UN PRESIDENT, VRAIMENT ?
27 mai 2021
« Pitre de la République », le propos de Philippe de Villiers est acerbe, mais sonne juste.
En se prêtant à une bouffonnerie grotesque avec deux « youtubeurs » humoristiques, Mcfly et Carlito, et en tentant ainsi de se présenter comme un copain, Emmanuel Macron s’illusionne et, surtout, ment à nos jeunes concitoyens qui n’en croient pas un mot. Il me fait penser à ces enseignants des années 70 qui pensaient s’accommoder leurs élèves en pratiquant la familiarité, se laissant tutoyer, et dont les yeux se mouillaient d’un « il est sympa, le prof ! » lancé à la fin d’une partie de foot avec sa classe. Ecume qui n’apportait ni respect, ni autorité, ni meilleur apprentissage. Au contraire. Ces enseignants voulaient ainsi se faire « aimer » et ne faisaient qu’abaisser leur fonction, constat qu’ils faisaient ensuite souvent à leurs dépens. Un prof n’a jamais été un « copain » !
De la même façon, le Président de la République abaisse sa fonction en la ramenant à un jeu d’amuseur public. N’a-t-il pas autre chose à faire que de se transformer en saltimbanque, croyant ainsi capter le vote des jeunes Français, après l’octroi d’un pass-culture à 300 € pour tenter de les « acheter » ! C’est une faute sans appel qui tente de faire croire que le Président est leur copain. La seule note positive, si j’ose dire, que j’ai entendue autour de moi c’est « il faut avoir tout de même du courage pour accepter de passer pour un con ! ». Tout est dit.
Malheureusement ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron ridiculise sa fonction : on se souvient de la fête de la musique à l'Elysée en 2018, de sa pose enlacée avec deux jeunes ultra-marins à l'ile Saint-Martin qui faisaient un « doigt d’honneur ». Spectacles peu en accord avec sa fonction et suintant la basse démagogie. Sans parler de la pantalonnade de l’affaire Benalla.
La démocratie qui est la nôtre a besoin que s’exerce l’autorité qui en est l’un des piliers. Dans la constitution de la Vème République, le Président, par les hautes fonctions qui lui sont conférées, a besoin de prestige pour les exercer, notamment à la face du monde. C’est pourquoi, il est en quelque sorte placé sur un piédestal qui le sacralise aux yeux du peuple souverain qui l’a élu. En se livrant à de telles activités, aux yeux de la très grande majorité des Français, il abaisse la fonction présidentielle à un niveau qui, par nature, n’est pas la sienne, il déchoit son autorité, et de fait il entame sa crédibilité ! D’autant plus que ses propos à l’endroit du peuple sont souvent méprisants et maladroits : après les « gaulois réfractaires », voici les « moyen-âgeux » !
Et je me demande quel crédit il peut bien avoir ensuite quand il élève le ton pour réclamer des sanctions contre le dictateur biélorusse. Celui-ci doit bien rire.
« L’autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement » (Charles de Gaulle).
Je partage totalement ton point de vue.
Rédigé par : Georges | 27 mai 2021 à 17:36