Oui, y’a un
problème. Le débat sur l’identité nationale a au moins le mérite de le faire
émerger. Si on voulait savoir ce que pensent les Français, nous voilà
renseignés. Si le thème de l’immigration revient de façon récurrente, ce n’est
sûrement pas le fait du hasard ni d’une quelconque manipulation politicienne
voulue par tel ou tel qui y aurait intérêt. Il ne sert à rien de se voiler la
face en adoptant le ton sentencieux comme le fait M. Moscovici. Beaucoup des
propos plus ou moins « convenables » qu’on peut lire sur le net, l’interprétation
qu’on fait d’une phrase retirée de son contexte prononcée par Nadine Morano, mais
que des dizaines de personnes auraient pu prononcer de la même façon, montrent
assez bien que notre pays est malade de son immigration.
Ce que j’entends
autour de moi est du même tonneau. Et ce n’est pas le fait de gens « extrémistes ».
Il y en a même qui votent à gauche ! Le sentiment qui prévaut est que notre
identité française est menacée. C’est peut-être stupide, mais c’est comme ça. Les
gens voient bien que la loi républicaine ne s’applique pas partout et savent
bien que des coutumes incompatibles avec notre code civil sont souvent pratiquées
de moins en moins clandestinement. C’est une difficulté de plus pour les
Français qui ne conçoivent l’intégration
que comme une assimilation, persuadés qu’ils sont au fond d’eux-mêmes qu’ils
sont les héritiers du siècle des lumières et de ses principes universels, voire
universalistes. Ils ne peuvent concevoir une France pluriculturelle qu’à
travers ce filtre universel symbolisé par les « Droits de l’Homme ».
C’est l’Islam
qui est mis en cause la plupart du temps, parce que la partie visible en donne
une lecture trop souvent déformée de la réalité vraie. Et le constat est vite
fait : si tu t’appelles Garcia ou Pietrangelli, le problème ne se pose
pas. Il commence à se poser, notamment à l’embauche, si tu portes un nom
maghrébin ou africain. Il va donc falloir déployer beaucoup de pédagogie pour
convaincre que les enfants d’immigrés de la troisième génération, non seulement
ne sont pas une menace pour notre identité, mais sont Français, comme vous et
moi, ont des talents et constituent une vraie richesse qui ne demande qu’à s’exprimer.
Et Il va falloir donner beaucoup plus de crédits à Fadéla Amara pour que son
plan « Espoir-Banlieues » débouche sur des réalités plus gaies, et
des emplois pour les jeunes qui y vivent, sans quoi, aucun progrès d’intégration
ne sera possible.
Si au moins
le débat lancé par Eric Besson sert à cela, ça ne sera déjà pas si mal.
Fallait-il lançer un débat sur l’identité nationale , je n’en suis pas sûr .
Réveiller le racisme latent de certains français paraît être une grosse maladresse ;
Je ne pense pas que ce thème a été volontairement proposé par Eric Besson pour récupérer les votes du Front National comme le dit Moscovici .
Eric Besson attaqué violemment par la gauche et les médias à cause des renvois de clandestins , a probablement voulu se défendre en proposant ce débat sur l’identité nationale .Il me plaît de penser cela .
Notre identité française c’est la République , ses Lois et la Laicité .
La Laicité ayant séparée le civil du religieux .
Ce dernier point important est particulièrement sensible en ce moment avec le dévelopement de l’Islam dans le pays .Beaucoup français sont musulmans . C’est comme cela . La France est métissée comme beaucoup de pays en Europe .
L’Islam est-il soluble dans la Laicité ? Pourquoi pas ?
De longs débats sont à venir .
.
Rédigé par : Christian | 17 décembre 2009 à 20:20
Comme vous le dites si bien, beaucoup de Français se posent en effet la question :"l'Islam est-il soluble dans la laïcité ?" . Cela justifie amplement le débat sur l'identité nationale car cela y touche de très près. Il va bien falloir crever l'abscès, car il faut craindre que ceux qui s'expriment disent tout haut ce que la majorité silencieuse pense tout bas.
Alice.
Rédigé par : Alice | 17 décembre 2009 à 20:47
bonjour Alice , tu utilises le mot " abcés " et là encore c'est une maladresse . De quel abcès parles-tu ? Les sociétés se transforment sans cesse, l'Islam en France n'est pas un abcés , c'est quelque chose de nouveau qu'il faudra intégrer dans notre société laique .Tu voulais plutôt exprimer le fait que cela ne se ferait pas sans débats et sans friction .
Quand à la majorité silencieuse , elle est probablement aussi divisée que les majorités qui s'expriment .
Amicalement
Rédigé par : Christian | 18 décembre 2009 à 12:41
Je ne cesserai jamais de m'étonner de l'aplomb de certains dirigeants de partis politiques qui estiment que ce débat n'a pas lieu d'être. Ces "sommités de la pensée politique" imposent donc les sujets de réflexion à la populasse!... C'est pas du totalitarisme çà?
Le bon peuple n'aurait pas le niveau de ces grands intellectuels-là! Pourtant à lire et entendre leurs galimatias embarrassés nous sommes en droit de douter sérieusement de leurs références historiques, géographiques, religieuses et sociales... Vous savez? Tout ce dont un individu doué de raison a besoin pour parler sereinement de ce qu'est l'identité nationale.
Il ne faut donc pas s'étonner que le peuple s'approprie ce débat. Et s'il le fait parfois avec maladresse c'est sûrement parce que ce sujet le concerne au premier chef et qu'il tient a faire savoir aux donneurs de leçons foireuses que c'est son affaire.
Rédigé par : Laurent Houlle | 18 décembre 2009 à 22:13