INTER…NET OU PAS NET !
17 novembre 2009
Il manquait au palmarès d’internet et tous les
« buzz » qu’il permet, celui de l’émeute : pari réussi avec
l’épisode malheureux et absurde du coup de pub’ en forme de distribution de
billets de banque. Internet fait partie de notre univers quotidien. Il n’est
pas question ici de regretter l’ invention ou l’outil qui rend par ailleurs de
multiples et vrais services. Mais le meilleur y côtoie le pire et pour séparer
le bon grain de l’ivraie, il faut des qualifications que tout le monde n’a pas.
Aujourd’hui, 83% de nos concitoyens disposent d’un ordinateur à
leur domicile et ils l’utilisent jusqu’à 24 heures par semaine. C’est ce que
nous apprend une étude publiée par le Ministère de la Culture. On comprend
mieux pourquoi il n’est pas possible de résister à internet, comme il aurait
été absurde il y a vingt ans de se passer de la télévision. Du petit dernier de
la fratrie jusqu’au papy ou la mamy, tout le monde « surfe sur le
net » ! Le réseau est devenu un moyen de communication instantané et
pratique, d’autant plus pratique qu’il est instantané.
Comme toujours, ce n’est pas l’outil qui est important,
c’est l’utilisateur et ce qu’il en fait. A voir tous les dérapages auxquels on
assiste, gageons qu’un jour il faudra un permis d’accès comme il existe un
permis de conduire une automobile, ou un permis de pêcher. Car le recours à
internet nécessite des compétences d’autant plus précises que les logiciels
offrent des possibilités dans tous les domaines. On peut tout faire… sans avoir besoin de
sortir de chez soi, et c’est bien là le danger ! Il arrive que les
compétences exigées par telle ou telle activité dépassent les limites des
connaissances des utilisateurs, qu’il s’agisse d’aspects techniques ou de
conscience morale : un apprentissage est donc nécessaire, comme en toute
chose.
Internet s’ajoute à tous les moyens pratiques dont nous
disposons mais ne doit pas devenir un moyen exclusif des autres. On peut
« chater », mais cela ne dispense pas de la conversation de vive
voix ; on peut se distraire mais cela ne remplace pas une soirée au
théâtre ou au cinéma ; on peut lire et s’informer, mais cela n’est pas la
même chose que lire un roman, ou un journal ; etc…
C’est un vecteur extraordinaire de démocratie qui a l’avantage d’être
gratuit et il permet à chacun de nous de s’exprimer. Mais les meilleurs
logiciels ne procureront jamais l’intelligence et les connaissances nécessaires
pour se servir correctement d’un ordinateur. Il suffit de suivre quelques
« chats » pour s’apercevoir que nos contemporains manquent
furieusement de culture générale, et ce ne sont pas les milliers d’illettrés
(au sens propre du terme) produits par notre système éducatif qui vont arranger
les choses.
Internet est donc la meilleure et la pire des choses. On y
assiste à la collision permanente entre le vide (les lacunes) des internautes
et leur hâte à s’adresser au reste du monde. A quoi bon écrire quand on ne sait
pas aligner deux mots ou articuler trois phrases pour en faire un
raisonnement ? Tout internaute doit savoir que les informations qu’on lui
délivre et qui servent de base à un argument ne sont probablement pas
vérifiées, que peut-être on cherche à le manipuler en multipliant des mensonges
et en remplaçant les faits par de la propagande. Internet est le lieu de tous
les excès : irresponsabilité des écrits, excès des passions, indécence des
propos quand ce n’est pas l’insulte. Il en existe des utilisations frauduleuses
avec des escrocs en tout genre, des experts du piratage de biens culturels
(musique, films), des exploiteurs des dérives humaines sexuelles ou autres. Y
mettre le pi
Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. On trouverait mille exemples à
contrario des bienfaits de cette
invention qui bouleverse notre mode de vie dans ses aspects les plus concrets
comme faire ses courses ou acheter un lave-linge, communiquer à distance avec
ses proches, se tenir informé en temps réel, se cultiver en allant à la
rencontre des gens savants… Simplement, il ne peut y avoir de bon internet
qu’avec des internautes « qualifiés », sachant lire, écrire,
concevoir, analyser, bref, ayant ce savoir indispensable à tout individu, qu’il
se serve d’internet ou pas.
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