HISTOIRE
J'AIME LES HOMMES !
UNE CANDIDATE FORTE, UN PARTI PUISSANT.

HE, HE, ZORRO EST ARRIVE…

Zorglub  2

 

Cette vieille chanson d’Henri Salvador m’est revenue à l’esprit à l’occasion de la déclaration de candidature de « Monsieur Z ». Z comme Zorro ! Là s’arrête la métaphore. Il ferait plutôt penser à Zorglub, ce personnage maléfique de Spirou. L’intéressé nous a gratifiés d’une parodie grotesque de l’appel du 18 juin 1940 en forme de message vidéo  suivi d’une interview au 20H de TF1 frisant la correctionnelle. La  volonté de dramatiser avec un coup d’éclat  sombre dans le ridicule quand elle fait suite à un épisode peu glorieux de la part d’un personnage prétendant aux plus hautes responsabilités : « Imagine-t-on le général De Gaulle faisant un doigt d’honneur lors d’un déplacement officiel ? » Le paradoxe se suffit à lui-même. L’image serait presque anecdotique si elle ne traduisait, en réalité, une vision de la vie politique et du débat démocratique. Car, Monsieur Z. a eu l’occasion de le dire à nombreuses reprises, il n’envisage par la saine controverse idéologique que permet notre démocratie comme un moyen de rassembler, d’unir autour d’un projet, mais au contraire, de diviser et de fracturer.

Moi, De Gaulle…

La  comparaison avec  notre grand homme ne fonctionne pas. Le képi est décidément trop grand. Il ne suffit pas d’oser exposer un ego hypertrophié, le manque de « présidentialité » est évident et pour en acquérir le statut, il ne suffit pas non plus d’invoquer la figure du premier des  présidents de la Vème et de tenter de se mettre dans ses pas façon « appel ». En voulant reconstituer le décor jusqu’au micro vintage et en prenant le ton des « heures sombres », on tombe dans le mauvais vaudeville. A force de vouloir étonner, on finit par faire rire. J’entends déjà : « on ne touche pas à la statue du commandeur sans d’infinies précautions », ou encore « mais pour qui se prend-il ? » C’est le décalage entre  l’image que le polémiste nous donne à voir et l’ombre portée du Libérateur de la France qui devient comique.

A poor lonesome candidat…

Une seule prise de guerre et quel soutien : Charles Millon ! Cet ancien troublion de l’UDF et du Parti Républicain de Léotard, aujourd’hui en retraite et coupé de toute influence, a toujours eu un tropisme très « droitier ». Quant au renfort de Jean-Frédéric Poisson et  de son minuscule parti Chrétien démocrate c’est un non-événement. La réalité est que Z. est tout seul. Le dégagisme a ses limites et confier le pays à des amateurs, on sait ce que cela donne. Le discrédit systématique de « ceux qui savent faire » relève du populisme simpliste et constitue un danger pour la République.  C’est  une régression démocratique. Oui, il faut sauver notre pays du déclin et de la décadence. C’est la priorité absolue. Le déclin se mesure à notre recul économique que la longue série de nos déficits publics, de notre commerce extérieur en berne et de notre dette illustrent amplement malgré les artifices de la planche à billets. Il se mesure aussi à notre perte d’influence géopolitique du Liban au Pacifique en passant par l’Afrique francophone et l’Europe. Notre décadence s’affiche aux yeux de tous par le règne des minorités qui minent la cohésion nationale, ruinent notre démographie, altèrent notre culture, fragmentent la société et démoralisent les Français.  Mais il ne suffit pas d’invoquer l’Histoire millénaire de la France. Faire écho à l’angoisse populaire pour en faire une caisse de résonnance non plus ! S’imaginer qu’un gourou entouré d’adorateurs, transformés pour la circonstance en « majorité ardente inspirée par le patriotisme », pourrait d’un coup de baguette magique imposer les puissantes réformes nécessaires relève du fantasme. Remplir des salles ne remplit pas forcément les urnes. J'ajouterai que tenir une réunion de plus de 10 000 personnes sans exiger de passe sanitaire n'est pas  très responsable dans le contexte sanitaire actuel..

Provoquer pour exister.

Décalé, excessif, clivant. Ses partisans sauront y voir de la constance, des convictions et une fidélité à lui-même. Sans doute faut-il au moins cela pour enrayer le déclin amorcé de sa propre candidature. Chassez le candidat, le polémiste n’est jamais loin. C’est peut-être un bon moyen pour faire campagne dans une époque qu’il faut abreuver d’images choquantes, mais cela ne constitue pas un programme de gouvernement et ne donne  pas de preuves  tangibles de  la capacité à gouverner : tenir l’Etat ne s’improvise pas, il faut en connaître les codes et les arcanes.  Entré en campagne en parlant à une base de convaincus, sans chercher ni à élargir ni à rassembler, c’est la marque de Zorglub désormais candidat. L’exercice auquel il s’est livré jusqu’à maintenant n’a pas  montré non plus sa capacité à s’élever à la hauteur de son idéal. La « présidentialité » lui manque toujours.  A cet égard, le V de la victoire, emblématique de l’esprit gaulliste, aurait été une bien meilleure réponse au doigt d’honneur !

La lumière Joséphine Baker.

L’un des enjeux de la présidentielle de 2022 est bien celui de la démocratie contre le complotisme et plus largement l’obscurantisme. La question ne porte pas seulement sur le choix d’un homme ou d’une femme, mais sur celui ou celle qui continuera à défendre sans état d’âme nos principes constitutionnels, ceux dont nous n’avons vraiment pas de quoi rougir. Ils continueront à éclairer notre démarche, ils seront les critères du scrutin. Et de ce point de vue, au sombre discours de déclaration de candidature, je choisis la lumière apportée, ce n’est pas une coïncidence, par Joséphine Baker, dont l’entrée au Panthéon nous montre combien elle est actuelle dans sa quête de liberté, apportant la plus belle illustration qui soit de la supériorité de  « l’universalisme » dont elle est une des plus belles démonstrations par la  carrière qu’elle a pu mener. A sa manière, elle a été une « Marianne » !

Cette fois-ci, Zorro n’est pas le sauveur.  

 

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