COLERE OU MANIPULATION ?
05 mars 2015
Un peu de local, pour changer.
L’union est un combat, ça n’est pas nouveau.
On vient d’en vivre un exemple avec la diatribe du Président du Conseil général UDI, Christian Gillet, contre l’UMP. En gros, il l’accuse ni plus ni moins de fomenter un complot pour lui piquer la place après les élections. Son indice : Marc Laffineur a prévu de réunir les candidats de son parti entre les deux tours… pour donner des consignes. Banal, vous me direz, « Tout-à-fait Thierry », est-on tenté de répondre. D’autant plus que les dits candidats, une douzaine, seront loin d’avoir un poids majoritaire dans la future assemblée, s’ils sont élus.
Le tango des « sans-étiquettes »
Car, dans sa grande sagesse, le président départemental de l’UMP, qui aurait pu investir des militants à tour de bras –certains se sont vu refuser l’investiture-, a préféré aller chercher des candidats expérimentés parmi les élus du département proches de nos idées et prêts à prendre le label « union de la droite et du centre ». Sans compter l’accord passé avec l’UDI pour constituer les « binômes » imposés par la nouvelle loi, Christian Gillet lui-même en bénéficiant dans le canton Angers centre. Alors la mariée est-elle trop belle ? Ce dernier a peut-être des raisons de trembler mais cela ne tient qu’à lui. Il ne suffit pas d’affirmer qu’on est le « patron », il faut l’être réellement sur le terrain. Et en effet, il peut avoir une incertitude sur son maintien à la tête de l’assemblée départementale, qui tient au profond renouvellement des élus dont on ne sait pas ce qu’ils feront, ni à l’UMP, ni à l’UDI. C’est une assemblée capricieuse que le département, qui obéit rarement, comme le Sénat, aux consignes partisanes. Justement, le Sénat…dont le passeport passe par la présidence !
Tempête dans un dé à coudre..
Outre le fait qu’on ne comprend pas que le président départemental de l’UDI vienne s’occuper de la cuisine interne de l’UMP, qui ne le regarde pas, on peut se demander si la crainte qu’il exprime, en vérité peu fondée sur le fond, ne viendrait pas d’un autre calcul. Non, le problème est certainement ailleurs. Regardons du côté de l’élection suivante. Ne s’agit-il pas de faire monter la pression pour la constitution de la liste du Maine-et-Loire dans le cadre de l’élection au Conseil Régional, et assurer une part à l’UDI plus importante que son poids réel ? Sous-entendu, si je ne suis pas reconduit… Un chantage en quelque sorte, qui pourrait aller jusqu’à revendiquer pour son parti la tête de liste du Maine-et-Loire… Il y aurait des gardiens du temple centriste là-dessous, que ça ne m’étonnerait pas. Déjà en 2004, le refus d’une liste commune au 1er tour avait conduit à la défaite de François Fillon.
L’union fait la force.
L’UDI est-elle prête à jouer à nouveau avec le feu. On sait très bien que le mode de scrutin favorise la liste arrivée en tête. Dès lors la stratégie d’union devrait être privilégiée. Le procès d’intention fait par Gillet n’est qu’un chantage dérisoire au regard de l’enjeu. La Région mérite mieux que cette petite bataille de chef dont les Français sont terriblement las. La nomination par Bruno Retailleau de Paul Jeanneteau, homme de dialogue respecté, comme référent pour la constitution de la liste en Maine-et-Loire, devrait constituer un gage encourageant d’apaisement.
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