"G 2" GROTESQUE A VLADIVOSTOK
14 septembre 2023
Faute de G20, Poutine aura eu son « G2 ».
Et quel G2 : la rencontre de deux parias, l’un qui ne peut plus sortir de son pays parce qu’il est poursuivi par le TPI pour crimes de guerre et contre l’Humanité, l’autre qui dirige la pire dictature à la surface du globe, soumis par l’ONU à de sévères sanctions internationales ! Y a-t-il quelque chose de plus grotesque que cette rencontre à Vladivostok entre Vladimir Poutine et Kim Jong-Un ? Elle raconte l’abaissement de la Russie qui en est réduite à pactiser avec l’ennemi international numéro un.
L’abaissement de la Russie.
Le maître du Kremlin donne ainsi au monde l’image d’un chef d’Etat si contraint par son isolement qu’il en est réduit à aller chercher un allié microscopique jusque dans les profondeurs du totalitarisme et de l’indignité. Voilà la grande Russie qui rêve de faire renaître un tiers monde monté contre l’occident, avec un impérialisme qui n’est rien d’autre qu’une vaste organisation pour faire chanter les pays et forcer les plus pauvres à la payer d’une manière coercitive, acculée à s’acoquiner avec un dictateur paranoïaque pour se procurer les armes qui lui manquent et pouvoir faire face au conflit qu’elle a déclenché avec l’Ukraine. On a vu avec quel faste Kim Jung Un a fêté les 75 ans de sa « République populaire », spectacle entièrement factice d’un peuple de playmobiles qui marchent au pas et à la baguette mais qui en réalité crève de faim pour permettre à son maître de s’amuser avec ses missiles qu’il envoie quotidiennement en l’air. Le rendez-vous avec Poutine prend des allures d’autant plus grotesques que le leader Nord Coréen s’y est rendu dans son train blindé extravagant, tellement lourd qu’il ne dépasse pas les soixante kilomètres à l’heure.
Le flirt de deux filous.
Poutine a attendu sagement Kim et, dès qu’ils se sont vus, ils n’ont parlé que d’ogives nucléaires, le dada de Kim, qui s’amuse à envoyer des fusées stratégiques dans le ciel du Japon et de la Corée du sud. Et voilà deux filous fiers de nous jouer la farce des retrouvailles. Poutine s’efforce de montrer sa munificence, et de ce fait Kim devient le chef d’un État puissant. L’idéologie et la diplomatie n’ont rien à voir avec les intérêts bien compris des deux nations. Kim lâchera Poutine quand les chinois qui garantissent sa survie le lui ordonneront. Ils forment néanmoins une coalition de dictateurs particulièrement dangereux. Pendant qu’ils discutent, les conseillers de Poutine répandent des éléments d’information sur la capacité de Moscou à lancer de nouvelles agressions. Au moins les choses sont claires : ce n’est pas Kim qui intéresse Poutine, c’est son arsenal d’armes et de munitions. Pour le dictateur nord-coréen, la lutte que mène Poutine en Ukraine est une « lutte sacrée contre l'impérialisme occidental ». Le tout est de savoir comment ils vont contourner les interdits internationaux pour que la Corée puisse livrer la Russie sans que les « gros yeux américains » ne le voient. En échange, la Russie enverra un cosmonaute coréen dans l’espace et en remerciement, Poutine a accepté une invitation à se rendre en Corée du Nord (pour voir son futur modèle de gouvernance ?).
Une fiction théâtrale.
Comment le vieux roublard du Kremlin et le jeune Kim qui se balade dans son train blindé pourraient-ils être crédibles ? Les images fournies par la télévision d’Etat, dont le ridicule le dispute au burlesque, sont suffisamment explicites : elles prêtent à rire tant tout se passe comme s’ils jouaient une pièce de théâtre complètement fictive, avec des personnages dont ils campent fort bien les caractères et l’idiotie, quitte à ce que le monde se moque d’eux. Il n’empêche que les deux compères sont des gens très dangereux car ils ont la capacité de détruire le monde, y compris eux-mêmes. Ce qui les retient, c’est évidemment leur paranoïa, Poutine, physiquement lâche et tenant à une vie prospère ne donnerait sa place à personne et Kim qui n’osait même pas rêver de la reconnaissance de son régime et des honneurs à lui accordés par la Grande Russie.
Deux pays privés d’avenir.
Il faut donc leur faire savoir que le droit international existe et que s’ils l’ignorent, ils paieront pour leurs crimes. L’idée même qu’on puisse négocier avec ces gens-là est consternante. Ils n’ont que du vent à vendre. Ils ont violé le droit pendant des décennies, le droit devra les aplatir. Et ce droit, c’est nous qui le possédons. Présidents-fantoches, dictateurs de pacotille, gangsters au pouvoir, ils tomberont, tôt ou tard, de leur piédestal. La Corée du nord n’a pas d’avenir tant qu’elle est dirigée par une marionnette, à l’ombre du dictateur chinois. La Russie n’a pas d’avenir si elle ne retourne pas au pluripartisme, maintient la détention politique et n’organise pas des élections libres. Le temps finira par faire son œuvre.
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