HISTOIRE
LE BOUFFON NE FAIT PLUS RIRE
RIEN NE VA PLUS !

UNE POLITIQUE BATIE SUR LE MENSONGE

  Pinocchio

« On ne nous dit pas tout ! » aurait dit « Radio Bistro ». Non seulement, mais en plus on nous ment. Le mensonge de Cahuzac confine à l’affaire d’état par l’amplitude de ses effets sur la classe politique à commencer par sa partie gauche. Une secousse qui touche d’autant plus qu’elle bouscule les « vertueux » dans leurs certitudes affirmées devant l’opinion publique et dans leur « sainte horreur » de l’argent qui corrompt. Pour laver l’affront et le diluer, autant jeter toute la planète politique dans l’opération de propreté que requiert un tel affront. Il faut rétablir la confiance. Je ne suis pas certain que le fait de publier le patrimoine de chacun des ministres soit le meilleur moyen pour y parvenir. Car au-delà de la curiosité plus ou moins saine que les uns ou les autres auront assouvie à aller « voir », rien ne nous dit que ce qu’on nous donne en pâture est sincère. Rien ne le prouve surtout ! les mauvais esprits y verront une diversion.

Pourtant, si le mensonge sur le compte caché est une imposture de la part d’un ministre qui avait en charge le budget, ce n’est pas le seul qu’il ait commis. Car il a sciemment menti à l’opinion publique quant à la possibilité de ramener à 3% du PIB le déficit en 2013. Un journal satirique affirme même que ç’aurait été sur ordre de l’Elysée. Le camouflage des comptes publics est un « mensonge d’Etat », hardiment pratiqué depuis que la gauche est au pouvoir. On pourrait encore prendre l’exemple  des réalités économiques savamment enjolivées comme affirmer que les emplois d’avenir sont un succès alors qu’ils ne décollent pas, ou celui de la prévision d’un taux de croissance hypertrophié (0,8%) comme base du calcul pour le budget de l’année suivante. On est à 0,1% et encore, ce n’est pas gagné. Et que dire du mensonge sur les économies dont on ne voit jamais la réalité venir ? En attendant on a fait prendre aux Français des vessies pour des lanternes.

Le maitre mot du jour c’est : transparence !

Effectivement, la transparence est le prix à payer s’il s’agit d’éviter les mensonges qui sapent la démocratie. Mais alors, il faut qu’elle s’applique à tous les sujets.

Quand le ministre de l’Economie s’exprime, il ment comme il respire. Il ment sur les perspectives, il ment sur les réalités. Enjoliver, gonfler, peindre en rose pour mieux faire passer la pilule ou faire oublier aujourd’hui en faisant rêver à demain qui sera meilleur : bien sûr c’est faire de la politique. Sauf que la situation de la France est bien trop dégradée pour rester dans le déni perpétuel des effets néfastes d’une politique qui nous emporte vers le gouffre. Le ministre de l’économie qui a bataillé de longs mois sur de fausses certitudes est-il encore crédible ?

Ainsi on oublie de nous dire que le coup de pouce de 0,6% accordé au sacro-saint SMIC, décidé l’été dernier, a conduit à supprimer entre 1900 et 2800 postes de travail (estimation OFCE).   

Ainsi, ceux qui veulent faire croire que la France vit une cure d’austérité dont il faudrait sortir ne disent pas la vérité. L’écart entre les dépenses et les recettes publiques s’élèvera cette année à environ 80 milliards d’euros et nous battons des records tant dans les prélèvements obligatoires que dans les dépenses collectives.

Ainsi, la situation financière des entreprises françaises est nettement moins bonne que ne le laisse croire le discours opposant leurs profits soi-disant mirifiques à la dégradation du pouvoir d’achat des ménages. Selon l’étude très détaillée qui vient d’être divulguée par Bruxelles, leurs marges sont les plus faibles de la zone euro.

On sait qu’une croissance zéro ne permet pas d’envisager des créations d’emplois sur le marché du travail. Alors à quoi bon nous bercer d’illusions sur une inversion de la courbe avant la fin de l’année. Tout faire pour y parvenir, ce ne peut donc être que d’en subventionner à coups de financements publics : le coût s’entend en milliards d’euros supplémentaires.

Ainsi, l’idée selon laquelle la crise ressemble aux précédentes et donc qu’il suffit de se contenter des remèdes classiques ne résiste pas à l’examen. Fin 2013, le niveau d’activité économique (PIB) sera encore moins élevé que celui atteint début 2008, six ans plus tôt. Un tel phénomène, ce n’était jamais arrivé.

« Le plus grand dérèglement de l’esprit, c’est de croire les choses parce qu’on veut qu’elles soient, et non parce qu’on a vu qu’elles sont en effet » disait Bossuet. On y est ! Seulement, les faits sont têtus,  mais le déni de réalité continue de sévir dans la tête de nos gouvernants. Il n’a donc pas fini de faire des ravages. Mensonge idéologique, mensonge par omission, mensonge par illusion… ainsi du véritable handicap de notre compétitivité, ainsi du climat si défavorable à l’entreprenariat, ainsi de la folie fiscale, autant de tabous contre-productifs qui ne sont pas près d’être levés. Sauf à leur faire suivre une psychanalyse, seul moyen de lever leurs inhibitions !

Le mensonge d’Etat n’est pas nouveau.

Jamais il n’avait pris une telle ampleur. La transparence qu’on nous propose, à grand renfort d’appels à la vertu et à la morale, n’est qu’un paravent d’autant plus inutile qu’il entend se servir d’une classe politique réputée comme une des plus honnête du monde.

Alors, rétablir la confiance ?  Sortir du mensonge et prendre la réalité à bras-le-corps.

 

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