HISTOIRE
FISCALITE DEPARTEMENTALE ET REGIONALE : COMMENT S’Y RETROUVER ?
MELENCHON CHOISIT LE CHAOS !

INFLATION, TAUX, CA VA TANGUER !

étau des taux

6 juin 2021 : les Américains nous refont le coup du débarquement. Mais cette fois-ci, est-ce vraiment pour nous sauver ? Car c’est  leur inflation qu’ils nous envoient et avec notre dette énorme, on aimerait bien s’en passer. Ce trait qui se veut humoristique ne doit pas nous faire oublier, évidemment, le sacrifice des « boys » tombés sur nos plages de Normandie en 1944. Nous n’oublions pas !

La croissance et l’inflation sont en train de changer le paysage financier.

Les signaux envoyés par l’économie américaine corrobore les craintes que j’évoquais dans mon article du 13 mai : « la peur du retour de l’inflation ». En avril, l'inflation aux États-Unis a atteint 0,8% sur un mois et 4,2% sur un an, là où le consensus attendait respectivement 0,2% et 3,6%. ... Le signe que le regain d'inflation dépasse le simple effet de base lié à la faiblesse des prix il y a un an, en plein confinement. L’Europe commence à suivre, elle ressort à 2,4% sur un an, en Allemagne, soit +0,3% en mai par rapport à avril, et pourrait franchir le seuil symbolique des 2% en 2021. La menace est donc bien réelle. Une menace, parce qu’on pense aussitôt aux taux d’intérêts qui pourraient suivre  le même mouvement, pour la contrôler. Du coup, les banques centrales sont confrontées à une situation complexe, surtout la Banque centrale américaine, la FED. Jusqu'à présent, tout était simple pour elles : pour compenser la baisse de la croissance et les pressions déflationnistes, il suffisait de faire « whatever it takes », c'est-à-dire baisser les taux d'intérêt, en dessous de zéro si nécessaire, et inonder le monde de liquidités. C’est la situation que nous connaissons en France avec l’argent facile émis par la BCE qui nous vaut un déficit public cette année de 220 milliards d’euros, soit près de 50% du budget de l’Etat (oui, oui, 50% !).  Mais les choses sont en train de changer.

Les effets de la croissance et de l’inflation.

Ce sont deux éléments fondamentaux. La croissance, comme c’était prévisible s’affole pour 2021  et 2022. Tout le monde révise à la  hausse, mois après mois, les prévisions pour les  deux prochaines années. On ne peut pas être surpris qu’après un arrêt presque complet de l’économie et les stocks d’épargne des ménages  et de trésorerie des entreprises, constitués grâce au « quantitative easy », on assiste à un « effet rattrapage ». Les  banques centrales n’ont donc plus besoin de soutenir la reprise. Logiquement. Comme le fait  que l’inflation rebondisse, et même très fortement aux Etats-Unis sous l’effet cumulé de l’empilement des plans de relance, et en Europe aussi, la hausse des prix étant  alimentée par le renchérissement du coût des matières premières et par la hausse des salaires. Un phénomène qui devrait durer au moins quelques mois. En conséquence,  les banques centrales n'ont donc plus besoin de combattre la déflation et elles devraient même revenir à leur mission originelle : maintenir l'inflation sous contrôle. Donc d’un côté, elles devraient fermer le robinet de l’argent facile pour commencer à absorber une partie des liquidités qu’elles ont distribuées, et de l’autre, monter les taux pour réguler l’inflation si elle dérape. Pas si simple !

L’accoutumance  dévastatrice.

L’argent gratuit  ou magique qu’elles ont distribué a créé une accoutumance, une véritable addiction, dont la France  est un exemple emblématique. Que va-t-il se passer si elles commencent à réduire les « doses »  de  « coke monétaire ». Le pire serait de provoquer une panique financière.  Car elles ont fabriqué un monde qui vit dans un espace parallèle déconnecté de la réalité, un monde qui ne peut plus fonctionner dans des conditions normales. « Cette fable  de l’argent magique, nous explique Jean-Marc Daniel dans son dernier ouvrage « Il était une fois…l’Argent magique », produit désormais sans jamais se tarir les liquidités  dont nos économies ont besoin… avec même la perspective de ne jamais avoir à le rembourser ». Par quel  cheminement ce mirage a-t-il  imprimé  nos esprits au point d’en débattre. Et l’économiste de fustiger ces « mages qui confondent richesse et endettement » et sa tristesse de voir « la pensée économique envahie par le retour en force de la pensée alchimiste » ! On en est là effectivement et les mages ne savent plus comment sortir de la spirale infernale qu’ils ont enclenché. Car, en ce qui concerne les marchés boursiers, au moindre signe de réduction des injections de liquidités, les actions vont baisser et certaines s’effondrer, pour les marchés immobiliers, dans tous les pays, les prix flambent alimentés par les taux historiquement bas et la recherche d’alternatives aux placements à taux négatifs, et enfin pour les Etats, surtout les cigales comme la France, où plus on distribue, plus on dépense et  moins on paie d’intérêts, la hausse  même minime des taux d’intérêt serait dévastatrice et le service de la dette plongerait les déficits à des niveaux encore plus aberrants que ceux d’aujourd’hui. Bref, les banques centrales sont dans l’expectative.

Il ne reste plus qu’à prier pour que la hausse de l’inflation ne soit pas durable… Et  c’est possible que les fondamentaux déflationnistes reprennent le  dessus. Mais répétons-le, une fois de plus, avec Jean-Marc Daniel, seule une stricte discipline budgétaire contraignant les Etats à dégager chaque année un excédent « primaire » permettra de reprendre le contrôle… sinon, point de salut. En attendant, il va y avoir des secousses, et inévitablement des hausses d’impôts,  qui n’ont pas cessé en France d’ailleurs, contrairement à ce qu’affirme nos gouvernants : 25 milliards d’euros de hausse des impôts directs des  ménages en deux ans, dont 15 milliards pour les 20% les  plus aisés ! Et forcément ça va continuer !





Commentaires

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)