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COMMENT TROUVER 20 MILLIARDS D’ECONOMIES…

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Le glissement du déficit budgétaire de 2023 à 5,5% du PIB au lieu des 4,8% attendus a mis  le  gouvernement au défi de trouver 10 milliards d’économies supplémentaires au 10 milliards déjà prévus, et déjà… difficiles à trouver. C’est que le contexte général ne permet plus les fantaisies : la charge de la dette va en effet mécaniquement passer de 46,3 milliards en 2024 à 54 milliards en 2025 puis 62,7 en 2026 pour atteindre 72,3 milliards en 2027. Et encore, si les taux ne s’affolent pas. Et dans le même temps, l’exécutif programme (sérieusement) le retour dans les clous des 3% de déficit à la même échéance.

A la recherche de la recette magique.

Le Ministère des Finances mobilise tous les outils à sa disposition : Direction du Trésor, Inspection générale, Direction du Budget… et les réunions s’enchainent avec les différents agents, conseillers et ministres tandis que   les « notes » s’empilent. C’est la quête de coupes tous azimuts avec à la clé 5 milliards d’euros à trouver d’ci la fin de l’année en plus des 10 milliards déjà actés, sans parler des 20 milliards pour l’an prochain nécessaires pour respecter les objectifs. Le problème c’est qu’on voit ressortir les mêmes recettes qui sortent toujours des mêmes tiroirs pour proposer toujours les mêmes économies qu’on sait inopérantes. Au point où on en est, on comprend bien qu’un « pilotage fin » des dépenses ne sera pas suffisant. Et comme il n’est pas question d’augmenter les impôts, il va bien falloir tailler dans les dépenses. Les endroits ne manquent pas  entre l’administration centrale, les collectivités  territoriales, les dépenses sociales  et  d’une manière générale la « suradministration » ….

Et toujours plus de fonctionnaires.

Mais comment faire des économies avec toujours plus de fonctionnaires supplémentaires. Macron avait promis d’ne supprimer 120 000, Pécresse 150 000, Fillon 500 000.  En 2022, les effectifs de la fonction publique ont augmenté de 17 300 et pour 2023 ce serait 60 000 de plus selon l’Insee. On constate dans le même temps que la qualité des services publics se dégrade. La question de la productivité des 5, 7 millions d’agents publics se pose plus que jamais d’autant plus que l’état des lieux est accablant : 30% des agents de l’hôpital ne sont jamais devant les patients et 250 000 agents de l’Education nationale sur 1,2 million ne sont jamais devant les élèves et 200 000 fonctionnaires ne font pas les 35 heures légales.  Bureaucratie, absentéisme, suradministration embolisent le système.  De quoi mettre à mal le principe de « la nécessité de renforcer l’efficacité du service public par une augmentation des effectifs ». C’est d’une réforme dont la fonction publique a besoin. La comparaison avec nos voisins de l’Union européenne est à cet égard édifiante : nous avons trop d’administratifs peu performants.  

Mais le problème de fond reste posé : il ne sera pas possible de baisser les dépenses si on ne diminue pas le nombre des fonctionnaires. C’est aussi simple que cela ! Avec la bureautique moderne et l’Intelligence artificielle, les opportunités ne devraient pas manquer. Il suffit d’un peu (beaucoup) de volonté politique.


L’homme qui valait 1000 milliards

Cette fois,  je laisse la place à notre ami, le Sénateur Stéphane PIEDNOIR qui s'exprime sur l'état de la dette de la France.

Stephane-piednoir

"Concernant l’état des finances publiques de notre pays, tous les signaux d’alerte sont désormais dans le rouge écarlate.  Même s’il ne s’agit sans doute pas du tout premier sujet de discussion des déjeuners de famille, cela relève de la plus haute importance et la situation s’aggrave considérablement depuis dix ans.

La dette de la France culmine en effet à plus de 3100 milliards d’euros de dette, soit 110 % de notre PIB contre 96% en 2016. L’écart se creuse avec tous nos voisins européens (65 % en Allemagne, 82 % en UE), et seuls l’Italie et la Grèce font pire. Ainsi, chaque nouveau-né français vient au monde avec un solde débiteur de 45 000 € !

Chaque année depuis 1974, l’exécutif national présente un budget structurellement en déficit et s’endette toujours plus, non pas pour engager les dépenses d’investissement nécessaires à son développement, mais pour payer des charges de fonctionnement qui sont hors de contrôle.

La France vit largement, et de plus en plus, au-dessus de ses moyens, sans consentir aux efforts nécessaires pour redresser ses comptes. Tout cela engage le pays sur une pente bien glissante qui condamne les générations futures à des horizons bien sombres.

Et il y a plus grave : l’insincérité. Avec cynisme, le Gouvernement a fait adopter en décembre dernier (à l’aide de l’article 49-3 !) un Projet loi de finances qui misait sur une croissance nettement supérieure aux prévisions de tous les instituts.  Résultat, deux mois plus tard : le Ministre le Maire s’est vu contraint, dans la précipitation, de passer un coût de rabot de 10 milliards d’euros touchant quasiment tous les postes budgétaires, sans concertation ni débat parlementaire.

Mais il y a encore pire : le déni. Alors que l’INSEE annonce un nouvel écart conséquent sur le déficit de l’année 2024, le Président de la République affirme que « Nous n’avons pas un problème de dépenses excessives mais un problème de moindre recettes ». De toute évidence, l’homme qui valait 1000 milliards (de dette !) est frappé d’une cécité et d’une paralysie politiques qui l’empêchent de mener les réformes profondes dont notre pays a besoin. En revanche, il ne s’interdit pas de piocher dans la poche des Français et des collectivités locales pour résorber un trou budgétaire qu’il a lui-même contribué à créer depuis dix années au cœur de l’exécutif !"

 

 


ZERO IMPUNITE…

Bagarre_village_gaulois

 

« Plus le monde s’enlaidit, plus la société s’ensauvage et plus le regret du passé suscite la méfiance voire la colère… » remarque Alain Finkielkraut dans « Pêcheur de perles ». Sans sous-estimer les innombrables bienfaits de la modernité, on a le droit de garder la mémoire intacte et d’affirmer que bien des choses étaient mieux avant. Et il poursuit : « Quand être absolument moderne est devenu une loi spéciale proclamée par le tyran, ce que l’honnête esclave craint plus que tout, c’est qu’on puisse le soupçonner d’être passéiste ». Et c’est bien ce qui se passe. En nous acharnant contre notre passé, par la déconstruction systématique des anciens repères, nous avons anéanti les murs porteurs de la société. Ne nous étonnons pas alors de voir surgir le chaos. Le triomphe de l’individualisme exacerbé efface toute référence collective et conduit à méconnaitre les piliers de l’autorité : ni souverain, ni maître, ni père…

Alors, vient le règne de la violence ordinaire qui se banalise. 

Pas un jour sans son fait divers criminel :  hier soir encore, attaque au couteau à Bordeaux avec un mort et un blessé grave ; pas un jour sans qu’un ado tombe sous les coups d‘une meute vengeresse… Une litanie insoutenable de crimes où l’inhumanité se fait fille de l’impunité, concrétisant le grand renversement qui donne la primauté à la force sur le droit, à la cruauté sur la civilité, à la horde sur l’autorité. Les causes sont multiples et s’y ajoutent l’expansion des obscurantismes religieux et autres, les méfaits amplificateurs des « réseaux sociaux », les pulsions les plus brutales que désormais aucune retenue fondée sur la raison n’empêche, une justice trop souvent défaillante par l’incapacité à sanctionner. Il s’agit bien d’un mouvement de « décivilisation ».

Le remède, c’est l’école.

Malheureusement elle est en déroute. Elle, qui devrait être le sanctuaire de la transmission, le temple de l’instruction, le refuge de l’émancipation, est frappée au cœur par l’entreprise de décivilisation qui ne se donne aucune limite. Les nouveaux maîtres de la doxa préfèrent s’intéresser aux « violences symboliques » que d’ouvrir les yeux sur la jeune fille battue à mort sur le trottoir à la sortie de son collège. Et le proviseur est obligé de démissionner, menacé de mort pour avoir osé demander à une lycéenne de retirer son voile. C’est là qu’on voit l’inversion des valeurs :  on veut voir de « l’islamophobie » dans ce qui est en réalité de la « laïcitophobie ».

Pourtant, rien n’est perdu.

Des professeurs, des policiers, des infirmières, des parents, dans la tempête, ne baissent pas les bras et tiennent ce qu’ils peuvent. Le génie universaliste qui fonde notre République n’est pas mort. On surmontera la sauvagerie par le retour de l’autorité intangible, la maîtrise des pulsions et l’élévation des sentiments et de la pensée. La science et le savoir doivent en être le socle. La juste répression et le « zéro impunité » la règle.  On le voit bien, l’institution scolaire est au cœur du problème. Elle a besoin d’une rénovation de fond en comble : formation des maîtres, contenus des savoirs, primauté des valeurs républicaines. Tout le pays attend une discipline fondée démocratiquement, capable de protéger nos libertés fondamentales et la vie de nos enfants.

 


AH OUI, LA DETTE !

Dette publique

 

Près de 50 milliards d’euros d’intérêts par  an, c’est le « service »  de la   dette qui dépasse  les 3000 milliards d’euros. Le premier budget de l’Etat.  Mais dormez en paix, le gouvernement, promis, juré,  n’augmentera  pas les impôts  pour commencer à la rembourser.  D’ailleurs le déficit public a explosé tous les pronostics en 2023 avec 5,5%. On devrait être sur la pente du retour à 3%.  Cherchez l’erreur. « La séquence est tout bonnement sidérante. Nous avons les meilleurs technos à Bercy, qu’ils soient ministres ou dans nos grandes directions, ils ont fait les meilleures écoles, ils savent tout sur tout et ils n’auraient pas vu arriver l’iceberg du déficit 2023 ? » s’interroge Agnès Verdier-Molinié.

Comment, plus de déficit !?

A-t-on affaire à des Diafoirus ? Personne ne semble prêt à endosser la responsabilité des gigantesques 154 milliards de déficit public. Ce qui a péché est avant tout la dépense. 20 milliards de plus. Quant aux prélèvements obligatoires, ils sont 10 milliards en dessous de la prévision. Par rapport à 2022, les prélèvements augmentent de 36 milliards et les dépenses de… 70 milliards. On a voulu nous faire croire que les recettes étaient moins importantes que prévues. Mais la vérité c’est que les moindres recettes sont moins importantes que les dépenses supplémentaires. Cela ne nous enlève pas notre statut de champion des prélèvements obligatoires. Ceux qui veulent encore augmenter les prélèvements obligatoires (les impôts) n’ont rien compris. Le levier fiscal est mort :  ce  n’est pas avec la taxation des « superprofits » ou la  suppression de « niches fiscales » qu’on trouvera les revenus suffisants, quelques centaines de millions tout au plus, pour combler le gouffre des 150 milliards.

Pas d’impôts mais des taxes  …

Pour rétablir le déficit public mais pour donner aussi un gage de bonne foi à son aile gauche courroucée par la réforme annoncée de l'assurance chômage, le gouvernement a eu une idée brillante : Gabriel Attal a annoncé des propositions pour la « taxation des rentes » d'ici juin. Les rentes ! Il fallait y penser. Mais de quelles rentes parle-t-on et quels sont les rentiers visés ? Il ne s'agit pas évidemment d'une catégorie de fonctionnaires qui bénéficient d'une « rente » de situation. Alors s’agit-il des « personnes qui s'enrichissent en dormant » que visait par Mitterrand ? Là encore, si on s'en tient à la définition d'une personne qui tire des revenus d'un capital, tous les Français ou presque sont concernés : le livret A est une rente, l'assurance-vie est une rente, l'immobilier locatif est une rente, les dividendes des actions sont des rentes… En fait ce qui est visé, c'est l'épargne. Et n'oublions pas l'autre définition d'une rente : « emprunt de l’État, représenté par un titre qui donne droit à un intérêt ». En fait, le plus gros marché de la « rente », c'est la dette publique !!! Si on veut donc s'attaquer réellement à la « rente », il faudrait interdire de prêter de l'argent à l’État pour financer son déficit !!! En réalité, c’est un message clair pour l'Europe, à qui on dit : « ne vous inquiétez pas pour nos 3300 milliards d'€ de dettes, nous avons en garantie 12 000€ milliards d'€ d'épargne des ménages dont nous pouvons piquer une partie dès qu'on le décide. »

Nous sommes au pied du mur.

Le levier fiscal est mort. Enterrons-le et activons enfin le levier dépenses. Il n’est plus temps de faire les poches des Français et de leurs entreprises. Il est temps de couper l’herbe sous le pied à ceux qui voient toujours l’augmentation des impôts comme premier recours alors que le consentement à l’impôt s’effrite, la croissance potentielle aussi et la capacité de création de richesses marchandes dans notre pays avec. La baisse de la dépense demande que l’État, les collectivités locales et la Sécurité sociale marchent main dans la main pour faire les efforts au lieu de se refiler la patate chaude.

Mais pour cela, il faudrait du courage et de la détermination.