HISTOIRE
QUE DU BLEU
TWIT-SLIP-PARTY ET AUTRES MALHEURS…

DIVERSION

 

L’UMP a bien fait de refuser de céder à la pression des socialistes et leur procès en diabolisation des voix du Front National. C’est évidemment une diversion politique qui vise au moins deux objectifs : faire condamner l’UMP aux yeux de l’opinion publique sur l’autel des « valeurs », et récolter ainsi des votes « républicains » sur ses candidats opposés à un « frontiste », obliger la même UMP à se justifier et repousser ainsi les reports de voix qui seraient susceptibles de faire gagner ses candidats opposés à un socialiste. Le Piège est un peu gros et date de Mitterrand.

Si à l’époque, on avait pu tomber dedans au nom du respect de la morale républicaine, les temps ont changé. Si la morale était sauve, la droite, par contre, en faisait les frais électoralement. Mais le « front républicain » n’a rien empêché : le Front National est resté une force politique dans le paysage français. Si Nicolas Sarkozy a pu réduire son impact électoral en 2007, la crise lui a permis de se refaire une santé. Moins extrême et avec un discours recadré sur l’identité et les valeurs patrimoniales, le Front National, comme un hydre qui se nourrit de la souffrance et de la misère, a su prospérer dans les couches de la population les plus touchées par les secousses économiques mais aussi dans d’autres publics déstabilisés par l’évolution du monde, des moeurs et de la société. C’est un phénomène que l’on observe partout en Europe, et la France n’en est pas exempte. Il est alimenté par le trouble de populations vieillissantes attachées à leur mode de vie et à la recherche de protections contre les agressions du monde.

Il faut donc accepter que le Front National s’installe durablement dans le paysage politique. Mais personne ne peut empêcher quiconque de s’adresser aux Français qui ont voté pour lui et qui sont disponibles pour le deuxième tour, sans reniement ni compromission. C’est le choix de l’UMP.

Il n’y a pas d’accord possible avec les dirigeants du Front National, qui d’ailleurs ne demandent pas d’alliance. Nous avons des désaccords profonds sur l’Europe, sur la monnaie, sur le protectionnisme, sur la politique économique et même sur l’immigration. Une alliance n’aurait pas de sens. Par contre, ces électeurs disponibles peuvent se retrouver davantage dans les valeurs que défend l’UMP : contre l’euthanasie, contre le vote des étrangers non ressortissants européens, contre l’extension du mariage à d’autres unions que celle d’un homme et d’une femme, contre la suppression des tribunaux correctionnels pour les mineurs délinquants… et probablement beaucoup moins dans le multiculturalisme et les communautarismes que le PS courtise, la politique laxiste en matière de répression, la dépénalisation du cannabis…

Les désaccords profonds qui nous opposent au projet du PS empêchent toute initiative de « Front » commun avec la gauche. Comment l’UMP pourrait-elle appeler un électeur de droite à voter pour un candidat PS alors qu’on lui explique depuis des mois que le programme socialiste est mortifère ? Dire tout et son contraire à ses électeurs c’est le plus sûr moyen de rester dans l’opposition. J’ajouterai que l’incompréhension serait d’autant plus grande que nous venons de vivre une période de cinq ans pendant laquelle la gauche, et le PS en premier, n’a cessé d’insulter Nicolas Sarkozy avec la violence que l’on sait. On ne peut pas non plus être amnésique.

Le procès en « déshonneur » mené par le PS n’est donc qu’une stratégie électorale, à laquelle participent les annonces propres à faire monter le FN.  Il n’y a aucun risque que l’UMP perde son identité de parti humaniste, social et européen. La modification de son projet politique n’est pas à l’ordre du jour. La « droitisation » est un mot inventé par la gauche et n’existe que dans son esprit. Ce qui est vrai, c’est que les thèmes choisis par le parti lepéniste correspondent à des réalités qui appellent des réponses politiques parfois voisines. De là à y voir un reniement ou une compromission, il faut beaucoup d’imagination ou de … mauvaise foi.

 

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