HISTOIRE
BREXIT, TU M’EXCITES !
L’ENIGME DU 1er AVRIL

LA CHIENLIT, C’EST MAINTENANT !

Casseurs

 

J’avais prévu de faire une petite chronique humoristique sur la tradition du 1er avril, illustrée cette année par la RATP dans ses stations de métro. Ce sera pour un autre jour. J’ai aussi prévu de faire une synthèse du quinquennat de Hollande, à un an de l’élection de 2017. L’actualité m’oblige à commenter les événements d’hier avec les nouvelles manifestations pseudo-lycéennes et les violences qui les ont caractérisées. Décidément le mandat de Hollande part en quenouille ! Ces bouffées délirantes ponctuées par les nuits « debout » de la place de la République, n’annoncent rien de bon.

Un Etat déliquescent.

Ils n’étaient que 300 ou 400 à vociférer dans les rues de Paris. Les médias en continu n’en parlent pas moins « des lycéens » comme si ces énergumènes cagoulés les représentaient tous. On a évoqué une quinzaine de lycées fermés sur combien de dizaines dans l’agglomération parisienne ?  Il faut cesser de jouer ! Nous avons affaire à une tentative de subversion de quelques poignées de gauchistes patentés,  en mal d’insurrection. Il faut dire qu’ils ont bien raison de s’en donner à cœur joie puisqu’ils bénéficient d’une certaine bienveillance. On aurait aimé que les « veilleurs » de la Manif pour Tous soient traités de la même façon que les occupants de la place de la République que l’on ne consent à déloger qu’à l’aube. Et ce ne sont pas les quelques CRS chargés de  limiter les débordements, et qui n’arrivent d’ailleurs pas à empêcher de mettre le feu à un lycée, qui peuvent faire croire que l’autorité de l’Etat est respectée.

Le réveil des intellos bien-pensants.

Depuis quelques jours, les intellos de gauche se réveillent et nous débordons d’analystes pour décrire une mobilisation de la jeunesse française qu’ils voudraient comparable aux « Indignés » d’Espagne, avec l’espoir de voir naitre un « Podemos » qui a trouvé sa place dans le paysage politique ibérique... pour paralyser le pays. Aussi se plait-on à souligner le sérieux de ces jeunes gens, écoeurés par l’avenir que le pouvoir de gauche leur prépare (ça ils peuvent) et capables par eux-mêmes de faire des propositions pour une économie qu’ils présentent comme rénovée (sic) et des relations sociales qui préservent l’humain. Un monde plus juste quoi (re sic) ! Ces beaux raisonnements, fruits d’une imprégnation culturelle caractéristique de nos universités, peuvent séduire les naïfs, mais il n’est pas bien difficile de voir qu’ils ne sont pas en accord avec l’évolution de l’économie contemporaine : ils impliquent plus de dépense publique au moment où il faut la réduire et plus de protection sociale au moment où elle nous étouffe financièrement.

Un monde virtuel.

Le mouvement peut s’étendre, le monde dont nous parlent les jeunes de « Nuit debout » n’existe nulle part, il est virtuel et qui plus est, inaccessible. Pour le transformer en réalité, il faudrait que la France assainisse ses finances, retrouve une croissance d’au moins 3 %, ce qui n’est pas demain la veille, et se lance avec ardeur et détermination dans la création d’entreprises innovantes, en s’adaptant aux évolutions imposées par la révolution numérique. Des sociologues, des journalistes, des intellectuels continuent à tenter de nous faire croire qu’il existe une autre approche, humaniste et anti-capitaliste, pour relancer l’économie française. Ils nous parlent d’un vieux monde, celui de l’État tout-puissant avec une économie dirigée : l’expérience a déjà été faite avec des résultats désastreux. Il suffit de connaître un peu d’Histoire. Il y a trente ans, la réunification allemande s’est faite entre une République fédérale prospère et un État communiste à bout de souffle. Aujourd’hui encore, et malgré des efforts financiers énormes, la partie orientale de l’Allemagne n’a toujours pas rejoint le niveau de vie de la partie occidentale. Si c’est ce genre d’expérience que l’on nous propose, la réponse est nette : ce sera une calamité bien pire encore que quatre ans d’impéritie socialiste.

Le prix de la faiblesse et de l’impopularité.

Or, le pouvoir actuel s’apprête encore à ouvrir son porte-monnaie, pourtant bien vide, pour acheter avec quelques milliards, la fin d’un mouvement protestataire qui lui fait peur. C’est le prix de l’impopularité et de la faiblesse. Peu importe que l’UNEF ait choisi le chômage pour les jeunes. Les jeunes de M. Martinet et des mouvements lycéens de la nébuleuse marxiste tirent leurs arguments de la précarité et des inégalités croissantes qui existent dans les pays ayant fait les réformes nécessaires, comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Ils ne voient pas que ces pays connaissent le plein emploi et que le redressement permet aux salaires de remonter. Ce que les jeunes qui manifestent en reprenant les habituels discours de la gauche, ne veulent pas comprendre, c’est que, à cause de la mondialisation et de nos rigidités, les bas salaires sont préférables à un chômage de masse de plusieurs années. La vraie précarité est là.

Et au bout, l’impasse.

La « Nuit debout » peut faire entendre sa voix et on peut parier qu’elle parviendra à contraindre le gouvernement à modifier peu ou prou sa politique économique et sociale. Elle peut éventuellement, si le mouvement prend de l’ampleur ce qui est toujours possible dans un pays désespéré, l’obliger à se démettre. Mais elle ne parviendra pas plus que « Podemos » à prendre le pouvoir et à mettre en œuvre son programme, si tant est qu’il y en ait un. Même dans l’Espagne divisée, un gouvernement de droite qui expédie les affaires courantes, celui de Mariano Rajoy, a créé depuis plusieurs mois des centaines de milliers d’emplois. Et au Portugal, depuis que la gauche a repris le pouvoir, le pays s’enfonce à nouveau. Cela devrait faire réfléchir !

En attendant, on aimerait bien que le gouvernement fasse preuve d’un peu plus d’autorité pour mettre fin à la chienlit des casseurs, car les exactions ont un coût, et c’est nous qui payons !

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