LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN
06 avril 2012
Un coup de projecteur avant la trêve pascale sur la campagne. Il nous permet de constater une évolution intéressante de la situation à travers les messages que l’opinion délivre et que traduisent les sondages.
Une confirmation : la percée de Nicolas Sarkozy et l’écart qui se resserre au second tour.
Mélenchon continue son ascension bolchévique et plane sur son nuage rouge.
Bayrou brûle ses dernières cartouches : manifestement il ne sait plus comment faire pour remonter la pente et endiguer la désaffection de ses électeurs.
Du côté Le Pen, il n’y a plus qu’elle à croire à une surprise qui lui soit favorable au soir du premier tour ; on a tout lieu de penser que ce sera une vaguelette bleu-marine.
Chez Eva Joly, tout va bien : on serait tenté d’ajouter « Mme la Marquise ». Cécile Duflot pratique la méthode Coué en nous assénant « Quoi qu’il arrive, la candidature Joly aura fait du bien » ; on se demande bien à qui. Suffit-il de changer de lunettes : après les rouges, les noires et maintenant les vertes pour l’affiche officielle. Ce n’était donc qu’une question de lunettes ? Nous voilà rassurés.
Hollande a présenté sa feuille de route pour la 1ère année de son mandat. Il aurait mieux fait de parler des deux premiers jours, parce que ça n’ira pas plus loin (lire l’article de Marc Fiorentino : « si c’était vrai ? » du 3 avril). Un catalogue irresponsable de dépenses démagogiques fait pour attirer les voix et marquer les esprits. Mais le 7 mai tout commencera à aller mal pour nos finances et nos relations en Europe.
Quand on regarde l’avis des Français sur les critères principaux pour assumer la charge présidentielle : capacité à prendre les décisions, stature internationale, Sarkozy met entre 20 et 26 points dans la vue à son rival Hollande. Peut-être cons, mais lucides, non ? La « sarkophobie » a ses limites.
On apprend aussi que les abstentions tourneraient entre 20 et 25%. Les abstentionnistes se recruteraient surtout chez les électeurs des verts (34%) –comme on les comprend !- chez ceux de Le Pen (34% aussi) et surtout chez ceux du Modem (42%), certainement les plus désabusés.
Contrairement à ce qu’on nous raconte, l’intérêt pour la campagne reste à un bon niveau, moins qu’en 2007, année exceptionnelle. 74% des Français se disent informés, 66% en parlent, 79% pensent que cette élection sera décisive pour l’avenir, 56% qu’elle aura un impact sur leur vie quotidienne. La bipolarisation est confirmée par la motivation des troupes : c’est au PS et à l’UMP qu’on trouve la plus forte.
Une dernière pour la route : la prise de position scandaleuse du SNES, principal syndicat des lycées et collèges, qui appelle à battre Sarkozy. « Ils tuent l’école » clame le syndicat. C’est connu, c’est toujours plus commode d’accuser les autres, ça évite de se dénoncer. Le mélange syndicalisme-politique et les compromissions avec la gauche n’annoncent rien de bon pour les enseignants. Luc Chatel a le mérite d’être clair dans sa réponse : « Le syndicat Snes-FSU devrait utiliser son énergie pour accompagner le gouvernement dans son combat pour moderniser l'Education nationale et faire évoluer un système éducatif bien trop longtemps englué dans les conservatismes et les inerties d'une autre époque plutôt que de perdre son temps dans de vaines querelles partisanes »
Sur ce, Joyeuses Pâques !
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