APRES LE « SOMMET SOCIAL» DE L’ELYSEE
19 février 2009
A la suite du somme social qui s’est tenu à l’Elysée hier
après-midi avec les partenaires sociaux, Nicolas SARKOZY a annoncé une
série de mesures sociales pour faire face à la crise. Elles concernent
l'emploi, la protection des Français les plus touchés ainsi que la justice sociale.
Manifestement, le Président a voulu des
mesures simples, concrètes et rapides.
Evidemment, les syndicats et le patronat sont sortis de la
réunion en geignant chacun de son côté. Pour les premiers, les mesures, il
fallait s’y attendre, sont insuffisantes et justifient à leurs yeux le maintien
de la manifestation du 19 mars « pour continuer de faire pression ».
Mais on aura tout de même été frappé de la modération de leurs critiques. Ils
jouent, eux aussi, une partie difficile face à la surenchère de l’extrême
gauche qui trouve toujours un terrain favorable en temps de crise. Mais on sent
qu’ils ont été quelque peu séduits au moins par la tenue d’une vraie discussion
et la franchise des échanges. Il est ressorti que « tout a été mis sur la
table ». C’est suffisamment nouveau pour être souligné.
Pour sa part, le patronat, par la voix de Laurence PARISOT,
s’interroge sur le financement des mesures annoncées et l’aggravation du
déficit public. Elle semble faire un blocage sur l’idée d’une négociation pour
plus de justice dans la répartition des bénéfices des grandes entreprises. Elle
reste dans son rôle quand elle tente de défendre la pratique des entreprises
qu’elle représente. On n’est alors pas loin de la langue de bois.
Pourtant les uns et les autres ont été plutôt mieux servis
que prévu. Le chef de l’état a largement puisé dans leurs propositions, notamment
celles de la CFDT, tout en évitant l’écueil de mesures qui grèverait le budget
sur le long terme comme les embauches publiques ou l’augmentation du SMIC.
C’est important, au moment où le déficit de la France s’apprête à franchir la
barre des 5% du PIB (3% toléré par le pacte européen) et est rappelée à l’ordre
par la commission de Bruxelles.
On pourra toujours trouver que c’est trop peu. Mais compte
tenu de la conjoncture financière de notre pays, c’est déjà beaucoup, surtout
après le plan de relance de 26 milliards et le plan pour l’industrie automobile
de plus de 7 milliards. On pourra se consoler en constatant au moins que les mesures sont bien ciblées en direction
des plus fragiles ou des plus exposés. Au PS, on ne sait toujours pas que
ce sont les entreprises qui créent l’emploi et pas l’état.
Les propositions du Président de la République s’articulent
autour de trois idées fortes : l’emploi comme objectif n°1 du gouvernement, la protection des plus modestes au sein
de la classe moyenne, la volonté de
justice sociale. La deuxième caractéristique de ces décisions c’est quelles
comportent un volet immédiat et un volet suivi par les partenaires sociaux.
Enfin, il est clair que pour traverser les difficultés, Nicolas SARKOZY a
choisi de s’appuyer sur un dialogue
social renforcé en partageant des responsabilités avec les syndicats et le
patronat qu’il souhaite impliquer dans une vaste négociation sur la répartition
de la richesse mais aussi dans le contrôle de l’utilisation des fonds publics
prêtés aux entreprises. Rarement gouvernement aura donné autant de gages de
bonne volonté à ses partenaires.
Il n’est pas sûr que les Français soient rassurés ni
convaincus. La prise de conscience de la profondeur de la crise se fait au fur
et à mesure que les mauvaises nouvelles sur l’emploi arrivent. Et leur anxiété
croît de même. Ces mesures apporteront un
plus en matière de protection et de consommation. On ne peut pas en
attendre une vertu magique d’euphorisation générale. Seront-elles suffisantes
pour tenir jusqu’au r
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