LE « FIASCOLLANDE »
16 novembre 2013
La douche !
Hollande à 15% dans les sondages. Du jamais vu pour un Président. Comment peut s’expliquer un tel désaveu ?
- Par la radicalisation inédite à droite
- Par la chute du socialisme libertaire
Une France radicalisée.
D’abord, il y a une radicalisation inhabituelle du clivage gauche-droite puisque le rejet de l’exécutif actuel frise les 97% chez les sympathisants de droite. Cela ne s’est jamais vu non plus. La raison en est simple : tout ce que la République, même anticléricale avait autrefois préservé est sacrifié au profit d’une révolution culturelle et anthropologique menée sans nuance et à marche forcée. La famille, la nation, la morale, la justice, l’histoire, la différence sexuelle, l’instruction publique sont remises en cause avec hargne par les lois sociétales comme le mariage pour tous, la politique suivie en matière de justice, les nouvelles conditions de naturalisation, le racisme érigé en unique posture morale, l’histoire manipulée et simplifiée et la refondation de l’école réduite à une affaire de rythmes scolaires. Même la laïcité est atteinte comme en témoigne la présence ostensible de nos hautes autorités aux cérémonies de la fin du ramadan alors que l’Eglise catholique a droit au dédain officiel comme si l’épicentre du nouveau socialisme était contenu dans la haine qu’il lui voue. Il ne faut pas s’étonner dans ces conditions du réveil identitaire que la faveur pour le communautarisme entretenu par la gauche exacerbe. Voilà comment on construit des opposants résolus qui ne sont prêts à aucunes concessions.
Les manifestations hostiles au chef de l’Etat aux Champs Elysées et à Oyonnax n’expriment pas seulement l’usure d’un homme, mais aussi celle d’une idéologie, le socialisme libertaire, qui agonise sous nos yeux, telle une « chute finale » comme celle du communisme en 1990.
L’effondrement du « socle » socialiste.
Car le plus frappant, c’est l’effondrement du socle électoral du PS et même celui de Mélenchon. L’explication tient dans l’échec de la doctrine socialiste confrontée aux réalités du monde du 21ème siècle. La gauche française qui n’a pas réussi à faire sa mutation sociale-démocrate en est encore à une doctrine fortement imprégnée de marxisme et prône des solutions qui se révèlent très inadaptées dans le contexte actuel, où les logiques mondialistes et européennes réduisent à bien peu la marge de manœuvre économique et sociale. On a fait croire à tout un électorat que l’Etat providence était la solution, mais celui-ci est fauché, il n’a rien à redistribuer, et le pouvoir se voit obligé à contrecœur de faire autrement. D’où le sentiment de trahison, aggravé par l’accroissement des difficultés économiques qui accentuent le chômage et la baisse du pouvoir d’achat, là où on avait promis l’emploi et la prospérité. Les gens ne sont pas dupes, ils voient bien que l’approfondissement de la crise provient de la gestion du pouvoir actuel et ne croient plus au mensonge sempiternellement invoqué « de la faute à ceux qui nous ont précédés ». Et pour les plus endoctrinés, comme l'idéologie ne peut pas se tromper, c'est donc que les pilotes sont mauvais.Hollande et Ayrault sont donc logiquement les boucs émissaires de cet aveuglement idéologique. Incapables d’appliquer une vraie politique sociale-démocrate qui serait un moindre mal bien qu'elle ait été abandonnée partout, comment pourrait-il faire le saut dans un social-libéralisme dont la seule évocation verbale est un gros mot pour eux ?
Le parti socialiste n’est plus qu’idéologie et les symboles y ont remplacé les réalités. Ceux-ci interdisent toute concession et servent de refuge en organisant des opérations de diversion comme avec le thème du racisme monté en épingle pour tenter de gagner du temps ou essayer de rameuter des fidèles. Ce faisant, il ne se rend pas compte que ce qu’il propose va à l’encontre de ce que souhaite la grande majorité des Français. Le réveil est souterrain mais puissant et la convergence entre les mécontentements peut s'avérer explosive.
En persistant dans cette voie, le chef de l’Etat ne peut que continuer sa descente aux enfers de l’impopularité.
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