LARCHER VISE JUSTE
15 septembre 2017
Jeudi matin, à Chemillé, Catherine Deroche a reçu avec sa liste le Président du Sénat, Gérard Larcher, en présence de près de 150 grands électeurs, avec au premier rang de l’assistance André Lardeux et Marc Laffineur, rejoints ensuite par Jean-Charles Taugourdeau. Le choix de la capitale des Mauges n’est pas le fruit du hasard. Il s’agissait d’envoyer un message aux élus des territoires ruraux, ceux-ci étant au cœur des préoccupations et de la haute assemblée et de la sénatrice sortante.
Comme le veut l’usage, c’est Lionel Cottenceau, Maire-délégué de Chemillé, qui a commencé par quelques mots d’accueil à destination de ses hôtes, lui-même étant sur la liste, et présenter sa commune.
Catherine Deroche a ensuite présenté les membres de sa liste : des élus bien ancrés sur leur terrain et représentatifs de l’ensemble des territoires du Maine-et-Loire. A ses côtés, on trouve outre Lionel Cottenceau déjà nommé, Stéphane Piednoir maire de Montreuil-Juigné et Vice-Président d’Angers-Loire Métropole, Lydia L’Herroux chef d’entreprise et Maire de St-Just sur Dive, Jean-Luc Davy, maire de Daumeray et Président des Maires du Maine-et-Loire, et Marilyne Lezé, Présidente de la Communauté de communes du Haut-Anjou. Une liste solide et compétente comme on peut le constater, avec pour titre : « des élus de terrain et de convictions pour tout le Maine-et-Loire », ce qui est une belle manière d’afficher la couleur si on veut bien prendre en compte le sens de chaque mot. Elle a ensuite décliné brièvement ses responsabilités politiques : vice-présidente du groupe Les Républicains au Sénat, membre de la commission des affaires sociales et animatrice d’un groupe d’étude qui lui tient à coeur : « enfance et cancer » en partenariat avec l’association Hubert Gouin ; conseillère régionale elle a en charge la mise en place du schéma régional de la santé.
Son collègue Philippe Mouiller, Sénateur des Deux-Sèvres, venu de Moncoutant, lui a ensuite succédé à la tribune pour un propos nourri sur le travail effectué par les sénateurs pour améliorer les textes des lois qu’on leur confie, sur l’action de rénovation de l’institution à laquelle il a participé sous l’autorité du président, et pour témoigner de l’implication de Catherine Deroche dans son mandat.
Enfin Gérard Larcher, qu’on sentait impatient de délivrer son message, s’est emparé du micro avec une certaine jubilation. Entre anecdote complice et sujets du moment, il développe son propos avec la précision d’un expert es-territoires. Sur la ruralité, il pourrait être intarissable prenant ses exemples aussi bien aux confins des Ardennes qu’en Normandie, où il est né, ou au pied des Pyrénées… Car « le sujet qui préoccupe tous les élus c’est la nouvelle organisation des territoires » et si on a beaucoup fait pour les métropoles, le Sénat se doit d’être l’instance qui porte la voix de tous les territoires ruraux et périurbains qui se sentent mis à l’écart. Les sujets ne manquent pas qui attisent l’inquiétude ou la grogne : la fin des contrats aidés annoncés trois semaines avant la rentrée, la réforme de la taxe d’habitation, la réduction des dotations. Le Président du Sénat parle poliment d’un « problème de méthode » quand les annonces viennent quatre jours après un rendez-vous avec le Premier Ministre où il avait insisté sur la situation de la ruralité. Il demande plus de respect des élus et surtout qu’on leur fasse confiance, surtout dans l’organisation des communes nouvelles et en vue de la réforme du mode de scrutin pour leur représentation. C’est d’autant plus important que la commune est peut-être le seul échelon qui bénéficie encore de la confiance des citoyens. C’est « une petite république dans la république ». Il a beaucoup insisté sur le rôle du Sénat, reprenant le discours du Général de Gaulle à Bayeux : « le Sénat est le balancier d’équilibre des territoires de la République », à l’abri des « pulsions » populaires qui peuvent agiter l’Assemblée nationale. De fait le travail qu’on y fait est souvent appuyé sur des rapports à la double signature d’un élu de la majorité et un de l’opposition. L’amélioration des lois se fait avec le même état d’esprit. Dans la période actuelle, plus que jamais, le Sénat a un rôle à jouer pour veiller à cet équilibre et les sujets ne manquent pas : financement des collectivités, répartition équitable des compétences, … Gérard Larcher a identifié quatre grands chapitres de discussion avec l’exécutif, en espérant que la « conférence des territoires » installée au Palais du Luxembourg, jouera son rôle. Il souhaite qu’on ne revienne pas sur la réforme territoriale et qu’on travaille à la réduction des normes. Ces deux sujets faisant l’objet d’un accord de principe. Viennent ensuite la réforme des dotations et la suppression de la taxe d’habitation, sujets sur lesquels le Sénat devra être « très » vigilant. L’auditoire est conquis et regrette presque qu’on arrive au bout de la réunion. Les questions de la salle ont permis d’affiner quelques-uns des sujets abordés, avec au centre des préoccupations le financement. L’inquiétude est forte chez des élus qui ont épuisé toutes leurs marges de manœuvre et qui voient poindre de nouvelles contraintes. Raison de plus pour envoyer une majorité qui ne soit pas « aux ordres ». En conclusion, Gérard Larcher a insisté sur le rôle politique que le Sénat doit jouer avec comme ligne de conduite : « le Sénat n’est jamais contre par principe, et jamais pour par discipline ! »
A quoi servirait alors de « bousculer les codes » comme le prétendent certains ! Les journalistes ont bien essayé d’attirer le président du Sénat sur le terrain de la polémique suscitée par le tourne-veste de Capus, ils n’ont eu droit qu’à une réponse polie : « la petite tambouille politique ne m’intéresse pas ! » D’ailleurs le sujet n’a même pas été abordé pendant la réunion, c’est dire… Du côté Deroche, c’est la sérénité qui préside.
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