HISTOIRE
ON SAIT POURQUOI IL FAIT PLUS CHAUD
LA REPUBLIQUE DEFIEE

RUSSIE : PUTSCH OU PANTALONNADE ?

Char russe

 

Quelle que soit la manière d’analyser le putsch avorté en Russie, il est impossible d’imaginer des conséquences positives pour le maître du Kremlin..

Humiliation.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Vladimir Poutine a été humilié par l’avancée de la milice Wagner jusqu’aux portes de Moscou et quasiment sous les acclamations des civils russes. Même s’il était difficile de l’atteindre physiquement, il aurait été probablement obligé de s’enfuir hors de Moscou.

Les Russes enfin face à la vérité.

Les inconnues restent nombreuses : Poutine peut-il faire confiance à ses propres troupes qui, pratiquement n’ont pas tenté de ralentir la percée de Wagner ? Doit-il réorganiser son état-major depuis que son général en chef, Valeri Gerassimov, a disparu ? Ses soldats, déjà peu désireux de livrer cette guerre, auront-ils un moral assez fort pour reprendre les combats ? Les Russes ne sont-ils pas déçus et inquiets, n’ont-ils pas le sentiment aujourd’hui que Poutine leur a menti ? Le ministre de la Défense, Choïgou, est réapparu sans qu’on puisse savoir exactement où il était, mais est-il capable d’assurer la défense russe contre les progrès militaires de l’Ukraine ?

Un tombeau politique.

Le chef de Wagner n’attendra pas que des commandos russes viennent le chercher là où il se trouve. La  version des faits qu’il livre est sensiblement différente de celle que  le  Kremlin voulait faire accréditer depuis hier. Dans son  message on ne trouve pas  vraiment de référence  à un accord  pour un exil en Biélorussie et la  fin de  Wagner n’est  pas vraiment actée. L’explication de sa volte-face aux portes de Moscou est confuse et donne d’impression d’une pantalonnade. Il n’est pas interdit de penser qu’il continuera le mouvement qui contribue à son audience personnelle et pourrait lui permettre de lancer une nouvelle opération. D’autant plus qu’il a été acclamé à Rostov-sur-le-Don où il est arrivé en authentique héros russe et que sa courte odyssée lui a permis  de constater la quasi absence d’opposition sur 800km.

Un sombre avenir.

C’est par la comparaison entre les résultats de la guerre et les intentions russes du début de cette guerre que l’on mesure la décrépitude des moyens russes et surtout la baisse du moral des soldats de Poutine. L’Ukraine, peu à peu, se transforme, pour lui, en tombeau politique. Jamais l’avenir n’a paru aussi sombre au chef d’État que Poutine est encore. L’épisode Prigogine noircit un peu plus le tableau, venant de la part d’un de ses plus fidèles qui lui doit tout. On le savait paranoïaque, mais il a assez de bonnes raisons d’exprimer son désarroi. Prigojine l’a trahi, a trahi son maître, et le  mot « trahison » revient en leit-motiv de  son intervention télévisée. Dès lors il ne devrait avoir de cesse que disparaisse le traître, une tâche de plus que la férocité russe devra accomplir. Car, si Prigojine revient, lui, Poutine, devra songer à s’enfuir car cette fois, il ne jouera pas seulement son pouvoir, il jouera sa peau.

La solitude de Poutine.

Le Tsar est nu. Et cela se sent à Moscou, où la peur ressentie par Poutine flotte comme un nuage toxique au-dessus du Kremlin, et où, pendant la percée de Wagner, on n’a jamais vendu autant de billets d’avion pour l’étranger. Depuis le premier jour, Vladimir Poutine est le seul à faire la guerre. Il a contraint ses généraux à accepter son agenda. Il a mobilisé les jeunes et des détenus de droit commun. Il s’est fait aider par les Tchétchènes et par Wagner. Mais, comme Gribouille, il s’est jeté à l’eau pour échapper à la pluie. Combien de temps encore pourra-t-il tenir dans son palais ? Comment remporter une victoire avec des armes vieillissantes, des soldats désabusés et eux-mêmes gagnés par la panique, et un adversaire rendu implacable par son sens de la liberté ?

La suite risque d’être passionnante, car le  mélodrame n’est certainement pas terminé. Prigogine n’a probablement pas dit son dernier mot. On risque aussi d’assister à une énorme purge dans la tradition  de la dictature russe, car tous ceux qui n’ont pas accouru pour crier leur soutien au dictateur vont devoir rendre des comptes. 

 

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