces chiffres reflètent
une récession légèrement moins sévère que prévu en 2009 : alors que le
gouvernement attendait -2,25 %, le président a évoqué lors de l’émission
sur TF1, une fourchette comprise entre -2 et -2,1 %. Pour 2010, le
gouvernement a prévu de relever sa prévision de croissance de +0,75 à
+1,4 %. Cette amélioration profite aux comptes de l'Etat, grâce à des
rentrées fiscales un peu meilleures que prévu, notamment pour l'impôt sur les
sociétés fin 2009. Le ministre du budget a également mis en avant l'effort de maîtrise
des dépenses publiques.
Bruxelles a accordé un sursis jusqu'en
2013 pour revenir sous le seuil de 3% prévu par le traité de Maastricht. Le scénario
central du gouvernement prévoit une baisse du déficit public à 6 % en 2011, 4,6
% en 2012 et 3 % en 2013 avec une croissance du PIB de 2,5 % par an à partir de
2011.
Lors de
son intervention sur Europe 1 le 3 février, François Fillon a souligné la
nécessité pour la France de réduire l'augmentation de ses dépenses publiques :
« dans l'esprit de la conférence sur
les déficits qui s'est tenue le 28 janvier à l'Elysée. Il faut reprendre le travail de réduction des déficits, on s'est fixé un
objectif : repasser en dessous de 3 % en 2013 et atteindre l'équilibre à
l'horizon 2020 ».
Pour cela, le Gouvernement va « ralentir
l'augmentation des dépenses publiques. Il ne s'agit pas d'une politique
d'austérité, une politique d'austérité c'est quand on augmente les impôts et
qu'on réduit les prestations, alors que la priorité du Gouvernement reste le
renforcement de la croissance… Depuis cinquante ans les dépenses publiques
augmentent bien au-dessus de l'inflation. Nous allons bloquer les dépenses
publiques en dessous de 1 % d'augmentation pour ce qui est du budget de l'Etat
et des collectivités locales et en dessous de 3 % pour ce qui est des dépenses
de la sécurité sociale. C'est une politique sérieuse de gestion que nous
pouvons encore conduire parce que nous avons encore les marges de manœuvre pour
le faire », a-t-il précisé. « Si
cette politique n'est pas conduite maintenant alors oui dans quelques années
nous n'aurons pas d'autre choix que la rigueur ou l'austérité. »
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