MACRON, TRUMP, ERDOGAN, ZELINSKI ET Cie …
16 mai 2023
Macron à la manœuvre .
La bataille de la réforme des retraites n’en finit pas de se prolonger à travers les scories que les opposants continuent laborieusement de déverser. La première Ministre est méritante : elle accomplit une besogne qui lui répugne, mais elle le fait au nom de ce qu’elle considère comme l’intérêt général. Elle sait qu’un succès au sujet de la réforme des retraites passe par le sacrifice de sa personne. Elle reçoit cette semaine les syndicats un à un et espère leur « vendre » la réforme en l’enrobant dans une vaste concertation sur le travail. Pendant ce temps le groupe dénommé LIOT a déposé une proposition de loi destinée à abroger la loi sur la réforme. Ses promoteurs sont gonflés d’espoir. Ils croient dur comme fer qu’ils vont réussir, mais il demeure peu probable qu’ils réussissent, même s’ils obtiennent à la fois les voix de la France insoumise et celles du Rassemblement national. Cette guérilla parlementaire peut paraître fatigante mais il n’est pas sûr qu’à terme elle produise des résultats. Même si l’Assemblée nationale adopte le texte de LIOT, il s’écrasera contre le mur érigé par le Sénat, dominé par les Républicains (LR). Dans ce contexte, le Président Macron est bien décidé à reprendre la main et se déploie pour saturer l’espace médiatique qu’il avait pourtant largement abandonné. Prolixe et satisfait d’intervenir tous les jours, il a donné un interview-fleuve au journal « L’Opinion » et s’est exprimé sur TF1. On a peu de raisons de croire qu’il va faire basculer l’opinion publique en sa faveur, mais on ne pourra pas dire qu’il n’a pas essayé. Clairement, il est à la contre-offensive. Et comme il n’a rien à perdre …
Trump dans la tourmente.
L’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a été condamné à verser cinq millions de dollars à une femme qu’il aurait violée. Il a fait appel de ce jugement mais ses démêlés avec la justice constituent un énorme obstacle à ses ambitions politiques. La partie de l’opinion américiane qui continue à vénérer Trump est massive. On ne saurait exclure qu’il gagne la prochaine présidentielle si toutefois il se débarrasse de la justice américaine. Or ses déboires ne font que commencer. Il devra un jour rendre des comptes sur le sac du Capitole, le 6 janvier 2021, qui a fait des morts et des blessés et n’a pu se produire que parce qu’il a incité ses partisans à pénétrer dans le vénérable bâtiment. Comme d’habitude, les Républicains sont dans la plus grande confusion. Ron DeSantis, gouverneur de la Floride a perdu de sa popularité dans les sondages d’opinion. Les élus républicains ont monté une opération vaste, mais traditionnelle, pour refuser à Biden son budget pour l’année prochaine et la hausse du plafond de la dette américaine, qui est colossale mais ne gêne personne aux États-Unis, le dollar étant une valeur refuge. D’une certaine manière, Biden a recentré l’électorat grâce à ses succès économiques. Même si l’inflation continue de galoper, les Américains constatent que les salaires augmentent, que le pouvoir d’achat grimpe et que l’emploi est à son zénith. D’un côté, Biden tient mieux sa gauche et la contient en se présentant comme son unique leader ; de l’autre, il rassure les possédants en conduisant une politique économique extrêmement libérale. Le « vieux » n’a pas dit son dernier mot.
Erdogan tient bon.
Erdogan avec 49,5% des voix au premier tour est en bonne position pour se maintenir au pouvoir. Pourtant son bilan est lourd à porter pour le peuple turc : marasme économique, inflation galopante, gestion désastreuse du séisme qui a mis au jour corruption et favoritisme, mais rien n’y fait, le néo sultan jette en prison tous ceux qui le gênent et peut compter sur des médias à ses ordres et à ses pieds, ne laissant qu’une portion congrue à l’opposition pour s’exprimer. Malgré les efforts des citoyens pour surveiller les urnes et une participation record, le résultat s’avère décevant pour le candidat de l’opposition. Erdogan peut s’appuyer sur un nationalisme exacerbé et la religion pour mobiliser les électeurs. Certains n’hésitent pas à dénoncer la manipulation du scrutin, le mauvais décompte des bulletins, de nombreux problèmes de personnes qui n’ont pas pu voter, tout un système qui a été mis en place. Ainsi, une victoire le 28 mai de Kemal Kiriçdaroglu serait une énorme surprise.
Zelinski se démultiplie.
A quoi pouvait donc servir la tournée des capitales européennes par le Président ukrainien sinon a bine mettre en place le scénario et le décor de la contre-offensive de ses armées pour reconquérir les territoires occupés indûment par les Russes. Désormais, il a le matériel et les munitions nécessaires pour la mener à bien, même l’aviation qu’il réclame va finalement lui être accordée. Pour faire patienter, ses soldats mènent quelques actions de diversion du côté de Bakhmout où elles rencontrent quelque succès. Face à ce qui ressemble à une offensive médiatique, le Kremlin semble bien pâlot et les propagandistes poutiniens bien moroses. Il faut dire que Prigogine s’agite beaucoup et ne manque pas chaque jour de faire parler de lui. En attendant, les « patriots » américains font le boulot et les drones de Jaloujni frappent où ça fait mal dans le dispositif russe. Vivement l’offensive et qu’on en finisse.
Ainsi va le 21ème siècle. Passionnant, déconcertant, inquiétant,…
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