FILLON INOXYDABLE
01 mai 2009
Parler du 1er
Ministre, un soir de 1er mai, ce sera interprété comme du plus
mauvais goût par certains. Ce n’est pourtant pas si iconoclaste qu’il y paraît.
Au soir d’une journée de manifestations, certes bien suivies, mais en
demi-teintes pour ceux qui espéraient un « grand soir », le pays
aborde le mois de mai et ses quatre ponts, dans une situation sociale qu’on
aurait pu imaginer plus tendue.
Il suffira
de constater que le discours des responsables syndicaux, quand on fait la part inévitable de la posture, se cantonne dans la
modération. Tous les syndicats ont choisi de défiler ensemble : autre
facteur rassurant. C’est le moyen le plus sûr pour couper court à toutes les
tentations gauchistes. Il reste maintenant à leur donner du grain à moudre pour
tenir la distance dans ce climat plus consensuel que vindicatif. Mais il ne
faut guère attendre de relance par le pouvoir d’achat si la consommation se
maintient.
Cette
situation, on la doit en grande partie à la perception qu’ont les Français de
leur Premier Ministre. D’abord, la cote du Président ne s’est pas effondrée, et
la sienne ne se porte pas mal non plus. Après deux ans de cohabitation, le Président
et le Premier Ministre ont trouvé la bonne répartition des rôles et le moindre
des paradoxes tient dans ce que c’est peut-être le second qui rassure le plus. Sérieux,
présent juste ce qu’il faut, respecté par ses Ministres, il donne l’image qu’attendent
les Français de leur chef de gouvernement : du travail, du travail, du
travail. Il est l’élément stabilisateur indispensable et l’intendant sur lequel
le Président peut se reposer.
C’est
pourquoi il restera à son poste. Comme rien ne les divise sur la marche à
suivre, François FILLON, malgré la crise, va continuer d’assumer les réformes
qu’il faut absolument achever. Avec lui, Nicolas SARKOZY a l’homme de confiance
dont il a besoin pour combattre la crise avec efficacité. Il est rare, en effet,
d’avoir un Premier Ministre sans aucune arrière-pensée, et notamment celle de
vouloir être le vizir à la place du vizir. S’il y a des Ministres qui
ambitionnent des places, ce n’est pas le cas du chef du Gouvernement.