DESAMOUR ? NON, DECANTATION !
18 août 2017
Le chiffre est sans appel : 62 % ! Presque deux Français sur trois sont mécontents du Président de la République, seulement 100 jours après son élection. Un verdict dont il se passerait bien pour aborder une rentrée pour le moins orageuse. Car les gros nuages noirs s’accumulent à l’horizon.
Une évolution logique !
La situation est très bien analysée par Jérôme Sainte-Marie à la lumière des enquêtes d’opinion menées par son institut. Une baisse confirmée par tous les sondages, et qui présente un caractère socialement diffus. Ainsi l’Ifop a constaté une baisse de 18 points chez les fonctionnaires et dans le même temps les retraités manifestent massivement leur désapprobation de la hausse annoncée de la CSG. L’insatisfaction est manifeste. La manière dont le chef d’état-major des armées a été désavoué a pesé et la qualité très médiocre des débats à l’Assemblée doublée des péripéties interne au mouvement En Marche a contribué à la dégradation globale de l’image du dispositif macronien. La surinterprétation des bons sondages initiaux a contribué à masquer le premier revers politique essuyé par Macron, à savoir le record d’abstentions aux législatives, excédant la moitié des inscrits dès le premier tour. De là vient la fragilité qu’on constate aujourd’hui : personne n’a voulu voir la dichotomie entre l’hyperpuissance du Président au sommet de la structure politique et l’étroitesse de son soutien à la base. Evidemment, cela ne retire rien à sa légitimité, mais cette situation devient dangereuse quand elle rend particulièrement visible la dimension par essence coercitive de l’appareil d’Etat au moment où l’action gouvernementale doit se concentrer sur des réformes douloureuses.
Des erreurs impardonnables.
Dans les premières semaines, le nouveau président a montré son aisance dans l’exercice du pouvoir, particulièrement sur les domaines régaliens. Et la formation de son premier gouvernement a été une belle démonstration de son savoir-faire politique en confirmant une cohérence : en confiant le poste de Premier Ministre et les ministères en charge de l’économie et des finances à des personnalités de droite, tout en attirant des figures de la gauche, du centre et de l’écologie, il a rendu concret son discours de rassemblement. Au service de la réforme ? Là est la question ! Il y a eu deux bémols. Le premier c’est la volonté d’une présidence « jupitérienne », avec la volonté de tout contrôler, qui ravale « l’hyperprésidence » de Sarkozy au rang des accessoires pour garçonnet. Il en ressort une discrétion étonnante du Premier Ministre dont on voit bien que, obligé de partager ses conseillers avec l’Elysée, il n’a aucune facilité pour « mener la politique du gouvernement ». Les Français veulent de l’autorité, mais insérée dans un cadre républicain qui les protège des caprices du prince. Or, le comportement du Président commence à les inquiéter : en cause, par exemple, son discours humiliant pour le Général De Villiers qui a été une grave erreur. Les relations avec sa majorité transformée en armée de spadassins aux ordres en a été une autre. La débâcle des centristes obligés de quitter le bateau et l’affaire Ferrand ont fait le reste. La promesse de renouveau et de rassemblement s’évanouit, faute aussi que soit accordée à ses soutiens une autonomie suffisante à l’égard de l’omnipotence présidentielle. Le second bémol, c’est le goût narcissique de la communication « maîtrisée ». Macron a mis en avant volontairement son individualité physique dans sa représentation politique, dont la photo officielle de sa présidence témoigne avec éloquence. Il a ensuite multiplié les images : Macron en fauteuil roulant, Macron jouant au foot, Macron boxeur, Macron aviateur. On a l’impression d’une série du style « Martine à … ». Certes, la fonction présidentielle dont il est imbu implique un contact direct avec le peuple, qui doit s’accompagner d’un langage simple, des objectifs clairs qui soient pour le moins entendu des citoyens. Or, comme l’affirme Jacques Julliard, « nous ne savons toujours pas quelles sont les priorités du Président de la République, quels chemins on emprunte, lesquels on évite. A la croisée des chemins, il n’y a plus d’en même temps, il y a un choix. » On l’a persuadé de communiquer. Mais « communiquer » n’est pas un verbe intransitif. Il faut dire quoi ! Sinon, la communication dans le vide, ça n’est que de la « réclame ». Macron n’explique pas quel est son projet. Nous n’avons pas besoin de discours habiles, nous attendons un langage de vérité. On l’attend toujours.
Une politique trop identique à la précédente.
J’ai envie de demander à Edouard Philippe : « Mais qu’as-tu fait de ta droite ? » tant la politique qu’il mène ressemble à celle de ses prédécesseurs immédiats. Et c’est inévitable quand on sait que derrière le rideau des officiants ministériels se cache toute la clique des technocrates de Pisani-Ferry. Comment peut-on changer de politique quand ce sont les mêmes qui sont à la manœuvre. Vous voulez des exemples. En voilà deux.
D’abord, La pratique du rabot. Il faut à tout prix tenir la promesse des 3% pour la fin de l’année, donc il faut faire des économies. L’héritage hollandais n’aide pas, mais le gouvernement, comme ceux qui l’ont précédé a choisi de recourir à la méthode du rabot en mettant tous les ministères à contribution et en se gardant bien d’engager des économies « structurelles » forcément plus douloureuses. D’où le problème de la réduction des crédits de la défense, fort mal venue en ces temps troublés et à la veille du 14 juillet, qui plus est ! C’est au nom du même rabot qu’on a lancé la réduction de 5€ sur les APL des étudiants, avant d’y renoncer devant la levée de boucliers.
En second, le recours à l’impôt où l’Etat fait preuve d’une imagination machiavélique. Il n’a rien trouvé de mieux que d’imaginer une surtaxe de 2 milliards d’euros/an pour financer les pertes sur les contentieux fiscaux (6 milliards), en augmentant sur trois ans la C3S des grands groupes, impôt antiéconomique s’il en est puisqu’il frappe le chiffre d’affaire. Autrement dit il veut faire payer aux entreprises les contentieux qu’elles ont gagné contre lui, par la faute d’une loi mal boutiquée sur les dividendes qu’il va être obligé de supprimer. Il sera, en effet, obligé de rembourser les milliers d’entreprises qui ont contesté le paiement de cette taxe. Donc, le condamné veut faire payer le prix de sa faute à la victime. On ne peut pas faire plus immoral. Et ce n’est pas la seule mauvaise nouvelle pour les entreprises, puisque, par la grâce hulotesque, la taxe carbone devrait être fixée à 44€ la tonne dès 2018 contre 39€ initialement prévus. On ne me fera pas croire que trouver de vraies économies était impossible !
Décantation.
La dépense on sait où on peut la réduire, mais il faut un sacré courage pour aller chercher les réductions que ce soit dans la bureaucratie ou dans la générosité parfois abusive de notre système de protection. Alors reste, comme dit Marc Dugain dans les Echos, la tradition rad-soc qui recommande de ponctionner la classe moyenne. Comme les plus aisés de celle-ci se sont mis à l’abri, on commence à toucher l’os. Le constat est là : on a bien un gouvernement rad-soc. Pas de changement ! Pourtant, les Français étaient prêts à se laisser séduire. Il y avait au centre et chez les Républicains un potentiel prêt à suivre le Président. Or le nouveau pouvoir dilapide tous les atouts dont il disposait. On ne manipule pas aisément un vieux peuple retors et versatile comme les Français. En fait de recomposition politique, après décantation, on s’aperçoit que la droite reste la droite et la gauche, itou, même quand elle se déguise. Reste que l’opposition de la France insoumise ajoute une note radicale très dangereuse à gauche et que les enjeux identitaires au premier rang desquels la question migratoire, pourraient bien permettre une renaissance du FN si la droite républicaine ne s’en empare pas.
Voilà une rentrée périlleuse à tous égards.
La lune de miel entre les Français et Le petit facho narcissique est terminée. D’ailleurs a-t-elle jamais commencée puisque avec une abstention plus forte que d’habitude au second tour des présidentielles, Le petit facho narcissique n’avait obtenu lors de son élection que les suffrages de 43,63 % du corps électoral français (c’est-à-dire des personnes inscrites sur les listes électorales).
Aujourd’hui, 100 jours après son élection, 64 % des Français se disent mécontents de son action politique d’après un sondage Ifop publié vendredi 11 août. À la même époque, en 2012, son prédécesseur François Hollande réunissait encore 46% de personnes satisfaites.
Sur les 64% de personnes insatisfaites, 19% sont même « très mécontentes« . Près d’un quart (23%) des personnes interrogées pensent que les choses sont en train de changer « plutôt en bien« , 39% ont un avis contraire et 38% affirment qu’elles « ne changent pas ». Une chute record dans les sondages, qui lui prêtaient 62% de Français satisfaits le 7 mai dernier, quelques jours après son élection. Si 45% pensent que le chef de l’État tient ses engagements, 55% sont d’un avis contraire.
La baisse des APL, la hausse du tabac et l’augmentation de la CSG sont les mesures les plus impopulaires du moment.
Le petit facho narcissique n’aura même pas connu de trêve estivale.
La rentrée se profile houleuse et agitée !
Rédigé par : Nano | 21 août 2017 à 21:31
PETITE DEVINETTE ...FACILE
1) Je n'ai pas effectué de service national et j'ignore donc tout de l'armée de l'intérieur
2) Je me suis pourtant déguisé en pilote de chasse - façon top'gun -
3) J'ai joué au petit caporal au côté d'un Grand Général dans un command'car le jour de la fête nationale
4) Après l'avoir flattée et en escomptant qu'elle se la ferme, j'ai saqué l'armée - la grande muette - en petit comptable zélé et européolatre que je suis - !
5) En virant le chef des Armées, j'ai fait un gros caprice uniquement parce qu'il tenait tête à mon service comptable en répondant à huis clos à des questions d'auditeurs externes.
En synthèse : je suis un petit facho narcissique !!!
Qui suis je ?
Joker !
Pour vous aider à trouver la réponse, lire cet article - plein d'indices - si par extraordinaire vous ne trouviez pas :
https://www.marianne.net/politique/comment-le-nouveau-monde-de-macron-est-devenu-old-en-100-jours
Rédigé par : Nano | 21 août 2017 à 21:35