LE TEMPS DES REGRESSISTES.
19 mars 2021
Le bloc-notes vous proposera régulièrement en partage des articles ou analyses significatifs, rédigés par des personnalités qui apportent mieux que je ne pourrai le faire, les arguments nécessaires à votre réflexion sur ces théories mises en avant par ceux qui s’appellent les « progressistes » mais qui s’avèrent être une régression extraordinaire de la pensée. Il s’agit d’un vaste mouvement qui a investi nos universités et nos grandes écoles où elles imposent souvent de manière totalitaire leur point de vue et qu’il s’agit de dénoncer et de combattre sans arrêt et sans concession.
L’APARTHED EN FRANCE !
La présidente de l’UNEF a admis publiquement sur Europe 1 que son syndicat organise des réunions interdites aux Blancs. Ainsi, dans des universités françaises, des salles sont aujourd’hui fermées à certains étudiants du fait de leur couleur de peau. Mélanie Luce, dans la même interview, n’hésite pas à condamner « les racismes »... mais pratique le racisme anti-blanc : il s’agit là d’une stratégie de discrimination assumée et revendiquée, d’un délire de « lutte des races » qui prend en otage nos facs. Comment une gauche qui se dit « universaliste » peut-elle admettre une telle dérive ? Comment le gouvernement, chargé de garantir les principes fondamentaux de notre démocratie, peut-il ne pas réagir ?
Cet épisode nous montre qu’il faut sans perdre de temps mener un combat sans concession aux tendances indigénistes, racialistes, décoloniales, qui derrière un discours victimaire, attaquent sans relâche le principe même de l’unité de notre pays. Et si l’UNEF ne rompt pas résolument avec cette dérive, il faudra obtenir sa dissolution.
Voici un article de Pierre-André Tazieff sur le « décolonialisme ».
Pierre-André Taguieff :
« Le décolonialisme est un projet utopique global »
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - L’historien, qui a forgé le concept d’islamo-gauchisme, répond aux critiques qui lui sont adressées. Et l’universitaire explique la rhétorique et les objectifs concrets du mouvement dit «décolonial». Il vient de publier «Liaisons dangereuses: islamo-nazisme, islamo-gauchisme» aux éditions Hermann.
FIGAROVOX.- Depuis les déclarations du ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal sur l’ «islamo-gauchisme» les polémiques sur la question se multiplient. Que pensez-vous de la dernière en date à Sciences Po Grenoble?
Pierre-André TAGUIEFF.- La chasse aux sorcières lancée contre de prétendus islamophobes à Sciences Po Grenoble est une nouvelle preuve que l’islamo-gauchisme existe et fait des ravages dans l’enseignement supérieur. Elle témoigne du fait que des étudiants et des enseignants se sont ralliés à la stratégie rhétorique des islamistes, ce qui relève de l’islamo-gauchisme. Car plus l’islamisme tue, et plus on dénonce «l’islamophobie». Depuis l’assassinat de Samuel Paty, les appels à «lutter contre l’islamophobie» se multiplient.
Le 4 mars 2021, sur un mur de l’Institut d’études politiques de Grenoble, un collage portait cette inscription accusatoire: «Des fascistes dans nos amphis. Tournier et Kinzler démission. L’islamophobie tue.» L’Unef a aussitôt reproduit sur son compte Twitter l’inscription accusatoire, mettant en danger les deux enseignants et les exposant à des menaces et des insultes sur les réseaux sociaux. Par ce geste, le syndicat étudiant a confirmé involontairement ses dérives islamo-gauchistes, observables depuis plusieurs années. Il témoigne aussi du fait inquiétant que, dans certains lieux universitaires, le terrorisme intellectuel règne, expression de la tyrannie des minorités, au nom de l’antifascisme et de l’anti-islamophobie.
Professeur d’allemand à Sciences Po Grenoble, Klaus Kinzler est devenu suspect pour avoir déclaré qu’il voulait débattre sur l’emploi du mot «islamophobie», lors d’une «Semaine de l’égalité», au sein d’un groupe de travail intitulé «Racisme, islamophobie, antisémitisme», auquel il s’était inscrit le 30 novembre 2020. Vouloir débattre sur cette question suffit à offenser les indignés et les «éveillés» permanents. Quant au politiste Vincent Tournier, il a été accusé d’«islamophobie» par l’Union syndicale de l’IEP de Grenoble, nouvelle milice idéologique, pour avoir assuré un cours intitulé «Islam et musulmans dans la France contemporaine» alors qu’il était soupçonné par ces étudiants d’extrême gauche d’être «islamophobe». Les rumeurs malveillantes tiennent ici lieu de preuves.
L’accusation d’islamophobie n’est pas seulement diffamatoire et intimidante, elle équivaut à une légitimation d’éventuelles agressions, voire à une condamnation à mort. Il faut souligner l’inversion victimaire: des militants islamo-gauchistes qui lancent une chasse aux sorcières contre deux enseignants osent dénoncer avec indignation la «chasse aux sorcières islamophobe» qu’aurait lancée Frédérique Vidal, laissant ainsi entendre qu’il y aurait en France une «islamophobie d’État».
La multiplication des accusations mensongères d’islamophobie dans l’espace universitaire nous rappelle que ces accusations illustrent la nouvelle méthode de diabolisation et de criminalisation des adversaires politiques, voués à l’exécration publique et à la mort sociale.
Dans ce que vous appelez un «nouveau grand clivage idéologico-politique», sommes-nous en train de vivre un tournant?
Ce clivage émergent tend à marginaliser et affaiblir le vieux clivage droite-gauche, du moins dans le monde des élites culturelles. L’engagement dans la «lutte contre l’islamophobie» est devenu un trait majeur de l’identité politique de gauche en même temps, et contradictoirement, un puissant facteur de division de la gauche. Il y a de très nombreux citoyens français, de droite et de gauche, qui considèrent que l’islamisme constitue une grave menace pour la cohésion nationale et l’exercice de nos libertés. Peuvent-ils être déclarés «islamophobes»? C’est là, à l’évidence, un abus de langage et une confusion entretenue stratégiquement par les islamistes eux-mêmes, suivis par les gauchistes qui ont pris leur parti. Ces citoyens sont en vérité hostiles à l’islamisme et ont d’excellentes raisons de l’être, au vu des massacres commis par les jihadistes, du séparatisme prôné par les salafistes et des stratégies de conquête des Frères musulmans. Mais ils n’ont rien contre l’islam en tant que religion, susceptible d’être critiquée au même titre que toute religion.
Quant aux anti-islamistes, ils voient nécessairement dans les islamo-gauchistes des adversaires politiques. Rappelons qu’un islamo-gauchiste est un gauchiste (ou un «extrémiste de gauche») qui milite avec certains islamistes avec lesquels il a noué des alliances, éprouve de la sympathie pour certaines causes défendues par les islamistes ou justifie des actions terroristes commises par des islamistes en les présentant comme le «dernier recours» des «opprimés». La dénonciation de l’islamophobie est le principal geste partagé par les islamistes et les islamo-gauchistes.
Ces derniers sont islamophiles pour diverses raisons: l’islam serait «la religion des pauvres» ou des nouveaux «damnés de la terre», les musulmans seraient les victimes d’un «racisme d’État», d’une «islamophobie d’État» ou de «discriminations systémiques», l’islamisme serait porteur d’un «potentiel révolutionnaire» justifiant qu’on puisse passer des alliances avec certains activistes islamistes, etc. Dans ce dernier cas, les «islamo-gauchistes» doivent être qualifiés d’«islamismophiles». Le jihad interprété comme une forme de résistance armée à l’impérialisme et au colonialisme, quoi de plus séduisant pour une extrême gauche anti-impérialiste?
L’opposition entre «islamophobie» et «islamo-gauchisme» est faussement claire. Il y a de très nombreux citoyens français, de droite et de gauche, qui considèrent que l’islamisme constitue une grave menace pour la cohésion nationale et l’exercice de nos libertés. Peuvent-ils être déclarés «islamophobes»? C’est là, à l’évidence, un abus de langage et une confusion entretenue stratégiquement par les islamistes eux-mêmes, suivis par les gauchistes qui ont pris leur parti. Ces citoyens sont en vérité «islamismophobes», et ils ont d’excellentes raisons de l’être, au vu des massacres commis par les jihadistes, du séparatisme prôné par les salafistes et des stratégies de conquête des Frères musulmans. Mais ils n’ont rien contre l’islam en tant que religion, susceptible d’être critiquée au même titre que toute religion.
En quoi les idéologues du décolonialisme convergent-ils avec les islamistes ?
Il faut souligner la convergence du discours islamiste intellectualisé de style frères musulmans et du discours décolonial - nouveau catéchisme révolutionnaire de l’extrême gauche -, qui fabriquent du ressentiment dans les populations issues de l’immigration par la dénonciation hyperbolique des «crimes du colonialisme». Accuser en permanence la France de «crimes contre l’humanité» et de «racisme», c’est produire de la conflictualité ethnicisée et de la volonté de revanche ou de vengeance chez ceux qu’on arrive à convaincre qu’ils sont les éternels «indigènes de la République», et entreprendre de culpabiliser les Français dits «de souche», «blancs», «mécréants» ou «racistes».
Les idéologues du décolonialisme rejoignent les islamistes dans leur haine de l’humour, de l’ironie et de la satire, une haine qui se traduit par la «cancel culture», cette culture de l’élimination de tout ce qui censé «choquer» ou «blesser» les membres d’un groupe supposé discriminé, dominé ou «racisé». La passion moralisatrice de ces minorités actives, dans lesquelles se croisent gauchistes et islamistes, c’est la haine de la liberté intellectuelle et de la libre création.
Pour comprendre les liens entre le décolonialisme, l’islamisme et l’islamo-gauchisme, il faut partir de la convergence entre l’anticapitalisme (marxiste), l’anti-occidentalisme (islamiste) et l’antiracisme anti-Blancs (décolonialisme). Comme les islamistes, les propagandistes décoloniaux tendent à réduire le racisme à «l’islamophobie», considérée par les islamo-gauchistes comme le racisme qu’il faut aujourd’hui combattre prioritairement. Depuis les années 1930, au moment où surgissait l’alliance islamo-nazie, les islamistes ont habilement utilisé l’anticolonialisme et l’anti-impérialisme pour faire basculer dans leur camp les nationalistes arabes.
Les idéologues du décolonialisme se sont emparés de cette thématique anti-impérialiste, dont on trouve des traces dans le tiers-mondisme, puis dans l’altermondialisme, pour réduire les sociétés occidentales à des sociétés inégalitaires structurées par les oppositions dominants/dominés et racisants/racisés, héritage supposé indépassable du colonialisme. Ils incriminent les «sociétés blanches», accusées de «racisme d’État», mais font silence sur les sociétés «non-blanches».
Cette politique de discrimination inverse est menée officiellement sous le drapeau de la diversité et de l’inclusivité.
Le décolonialisme remplace-t-il le marxisme à l’extrême gauche ?
Le décolonialisme est un projet utopique global de refonte de l’ordre social, impliquant une critique radicale de l’hégémonie dite occidentale ou «blanche» et la volonté d’y mettre fin. On peut y voir une reformulation du projet révolutionnaire communiste, qui visait l’instauration d’une société sans classes. L’utopie du décolonialisme a pour objectif de créer une nouvelle société sans discrimination (de race, de genre, etc.) au terme d’une «décolonisation» des représentations et des croyances, des savoirs, des pratiques et des institutions. La «décolonisation» généralisée est censée s’accomplir à travers une mise en accusation permanente et systématique des supposés «dominants» et «racisants», ces bénéficiaires du prétendu «privilège blanc» voués à être dénoncés publiquement, isolés et sanctionnés.
Ses armes conceptuelles sont la «déconstruction» qui ne s’applique qu’à la «pensée blanche», la notion floue de racialisation (ou d’assignation racialisante) qui permet de voir du racisme partout dans le camp de l’adversaire, l’intersectionnalité (nom pseudo-savant du banal croisement et cumul des désavantages sociaux, réduits pour l’essentiel aux effets de la race et du genre) et le racisme systémique, cette force mystérieuse qui possède la vertu de multiplier les racistes sans le savoir, de structurer les attitudes, les comportements et les fonctionnements institutionnels. Dans la langue de bois décoloniale, on dénonce les «processus de racialisation», qui consistent à réduire un individu à une catégorie associée à des stéréotypes négatifs. La «racialisation» présente l’avantage d’étendre indéfiniment le champ du racisme et donc le nombre des «racisés», selon les exigences du nouveau combat révolutionnaire dans lequel l’antiracisme» dit politique joue un rôle majeur.
En attendant le nouveau Grand Soir, ce moment rêvé de la décolonisation totale qui permettra d’entrer dans l’âge post-discriminatoire et post-raciste, le mouvement décolonial prétend «déblanchir» l’imaginaire social et le champ culturel, à démanteler tous les héritages de l’«hétéro-patriarcat» (sic) et à systématiser le recours à la discrimination positive, ce qui implique de privilégier, dans l’accès aux postes et aux places, les membres des catégories proclamées victimes de supposées discriminations systémiques. Cette politique de discrimination inverse est menée officiellement sous le drapeau de la diversité et de l’inclusivité.
Votre dernier livre s’intitule: « Liaisons dangereuses: islamo-nazisme, islamo-gauchisme. » N’est-ce pas prendre le risque de l’amalgame de traiter ces deux questions en même temps?
Non, car le sous-titre n’est pas «De l’islamo-nazisme à l’islamo-gauchisme». Je distingue clairement les deux phénomènes idéologico-politiques et ne suppose pas l’existence d’une continuité entre eux. Qu’on puisse relever des analogies ou des thèmes communs dans les couplages entre les islamistes et leurs alliés d’extrême droite ou d’extrême gauche est une autre question. Par exemple, la haine des Juifs, sous ses différentes formes (du racisme antijuif à l’antisionisme radical), se rencontre dans l’islamo-nazisme comme dans l’islamo-gauchisme.
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