FLAGRANT DELIT !
14 juin 2018
Tournant à la com (prononcez comme vous voulez)
Le coup était comme d’habitude bien préparé : petite vidéo de la séance de travail publiée juste avant le discours à la Mutualité française. Langage trivial comme de juste pour le buzz et asséner quelques constats qui relèvent du poncif : « un pognon dingue dépensé sans résultat ! ». Notre génie a trouvé la solution : il faut dépenser mieux, il faut de l’efficacité … Donc une heure et demie d’un discours long, très long, trop long pour détailler l’univers kafkaïen auquel on va s’attaquer. Il s’agit de réinventer l’Etat providence. Là, il faut craindre le pire car ce sont ses technocrates hors sol qui nous ont pondu une réforme de l’apprentissage qui tape à côté du clou, serviteurs de l’Etat déjà obèse qui vont s’y coller. Un beau projet qui va encore plaire à une partie de la droite. Mais qui va se traduire comme depuis le début par une politique bien de gauche, elle.
Un modèle social à bout de souffle.
Tout le monde est d’accord. Il a atteint un sommet insurpassable : toujours plus d’argent pour toujours plus de pauvres et de chômeurs. La France dépense chaque année plus de 700 milliards d’euros (je me répète) pour la santé, l’emploi, la pauvreté, la vieillesse, la famille. Pour un système de soins qui à la peine, une insertion des exclus quasi inexistante, des régimes de retraite dont on nous dit constamment qu’ils se nécrosent. Le chômage ne diminue pas, et le nombre des pauvres augmentent. On se dit : il va arrêter la machine infernale qui pèse de tout son poids sur l’économie du pays. Pour l’instant on constate surtout une fuite en avant des dépenses sociales, des réformes coûteuses dont on cherche le financement auquel on n’avait pas pensé avant, ce qui entretient un niveau de prélèvements obligatoires exorbitant. Mais vous n’avez rien compris. Il ne s’agit pas de mettre fin au gâchis, il ne s’agit pas de rétablir les finances, il s’agit de retrouver l’efficacité du système. Concernant les aides sociales, le chef de l’Etat a bien affirmé qu’en plus de l’aide monétaire dont le niveau sera maintenu, il fallait renforcer l’accompagnement des plus fragiles. Autrement dit, pas question de mettre fin à l’économie dirigée et corsetée, il faut même en craindre le renforcement si l’on en croit les recommandations des trois économistes qui conseillent le président.
Pour en finir avec l’assistanat.
Il faudrait prendre le problème par le bon bout. Le meilleur moyen de réinsérer les chômeurs c’est de créer de l’emploi que seules des entreprises en bonne santé et concurrentielles peuvent fournir. Cela implique de réduire les dépenses publiques en priorité, et de baisser les charges qui pèsent non seulement sur le travail mais sur le chiffre d’affaires, et de baisser massivement les impôts sur les classes moyennes, de baisser drastiquement le nombre des fonctionnaires. Faire en sorte que les salaires permettent de vivre décemment et sans prestations sociales de complément. Autrement dit recréer de la vraie richesse ! Mais ça, c’est pas le programme de Macron !
Donc, rien de changé.
Macron pris en flagrant délit de discours de droite (les apparences), pour une politique de gauche (en réalité). Plus des déclarations que de vraies mesures. Il a beaucoup parlé de prévention, de responsabilisation, d'incitation : ça ne coûte pas cher. Des dépenses en plus qui sont déjà dans les tuyaux, ça oui. Mais Macron libéral ? Mon oeil !
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