LA FRANCE NE PREND PAS LE CHEMIN DU REDRESSEMENT
11 juillet 2017
Ce serait plutôt « on prend les mêmes et on recommence ».
Entre le discours de politique générale du Premier Ministre et la dernière intervention présidentielle pour en modifier l’agenda, on comprend que le « renouveau » consiste à retomber toujours dans les mêmes travers. Le président a pris lui-même la décision de revenir sur le calendrier de baisses d'impôts détaillé par Edouard Philippe, lors de son discours de politique générale. La baisse de l'ISF et la première tranche de réduction de la taxe d'habitation auront bien lieu en 2018 et non pas en 2019, comme annoncé par le Premier Ministre. Comment finance-t-on les 6 milliards de coûts supplémentaire ainsi engendrés ? Pour l'instant, le gouvernement ne prévoirait pas de nouvelles baisses de dépenses mais une moindre réduction du déficit l'an prochain, qui resterait donc autour de 3 %. Avec l'espoir qu'une croissance meilleure que prévue apporte le surplus de recettes nécessaires. En imposant le démarrage des réformes dépensières dès l’année prochaine, Jupiter fait comme ses prédécesseurs : il table sur l’amélioration de la conjoncture pour résoudre les maux de notre pays, pari qui s’est révélé systématiquement perdant dans le passé. La principale erreur est de ne pas donner la priorité aux réformes qui rétabliraient une offre compétitive à nos entreprises et concrétiseraient la baisse des dépenses publiques. Au passage on aura noté qu’on a une carpette à Matignon sur laquelle le président vient de s’essuyer allégrement les pieds : « Non mais, qui c’est qui commande ! ». Ceux qui croyaient à la promesse d’un retour à l’esprit de la constitution, le Président préside, le Premier Ministre gouverne, étaient bien naïfs.
Embellie, mais rien de réglé au fond.
Si aujourd’hui, l’environnement de l’économie française connaît une embellie, ni le déséquilibre du commerce extérieur, ni la dérive des comptes publics ne sont réellement jugulés. On cherche toujours l’essentiel : une stratégie de réforme pour le pays. Les avancées et reculades auxquelles on vient d’assister démontrent que le « ni de droite, ni de gauche, » ne change rien au comportement de gouvernants toujours sensibles aux pressions d’un groupe parlementaire d’autant plus irresponsable que ses membres sont incompétents et majoritairement de gauche. Le fossé va donc continuer de se creuser entre le diagnostic sur la situation catastrophique de la France confronté au manque d’ambition et au report des réformes. La continuité prime sur la rupture : rien de surprenant avec les « Pisan-Ferry » aux manettes. Et il y a gros à parier que la réforme du marché du travail, vu la nature des débats à l’Assemblée, ne voie son champ se réduire. La montagne accouchera d’une souris dont il ne faudra pas attendre grand-chose en terme d’emplois. Les réformes destinées à stimuler l’offre et normaliser la fiscalité sont reportées pour permettre au déficit de rester à 3% du PIB : on veut bien accepter que tout soit fait pour éviter de franchir la barre des 100% d’endettement, mais cela devrait passer par la baisse des dépenses et non par une nouvelle envolée des recettes ! Une floraison de taxes supplémentaires va éclore au printemps 2018 : 2 pts de CSG, alignement du diesel sur l’essence, hausse de 40% d’ici à 2030 de la taxe carbone … le plan « climat » s’appuie sur plus de réglementations, taxes et aides sociales, c’est dire si le portefeuille du contribuable (enfin, celui qui paie) sera sollicité.
Les demi-mesures et les demi-réformes.
En attendant, il faudra se contenter de demi-mesures, de coups de rabots déjà mille fois utilisés, bref, de bidouillages, pour habiller la réalité et faire croire à nos partenaires que nous tenons nos objectifs : Darmanin dans les pas de Sapin, qui l’eût cru ! Car il est devenu évident qu’il n’existe pas de projet chiffré, clair et précis, sur les intentions du gouvernement qui, comme ses prédécesseurs, est pris dans la tenaille : diminuer les dépenses publiques et/ou diminuer les impôts. Or les dépenses publiques ne vont pas ralentir si toutes les décisions de François Hollande sont maintenues (huit milliards qui manquent dans le budget « insincère » de 2017 et près de 20 milliards en 2018) et si on veut « en même temps » commencer à démanteler 17 réacteurs nucléaires (par exemple), comme l’annonce l’écolo-amateur- affairiste Hulot. L’économie réelle, celle des entreprises attendra !
La France est à la traîne de l’Europe, elle va le rester. Combien de temps va durer l’illusion Macron ? Là est toute la question.
FILLON AVAIT RAISON.
Rédigé par : Richard VIAU | 12 juillet 2017 à 17:48