HISTOIRE
C’EST DIMANCHE, ON S’DETEND !
LES ARDOISES DU « SOCIALISME GESTIONNAIRE »

DERRIERE LES MOTS, LE VIDE ! (CINQ ANS POUR RIEN )

Hollande officiel

Voici quelques données que vous devriez garder en mémoire s'il vous prenait l'idée saugrenue de suivre l'interview présidentielle prévue jeudi soir.

Le goût du péremptoire.

Un journaliste avait écrit un livre sur Martine AUBRY et l’avait surnommée la « mère emptoire », pour souligner cette tare de la politique française qui consiste à privilégier le verbe, la parole sur l’action. Péremptoire : il suffit d’affirmer pour que cela soit. Ainsi procédait Hollande dans sa campagne de 2012. Pour gagner, c’est le verbe qui compte. Après, advienne que pourra. On comprend tout de suite que « Moi, Président… », cette célèbre anaphore d’un débat (peu) historique, c’était un effet oratoire dont on a pu voir que les certitudes qu’elle annonçait était en fait du vent.

Promesses non tenues.

On ne s’étonnera donc pas que le mandat de François Hollande aura été celui des promesses non tenues. Dans tous les domaines. En voici un petit inventaire.

En 2012, il avait promis de ramener le déficit à 3% du PIB en 2013 et 0% en 2017. C’était écrit en toutes lettres dans ses « 60 engagements pour la France », son petit livre (rouge) de campagne distribué par les militants du PS à plusieurs millions d’exemplaires. C’est même l’engagement n°9 ! La réalité fut toute autre : l’illusion n’aura même pas duré un an. Tout en niant la réalité, il négociait avec la Commission européenne, accompagné du ministre des finances de l’époque, l’évanescent Mosco, un report de deux ans pour ramener le déficit à 3%, ce qu’il obtint. Comme la réalité se refusait toujours à lui permettre de tenir ce nouvel engagement, en juin 2015, il fallut obtenir un nouveau délai et renvoyer à 2017… Et l’on sait déjà qu’on a peu de chance d’y arriver, Bruxelles tablant sur 3,2% au mieux.

Il avait promis aussi de réduire la dette, en janvier 2012, et de la ramener au-dessous de la barre des 80% du PIB, à la fin de son mandat. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’en prend pas le chemin. La dette a inexorablement augmenté. Elle a dépassé les 2100 milliards d’euros dans le courant de l’année 2015 et frôle les 100% du PIB. C’est que pour un socialiste, les taux bas créés par l’abondance des liquidités monétaires, est une tentation à laquelle il ne peut pas résister : on emprunte donc à tour de bras, puisque ça ne coûte pas cher ! … Sans se soucier qu’un jour, les taux pourraient remonter et nous conduire à la banqueroute.

Il avait promis une croissance en hausse dès 2013. La crise, c’était Sarko. Donc, lui parti, l’économie devait automatiquement repartir. C’était sans compter sans le plan fiscal voté en juillet 2012 qui gela l’économie française et toute possibilité de reprise. Les 2% de croissance on les attend toujours. La progression du PIB a atteint péniblement 0,7% en 2013, avant de retomber à 0,2% en 2014 pour remonter à 1,1% l’an passé. Quant au 1,6% prévu pour 2016, rien n’est moins sûr qu’on l’atteigne, ce serait plutôt 1,3%...  La croissance n’obéit pas à la parole, elle ne se décrète pas ! Elle résulte de décisions qui la favorisent ou non. Tant que les socialistes ne comprendront rien à l’économie, et continueront de penser que le travail est une aliénation, ils seront incapables de prendre les bonnes mesures.

Et puis il y a le chômage. Voilà la promesse emblématique d’un mandat pour rien. Au début de l’été 2012, François Hollande promettait que la courbe du chômage s’inverserait d’ici un an. Il n’en fut rien. En septembre, il précisa "d’ici la fin 2013" : il se donnait 6 mois de plus.  Hélas, le nombre des chômeurs en catégorie A n’a jamais baissé, sauf épisodiquement, suite à des manipulations de statistiques. La barre des 700 000 chômeurs supplémentaires fut franchie en décembre 2015. C’est le passif le plus sombre depuis de nombreuses années. L’augmentation du nombre des chômeurs a battu un record en 44 mois, avec 16 300 de plus par mois en moyenne, il a fait pire que Sarkozy sur l’ensemble de son quinquennat, 13 500 par mois en moyenne. Encore doit-on corriger en précisant que Sarkozy eut à gérer la plus grave crise à laquelle la France ait eu à faire face depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Hollande  a lié sa candidature en 2017 à l’inversion de la courbe du chômage. Mais on voit bien à son comportement actuel, que cette promesse, là encore, ne sera pas tenue.

On n’en aura donc pas fini avec « Monsieur petites blagues ».

On voit bien que le PS, déchiré, divisé, s’est mis d’accord pour qu’il y ait aussi une primaire à gauche. Un désaveu pour un président sortant qui a 80% des Français contre son désir d’un nouveau mandat. Mais aussi une entourloupe, car il s’agit pour l’instant de gagner du temps. En fait, le Conseil National, sous la férule de Cambadélis, qui est loin d’être un enfant de chœur, n’a rien fait moins que de créer les conditions d’un enterrement de première classe pour la consultation.

Et puis, il y a la fuite par les voyages.

Pendant ce temps-là, Monsieur voyage. Cela a commencé par  un coup de foudre sur l’avion présidentiel qui se rendait en Allemagne, le soir de sa prise de fonction. Prémonitoire avaient prédit les Cassandre. Hollande moquait le « Sarko One », l’avion que Nicolas Sarkozy avait fait acheter pour renouveler la flotte présidentielle. Mais il en aura usé et abusé au point qu’il est tombé en panne lors de l’escale au Chili. En un peu plus de quatre ans, le président a visité 71 pays, et effectué 176 déplacements à l’étranger. J'oublie les coups d'aile du "président normal" pour aller voter à Brive. Il est vrai, de nombreux déplacements sont imposés par les instances internationales : sommets européens, G8, G20, l’ONU. La COP 21 a nécessité de nombreux déplacements à l’étranger pour des réunions préparatoires… Cela ne l’a pas empêché d’inaugurer de nombreuses « premières » : en Slovaquie, en Slovénie, en Azerbaïdjan, en Australie à l’automne 2014, à Cuba pour les jeux paralympiques. Le périple récent dans le Pacifique avec retour par l’Amérique latine relève autant du tourisme que de l’intérêt stratégique de la France. Et ce n’est pas fini, les voyages prévus conduiront le chef de l’Etat en Egypte, en Jordanie et à Oman. Il ira encore à New York pour signer l’accord de la COP 21. En mai, il y aura un G7 au Japon et en septembre un G20 en Chine, où il se rendra donc pour la 3ème fois. Et à chaque fois c’est une centaine de personnes qui l’accompagnent : ministres, parlementaires, dirigeants d’entreprises, personnalités diverses, conseillers, en plus de son médecin, de son chef d’état-major particulier, et de quelques hôtes selon le caprice du moment. Et aussi des journalistes… On serait curieux de connaître la facture consolidée à la fin du quinquennat de ce chapitre des dépenses !

Le péremptoire se paie « cash ». 80% des Français jugent que le pouvoir ne prend pas les bonnes décisions et est incapable de gérer les crises. Le dernier avatar de la loi El Khomry et les désordres qu’elle entraine en sont une bonne illustration. Comme dit François Fillon : on ne gouverne pas à l’inverse des promesses qu’on a faites ! Si seulement ça n’était que ça. Il faudrait y ajouter la pusillanimité, la procrastination, l’amateurisme, et même l’ignorance des rouages de l’Etat… sans parler des mensonges.

On n’en est pas quitte pour autant. Après il reste les « ardoises ».

Les gens de gauche sont des habitués des factures oubliées dans les tiroirs. On en reparlera la prochaine fois.

 

 

Commentaires

Richard VIAU

MERCI BAYROU POUR CES MOMENTS

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