COMMENT VA L’UMP ?
19 novembre 2013
Pas mal, merci !
Un an après l’épisode malheureux d’une élection ratée , n’en déplaise à FOG qui assassine régulièrement son président à qui il semble vouer une haine tenace, l’UMP va beaucoup mieux que ce que le bashing à la mode dans les médias voudrait nous faire avaler.
D’abord, il ne faut pas oublier que Jean-François Copé, aux yeux des adhérents, n’est pas si illégitime qu’on veut le dire. Il a fait jeu égal avec François Fillon, et le résultat a donné une différence si ténue que cela a provoqué les déboires que l’on sait. Mais depuis, la pacification a fait son œuvre. En juin dernier, il ne faut pas oublier non plus que les militants ont approuvé massivement l’accord qui a scellé le partage des responsabilités entre Copé et Fillon.
Alors, évidemment, il reste difficile de gommer les images désastreuses de cette soirée de cauchemar qui ont traumatisé durablement nombre d’adhérents. Mais le travail paie. J’étais la semaine dernière en Vendée. L’occasion pour aller assister à une réunion publique organisée par Yannick Moreau, le député-maire d’Olonne-sur-Mer, avec Bruno Retailleau, responsable du projet et Jean-François Copé. La salle était comble et ce sont près de 1000 personnes qui se pressaient là, venues écouter la parole des dirigeants du parti. Beaucoup d’adhérents, certes, mais certainement aussi beaucoup de sympathisants en proie au doute, en attente de nouvelles certitudes.
Et tous ont été servis. Au-delà des espérances. Impossible de trouver la moindre faille entre Yannick Moreau, droite forte, Bruno Retailleau, fillonniste, et le Président dont le discours remarquable d’équilibre, pouvait recueillir l’assentiment des centristes du parti comme des droitiers. La division n’est plus à l’ordre du jour. Car ce qui est apparu clairement c’est le consensus fort qui existe au sein de la droite, plus fort peut-être qu’il n’a jamais été. Toutes les propositions ont recueilli l’assentiment de la foule présente. Sur les réformes économiques et sociales destinées à augmenter le temps et la durée du travail. Sur la nécessaire réforme territoriale proposant la fusion des départements et des régions, remise au placard par la gauche. Sur la plus grande responsabilisation des bénéficiaires de la protection sociale. Sur la maîtrise renforcée des frontières et des critères plus stricts d’accessibilité à la nationalité. Sur la question du Front national qui ne donne lieu à aucun clivage interne. Sur tous ces sujets, l’écart idéologique s’est considérablement réduit entre les sensibilités de l’UMP.
Ce visage de l’UMP, on a besoin de le voir plus souvent. Il ne peut guère apparaître sur les plateaux de télévision où l’on convie une par une des personnalités, certes sympathiques, mais qui parle trop souvent en leur seul nom. Le point positif, c’est que le parti regorge de talents. Ceux-ci ont choisi l’émulation plutôt que l’affrontement. C’est une richesse. L’essentiel est que chacun travaille. Chacun a son calendrier, chacun a son équation personnelle. Les Juppé, Fillon, Lemaire, Bertrand, Wauquiez, Kosciusko-Morizet et autre Pécresse peuvent donner l’image de la dispersion, celle-ci est superficielle. Mais que penserait-on s’ils étaient muselés ? Leur souci de jouer leur partition et de faire entendre leur petite musique, dès lors que celle-ci n’est pas discordante de l’ensemble de l’orchestre, n’a rien d’illégitime à trois ans de l’échéance à laquelle ils pensent. Sans compter l’hypothèque lourde qui pèse sur le parti et qui est dans la tête de la plupart des adhérents et sympathisants : celle de Nicolas Sarkozy.
L’UMP n’est pas divisée et son projet avance vite, elle n’est pas éclatée et ses alliances sont claires, elle n’est pas sans gouvernement et Jean-François Copé, aidé par une équipe transcourants, fait un travail remarquable d’animation et d’organisation. Elle a la chance d’avoir des chevau-légers qui caracolent et qui brillent de tous leurs feux sur les scènes médiatiques. La vraie difficulté c’est qu’elle est obligée de subir un calendrier dont elle ne possède pas les clés : qu’il s’agisse des choix du Président de la République ou de Nicolas Sarkozy. Mais nul doute qu’elle saura faire face à ses responsabilités le moment venu. En attendant, elle ne peut que ronger son frein en travaillant à son projet. C’est justement ce qui lui redonnera du crédit. Car il faudra convaincre les électeurs de lui faire confiance à nouveau. Le chemin, c’est celui de l’opposition responsable !
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