A ANGERS, CHRISTOPHE BECHU A TOUTES SES CHANCES !
12 février 2014
Christophe Béchu a failli l’emporter il y a six ans. Il s’en est fallu de quelques 600 voix. « Il n’a pas perdu, on l’a empêché de gagner » avouait un hiérarque socialiste local. Comprenez-le comme vous voulez. A gauche depuis 1977, la ville devrait enfin connaître l’alternance nécessaire à sa respiration démocratique.
Il a pour lui son profil et son talent.
Plus jeune Président de Conseil Général de France en son temps, il est aujourd’hui un sénateur brillant. Il pourrait se contenter de cette situation, somme toute très confortable. Et ceux qui lui reprochent d’avoir été candidat à toutes les élections n’ont rien compris : c’est une fatalité qui s’abat toujours sur les meilleurs. Mais Christophe Béchu veut être maire d’Angers. Il promet d’ailleurs de s’y consacrer exclusivement s’il est élu. Et il a le profil : il a l’empathie naturelle, un double cerveau qui fait de lui un stratège redoutable, et une énergie à déplacer les montagnes. Sur le terrain il fait merveille et cette fois-ci, les bénévoles se bousculent pour l’aider dans sa campagne, signe que son électorat est fortement mobilisé.
Il a réussi l’union de la droite et du centre et sa liste déborde sur le centre gauche.
La candidature de Laurent Gérault, ultime vengeance de Charette que Béchu a viré de la Région, lui rend plutôt service en le débarrassant d’un boulet sans entamer vraiment l’adhésion des centristes UDI et Modem à sa liste. Même si on se leurre souvent sur la « puissance » du courant centriste en Anjou : il y a belle lurette qu’il a connu ses heures de gloire et la droitisation de la société est passée par là. La tentation « bobo » aussi.
En face, une succession compliquée lui facilite la tâche.
La division et les rancoeurs ne sont jamais très productives de victoires. Le pustch qui a permis à l’actuel maire de prendre le pouvoir, en écartant brutalement Jean-Claude Antonini, a laissé des traces. Dans l’électorat monniériste d’abord, puisqu’il était fait pour écarter celui qui l’incarnait, Jean-Luc Rotureau, qui du coup a monté sa propre liste. Cet adjoint, bien implanté, peut jouer les trouble-fête. La section du PS a elle-aussi été touchée par le séisme et se retrouve divisée. Enfin, le procédé a profondément choqué l’électorat angevin, plus qu’on ne le croie généralement. Mais Frédéric Béatse, le maire sortant sans légitimité réelle, va vendre chèrement sa peau. Engagé dans une solide campagne de terrain, il bénéficie du clientélisme forcené pratiqué depuis des années dans les quartiers où la mairie a le contrôle de multiples relais pour faire passer les messages les plus caricaturaux et la désinformation.
Le vent hexagonal souffle cette fois-ci dans la bonne direction.
Le climat national impactera inévitablement le scrutin, à Angers comme ailleurs. La montée du « vote-sanction », la déception de l’électorat de gauche déboussolé par les revirements de l’exécutif, vont provoquer des dégâts dans les urnes. « Quand on pisse contre le vent, on se mouille forcément les chaussures » se plaisait à dire Jean Narquin, longtemps député d’Angers. Alors qu’à droite, les électeurs sont dans les starting-blocs, motivés comme jamais par le ras-le-bol fiscal, l’insécurité et la montée du chômage. Localement, les projets pharaoniques des sortants, dénoncés par leur propre adjoint aux finances, sont aussi une puissante motivation pour tenter de changer le cours des choses.
Une victoire assurée pour le ténor de la droite et du centre ?
Une élection n’est jamais faite d’avance et il faut se garder de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Si toutes les conditions semblent réunies, il faut y apporter deux bémols : le score de la liste FN et la défaillance de l’électorat socialiste qui mettrait le dissident Rotureau devant le candidat officiel. Si l’extrême droite dépasse les 10%, elle se maintiendra au second tour, ce qui est de nature à réduire la marge de manoeuvre de la droite républicaine. Tout dépendra de la provenance de ses voix, depuis qu’on sait que Marine Le Pen fait des ravages dans les voix de la gauche gauchiste. Il n’est pas impossible, dans ce contexte, que le dissident passe devant le candidat PS, d’autant plus qu’il a fait une recrue de choix, en la personne d’André Despagnet, « calculette » de Jean Monnier et adjoint inamovible aux finances depuis 1977. Ce serait une complication supplémentaire pour Christophe Béchu qui gagnera à affronter au deuxième tour un socialiste pur et dur, qui n’hésite pas à faire venir les ténors nationaux pour le soutenir, ce qui relève pour le moins d’une tendance masochiste. Le scénario d’une quadrangulaire n’est pas à écarter non plus. Le suspense promet d’être intense jusqu’au bout.
Au moins aura-t-on cette fois-ci des certitudes sur la qualité du résultat, car l’opposition s’est mise en capacité de tenir sérieusement tous les bureaux de vote avec des personnes formées pour la circonstance. Un luxe de précautions qui ne sera pas inutile, tant ceux qui sortent ont gros à perdre.
Je souhaite bonne chance à Christophe BECHU, à toute son équipe et aux dizaines de bénévoles qui se mobilisent pour qu'enfin, Angers soit mieux gérée.
Son expérience des dossiers, sa connaissance du monde angevin, sa volonté de toujours mieux servir sont de véritables atouts pour Christophe.
Quelle chance pour les habitants d'ANGERS de pouvoir faire confiance à cet homme les 23 et 30 mars prochains.
Christophe, on est avec toi pour Angers.
Cordialement
Richard.
Rédigé par : VIAU Richard | 13 février 2014 à 13:39