BECHU A-T-IL PERDU LE SENS ?
17 juin 2021
En plus de 40 ans de vie politique, j’en ai vu des tartufferies, mais rarement de cette dimension.
Le Maire perd son sang-froid.
La campagne électorale sur le canton Angers 1 (Angers Centre) a pris une drôle de tournure avec le tract distribué par le binôme Bienvenu –Capus et signé de Christophe Béchu. Celui-ci y dénonce rien moins qu’un « dommage à la démocratie » parce que le président sortant, Christian Gillet, a décidé de se représenter. Il y avait déjà eu l’attaque indigne sur son âge, comme si à notre époque un septuagénaire était trop vieux pour assumer un mandat électoral. Voilà maintenant la longévité électorale mise en cause ! Franchement on peut se demander si l’enjeu de cette élection ne fait pas perdre la tête au premier magistrat d’Angers, au point d’avancer des arguments aussi vains et bas.
La soif de pouvoir.
A moins que le motif de sa colère ne tienne dans la résistance aux pressions que Christian Gillet lui oppose. Monsieur Béchu a en effet l’habitude qu’on fasse ses quatre volontés, lui qui a transformé ses adjoints en ilotes obéissant au doigt et à l’œil. La griserie du pouvoir le pousserait-elle à vouloir tout contrôler ? Ce ne serait pas nouveau, de nombreux édiles y ont succombé avant lui. Et l’on voit bien l’enjeu politique que présente l’élection du canton Angers 1 : de la réélection ou non du président sortant, peut dépendre une main-mise sur l’assemblée départementale, qui, dans cette affaire n’a rien à y gagner. Et justement, le Maire s’affiche avec les sept binômes issus de la majorité municipale devant le Conseil départemental : le message est à peine voilé, il s’agit de prendre le contrôle de la politique du département en allant jusqu’à désigner le candidat à la présidence qui lui conviendrait. Mélange des genres garanti !
Dommage à la démocratie.
Le « dommage à la démocratie », c’est le maire d’Angers qui le commet en assignant à son factotum habituel, en l’occurrence Emmanuel Capus, dont il a fait un sénateur et qui en ectoplasme de service est assigné à se présenter à l’élection au Conseil départemental : on peut douter qu’il en ait vraiment envie, mais les ordres sont les ordres. Cumul des mandats ou abandon du Sénat ? Sa binôme, Roselyne Bienvenu, que Christian Gillet avait sollicitée dans un geste de conciliation, avait été obligée de refuser la proposition n’ayant pas l’accord de son maire. Elle se trouve bien heureuse finalement de recycler son mandat régional non renouvelé dans une candidature au Conseil départemental. Quelle équipe et que de motivations ! Avec eux l’Anjou sera bien servi. Désolé, mais personnellement, je préfère l’expérience et l’enthousiasme qu’affiche le binôme Ridane-Gillet au tourisme électoral des adjoints du maire.
Politicien manœuvrier.
J’ajouterai, pour que le tableau soit complet, que Béchu est coutumier de ce genre de manipulation des personnes. On se souvient qu’au moment des sénatoriales, il avait exigé que Capus soit le n°2 de la liste Deroche et avait obtenu satisfaction bien que la proposition ne fasse pas l’unanimité. Quelques temps plus tard, il informa, sans précaution, la tête de liste sénatoriale que finalement son « homme de main » la quittait pour prendre la tête de la liste Lrem. Catherine Deroche dut trouver un second en catastrophe : ce fut Stéphane Piednoir qui s’avère être un remarquable sénateur reconnu par ses pairs. On aura retenu, au passage, l’élégance de la manœuvre !
C’est bien Christophe Béchu qui abime la démocratie par sa soif de pouvoir et ses manoeuvres politiciennes. « Si vous êtes contents de ma gestion à la ville, alors votez pour mes candidats » annonce-t-il sans vergogne aux électeurs d’Angers 1, et tant pis si ces derniers ne font pas la preuve jusqu’à maintenant des qualités qu’on attendrait d’eux pour le mandat qu’ils briguent. Quant à être content de sa gestion, on attendra de voir dans quel état il laissera les finances de la ville et de l’agglo qu’il préside. Si c’est comme le département…
Après on s’étonne que les électrices et les électeurs boudent les urnes.
Cet homme répond parfaitement à la définition du potentat : Homme qui possède un pouvoir excessif et absolu …
Il se comporte en petit potentat local avide à vouloir tout régenter en voulant placer le conseil départemental sous sa tutelle et à sa botte, alors qu’il en est parti après s’en être servi pour sa carrière de politicien comme d’un marchepied (ou pire d’un paillasson) et après y avoir laisser un trou abyssal …
Son mentor Macron a eu la même dérive dénoncée par le vieux renard 🦊 des terreaux et des canuts :
«L'hubris c'est la malédiction des dieux, quand à un moment donné vous devenez trop sûr de vous, que vous pensez que vous allez tout emporter. «
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, dans sa course effrénée au maroquin ministériel, Angers et son agglomération lui serviront hélas de marchepied pour sa carrière nationale … On ne se refait pas …
Rédigé par : L’Ane rit 😂 | 17 juin 2021 à 23:17
J’ai dit il y a quelques années en tête à Christophe qu’il devrait relire Ruy Blas de V Hugo et sa propension grandissante à vouloir décider seul de la répartition du pouvoir et des territoires, d’où la célèbre réplique de Ruy Blas : « bon appétit, messieurs ! » . Aujourd’hui il s’affiche en photo devant l’hôtel du département, comme Corléone aurait pu le faire en chef de clan !!!! Quel déception, quel gâchis de voir l’intelligence se détourner vers les petites manœuvres, comme le lieu d’habitation de Ch Gillet (à Cantenay) alors qu’il a excellé en la matière entre Angers et Avrillé à l’époque de son nomadisme électoral et que Roselyne Bienvenue est aux Ponts de Cé. Ce n’est qu’une question de main mise et c’est Célas II est inacceptable pour tout démocrate
Rédigé par : Dominique Richard | 18 juin 2021 à 07:28
Nous avons avec Daniel et Dominique, 2 excellents connaisseurs de l'histoire politique départementale et même nationale. Ils savent donc que ces comportements ne sont ni nouveaux, ni liés particulièrement à la personnalité de Christophe BECHU. Ils sont inhérents à la mécanique impitoyable du pouvoir et aux limites de la démocratie. Je pense qu'ils touchent aussi à la construction psychologique des protagonistes de cette pièce : élus, candidats, journalistes, électeurs... Nombre d'écrits pourraient alimenter ces constats, pleinement connus et partagés, et pour autant les grands principes et les rouages qui régissent le monde politique semblent immuables.
Je suis, comme beaucoup de français qui s'abstiendront dimanche, plus que circonspect aujourd'hui sur la capacité de ré-enchanter la politique, de lui redonner sens, d'en faire un lieu porteur d'espoir pour les citoyens. Le jeu politique et médiatique ne m'amuse plus, les ficelles sont trop grosses, les positionnements trop caricaturaux, les querelles microcosmiques insupportables.... et pourtant, je l'ai aimée...
Pour conclure et coller à l'actualité, je dirai juste qu'il est grand temps que les masques tombent et que nous respirions à nouveau ! Mais le visage derrière le masque est-il plus reluisant ? Qui sait...
Rédigé par : Emmanuel ROBINSON | 18 juin 2021 à 12:19
Merci pour vos commentaires. Il est effectivement toujours décevant de voir une belle intelligence se perdre dans les méandres de calculs de pouvoir, alors que la personne en question avait les moyens de rester au-dessus. Mais il faut croire que ce ne serait pas humain d'être exempt de paranoïa ou de skizophrénie qui poussent à vouloir avoir le contrôle sur tout ou à vouloir toujours plus.
Daniel
Rédigé par : Daniel | 18 juin 2021 à 12:36
Puisque que Dominique Richard cite Ruy Blas, j'ajoute que les protagonistes de cet affrontement ont été invités à s'embrasser l'autre soir par Fabrice Luchini dans le cadre du Festival d'Anjou. Je suivais Christian Gillet à la sortie et il me semblait plutôt rejoindre rapidement sa voiture que d'attendre Emmanuel Capus, lui aussi présent, pour cet étreinte souhaitée par l'artiste.
Jean-Michel
Rédigé par : Jean-Michel Robineau | 20 juin 2021 à 11:40
Pas certain que Capus ait été partant aussi.
Rédigé par : Daniel | 20 juin 2021 à 12:44
Pas un chat 🐈⬛ 🐈 dans les bureaux de vote : Présidents & assesseurs peignent la girafe 🦒
L’abstention va être massive, ce qui traduira le total rejet des politichiens à la Bêchu … Le 1er Parti de France - l’abstention - ce qui va exprimer une grave crise de la démocratie qui ne devient plus du tout représentative… car les politiciens sont très tous atteints comme Bêchu par l’
« hubris » – du grec « ὕϐρις » – une attitude arrogante … l'hubris qualifiant, selon le Larousse :
« tout ce qui, dans la conduite de l'homme, est considéré par les dieux comme démesure, orgueil, et devant appeler leur vengeance. »
Les politiciens comme Bêchu ont oublié qu’ils sont là pour servir et non pas se servir et que leur carrière locale puis nationale on s’en moque !!!
Rédigé par : L’Âne rit | 20 juin 2021 à 12:48