HISTOIRE
IL Y A LE FEU ?
ARCHIBALD SE MARRE

INCONGRUITE !

Manif

Les fonctionnaires sont dans la rue. Motif : ils ont cru aux promesses intenables du Flanby, et, évidemment, ils sont déçus. Que revendiquent-ils ? Des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail. L’appel est lancé par ce qu’il faut bien désormais appeler l’opposition de gauche, car tout le monde sait bien qui se cache derrière la CGT, la FSU et Solidaires.

On serait tenté de sourire et de les renvoyer à leurs chimères. Pourtant, cette mobilisation est l’une des moins défendables. Elle suscite même le malaise, tant les agents de la fonction publique qui sont en grève ou descendent dans la rue donnent la désagréable impression de vouloir le beurre et l’argent du beurre, par ces temps austères où chacun est appelé à se serrer la ceinture.

Car ils n’ont quand même pas à se plaindre. Avec l’élection de François Hollande ils ont obtenu qu’un coup d’arrêt soit donné à la politique de diminution des effectifs de la fonction publique, laquelle avait enfin fini par maigrir de 30.000 unités chaque année. S’ils étaient lucides, ils apprécieraient le luxe que constitue pour un Etat déclaré par l’un de ses grands serviteurs en « totale faillite », que de conserver les effectifs, voire de les augmenter. Une incongruité quand on observe les difficultés que rencontrent les entreprises privées pour sauvegarder les emplois et combien elles aimeraient pouvoir, comme l’Etat, s’abstraire des réalités de la conjoncture économique ?

Et non contents, les fonctionnaires veulent en plus aujourd’hui des gains de pouvoir d’achat. Si on en est là, c’est sans doute la « faute à Sarkozy », comme on disait « la faute à Rousseau », qui a eu l’audace de geler le coût du point d’indice qui permet de calculer les salaires… gel reconduit par le gouvernement actuel. En ironisant, j’ajouterais que, sans doute ils sont, dans l’absolu, insuffisamment récompensés des « éminents » services qu’ils rendent à la nation. Mesurent-ils seulement qu’au moment même où ils revendiquent, mille chômeurs s’inscrivent à Pôle emploi comme chaque jour qui passe !

Cette revendication en apparait d’autant plus insolente.

Et d’autant plus que la réalité est toute autre : bien que le salaire de base soit bloqué,  par le jeu des primes et des avancements, la rémunération des fonctionnaires en place augmente régulièrement. La preuve en est que la masse salariale de l’Etat, forte de plus de 80 milliards d’euros hors pensions, continue de progresser malgré la baisse et a fortiori la stabilisation des effectifs.

Cette revendication est même déplacée.

Des milliers de salariés ont de vraies raisons de protester non pas contre une perte de salaire mais contre la perte de leur emploi. Les fonctionnaires ne mesurent pas à sa juste valeur le privilège de la garantie de l’emploi bien que nous n’ignorions pas que la collectivité publique abuse, tout autant sinon plus que le privé, des contrats précaires. Mais ces derniers ne sont que le faire-valoir d’une revendication générale qui profite en premier lieu aux titulaires.

Les syndicats de la fonction publique n’ont aucune raison de s’estimer trahis par le gouvernement. A défaut d’avoir été très précis, pendant sa campagne, sur sa politique de rémunération des fonctionnaires ou sur l’ampleur des coupes claires à opérer ailleurs qu’à l’Education nationale, le locataire de l’Elysée n’a jamais promis de les augmenter, ni d’épargner les ministères non prioritaires. Ne peuvent être déçus que ceux qui, à l’image de la CGT, s’étaient bercés d’illusions.

Encore devrait-on souligner que le pouvoir s’abstient soigneusement de s’intéresser à leur statut, à leurs retraites et à leur productivité. Il détricote même les quelques mesures qui visaient à introduire un peu plus de productivité dans les services.

Les cinq millions d’agents de l’Etat devraient donc, au contraire, s’estimer heureux.

 

Commentaires

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)