LE VRAI FAUX DEBAT DE LA REMISE A PLAT, LA VRAIE FAUSSE BAISSE DU CHOMAGE …
29 novembre 2013
Solférino, c’est le nom d’une bataille gagnée par Napoléon. C’est aujourd’hui le haut-lieu des batailles perdues : le siège du Parti socialiste. On passe son temps à s’y étriper entre gauches pensantes. Surtout on y débat, on aime débattre, on ne fait même que ça. Ce sont d’habitude les délices de ceux qui ne gouvernent pas. D’ailleurs c’est bien pour ça que le sombre Ayrault a mis sur la table « la remise à plat de notre fiscalité ». De quoi donner de la matière aux intéressés. Et comme le gouvernement entend « provoquer » un débat de fond, voilà un os à ronger pour l’aile gauche de la majorité dont les turbulences menacent à tout moment le pouvoir.
Le problème, c’est que Solférino s’est déplacé à Matignon. En proposant « le débat », le Premier Ministre oublie que la fonction d’un gouvernement c’est de décider, pas de débattre. On va donc passer son temps à faire l’exégèse de l’étude sur « l’impact de la fiscalité sur le pouvoir d’achat » élaborée à Solférino, préconisant diverses réformes sur les niches fiscales, la fusion CSG-IR, la modération de la TVA qu’il est urgent d’exorciser avant le 1er janvier, … On a tout à craindre de ce qui ressortira de la « synthèse » quand le faux débat aura eu lieu. D’autant que l’aile gauche a approuvé la dite étude. Classes moyennes, tous aux abris ! On a compris le but de l'exercice.
Ce qui est plus grave, en attendant, c’est que toutes les anticipations économiques s’en trouvent, du coup, stérilisées. On reprochait à notre fiscalité son poids et son instabilité. Matignon vient de confirmer les deux : en visant un exercice « à pression constante », il exclut qu’elle s’allège ; et en ouvrant un dangereux concours Lépine de l’impôt, il inspire l’angoisse. Tout occupé de sa petite bataille, le gouvernement ne voit pas venir la défaite du pays. Ou plutôt si, il la voit, mais il préfère se bander les yeux.
Comme avec le chômage : il a globalement progressé au mois d’octobre. De 0,8% et de 39 600 en octobre et de 6,8% en un an. On est à une encablure des 5 millions de chômeurs, 4 883 000 exactement. Mais si on ne prend que le chômage de catégorie A (personnes n’ayant pas travaillé dans le mois), on a une baisse de 20 500. C’est le nombre des emplois aidés et sans avenir qui ont été créés… dans le public, évidemment. Comme ça le pingouin est satisfait.
La courbe du chômage ne s’inverse pas. Si on prend les chômeurs des catégories A, B et C, il progresse. Les emplois dans le privé continuent à chuter. Les seuls emplois créés sont des emplois financés par le déficit public et appelant forcément de nouveaux impôts !
Aberrant !
On aurait préféré un vrai débat sur la "remise à plat des dépenses" ...
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