PS = PERD SUFFRAGES
12 juin 2013
Il est toujours difficile d’accorder à des élections partielles une forte signification, surtout quand l’abstentionnisme atteint 86 et 90 % des inscrits. Un bon prétexte pour Vallaud-Belkacem (la merde), en tant que porte-parole du gouvernement, de minimiser les résultats dans la première et huitième circonscriptions de l’étranger où ont été élus l’ancien ministre UMP Frédéric Lefebvre et l’UDI Meyer Habib, alors que l’ensemble de la gauche faisait de la figuration.
La vérité c’est que le PS a perdu encore deux sièges à l’Assemblée et qu’il ne dépasse plus la majorité absolue que de trois sièges. On ne peut que s’en réjouir. À la longue même et avec les aléas de la politique, l’action du gouvernement pourrait être entravée. Ceux qui croyaient que les difficultés de François Hollande ne profitaient guère à l’UMP, devront réviser leur jugement. L’opposition a pratiquement gagné toutes les partielles qui ont lieu depuis un an et elle pourrait l’emporter à Villeneuve-sur-Lot, dans la cadre de l’élection déclenchée par la démission de Jérôme Cahuzac. Il semble bien que les déçus du socialisme recommencent à voter à droite.
Il est indéniable que la très faible participation des électeurs à cette série de partielles ne donne pas aux nouveaux élus une éclatante légitimité. Mais l’abstentionnisme joue pour les deux camps : personne n’empêche les électeurs de gauche, traditionnellement plus « civiques » d’aller voter et s’ils ne vont pas aux urnes, c’est bien parce qu’ils sont déçus par le pouvoir. D’autant que le gouvernement est déjà confronté, au Sénat, à des mouvements d’humeur dans ce qu’il croyait être sa majorité naturelle, au point que les sénateurs ont rejeté des textes importants que les députés ont adoptés en dernière lecture contre la volonté de la Haute Assemblée. L’intensité des conflits nés des réformes qui arrivent sur la table et les piètres résultats de l’action du gouvernement soulèvent bien des questions sur la capacité de l’attelage exécutif à assurer la gestion du pays. Non seulement la France s’appauvrit, mais le soutien au pouvoir en place s’affaiblit un peu plus chaque jour, ce qui explique aussi le manque de courage de nos gouvernants qui ne conçoivent les réformes qu’à travers leur primat idéologique.
L’avenir immédiat ne va pas être rose pour la majorité présidentielle avec les prémices d’une réforme des retraites qui doit être engagée mais dont personne ne connaît encore les modalités. Tous les Français savent qu’ils seront sollicités. Cela devrait permettre au gouvernement d’engager la réforme sans trop d’états d’âme, mais c’est compter sans les syndicats qui menacent de tout casser si le régime des retraites des fonctionnaires est modifié. Chaque fois que l’on explique que les fonctionnaires bénéficient de privilèges anachroniques et surtout très coûteux pour la collectivité, les syndicats répondent: « On ne touche pas aux avantages acquis ». En cas d’avancée dans la bonne direction, le gouvernement est sûr de perdre le soutien déjà largement entamé à la gauche du PS.
On peut même imaginer qu’avec la « tombée des feuilles » d’automne et le paiement du dernier tiers provisionnel, les Français ne soient un peu plus de mauvaise humeur. Surtout ceux qui auront cru le bobard du sombre Ayrault que 90% des Français ne seraient pas touchés par les hausses d’impôts.
Allez, de beaux jours électoraux s’annoncent pour l’opposition. Cela ne doit pas la dispenser de bien préparer les prochaines échéances.
Le compte à rebours des sièges est commencé !
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