SUR LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN
22 novembre 2011
Un éléphant, ça trompe énormément. « Babar-Mollet » n’aura pas échappé à la règle, jouant les faux durs à la télé et mangeant son chapeau le lendemain en entérinant le texte initial de l’accord PS-EELV. Ce n'est pas le mors aux dents, c'est le mox dans les dents ! Enfin, accord est un bien grand mot : N.D. des landes, nucléaire, objectifs budgétaires sont autant de points de divergences graves. Mais alors sur quoi sont-ils d’accord ? Mais voyons, sur un point : battre Sarkozy. Un peu court comme programme.
Le marivaudage a d’ailleurs été payé comptant (et pas content) par une chute de 7 à 9 points dans les sondages pour le candidat au pédalo, que Benoît Hamon s’est empressé de relativiser. La pente savonneuse est bien là. Encore une tartufferie avant Noël, François, un petit effort !
Eva Joly a disparu des écrans radars pendant cinq jours. La cheftaine de ceux que le maire de Lyon qualifie de « Khmers verts » en référence au jusqu’au-boutisme de Philippe Meirieu qu’il n’est pas disposé à accueillir sur son territoire, est reparue après avoir séché le conseil national de son parti, l’anathème rageur à la bouche, contre ces PS qui sont « faits du bois dont on fait les marionnettes ». Ambiance ! Verte, ...mais de rage ! Et ces apparatchiks verts qui négocient leurs places contre un plat de lentilles ? Je doute qu’avec un tel discours d’Ayatollah elle ne gagne des points dans l’électorat. Décidément, cette dame-là ne comprend pas les Français. Sa campagne est une véritable omelette norvégienne, chaude dehors mais glaciale à l’intérieur. Pourvu qu’elle continue son gâchis. Peut-être bien que c’est la secrète espérance de Cécile Duflot. Mais après tout, Eva assure le spectacle : son personnage semble paraphraser celui du Père Noël, il ne lui manque que la barbe. Et justement c’est la saison.
Marine Le Pen est à la peine. Son banquet national (saucisson-pinard ?) était l’occasion d’exposer son programme. Bah, rien de bien nouveau : elle promet un « Etat stratège et fort » qui restaure « droits de douane ciblés et quotas d'importation » aux frontières, réduise l'immigration légale de 200.000 à 10.000 entrées par an, applique la « priorité nationale » pour l'emploi, « réindustrialise » le pays, « prépare » une sortie de l'euro et « tourne le dos » à la mondialisation. Rien de très nouveau dans ce « plan de vigueur », si ce n'est la création d'un « ministère des Souverainetés », chargé de coordonner la renégociation des traités européens. Comment on fait ? Elle ne le dit pas. Rien de très précis, là non plus. Le programme détaillé et son chiffrage ont été repoussés à janvier. Cette espèce de national-socialisme larvé se retrouve dans sa diatribe contre la « globalisation » et les « puissances d'argent ». C'est dans le registre "populiste" qu'elle est la meilleure. Elle a vitupéré contre « les élites », accusées de « piller » les Français par la corruption et leurs choix politiques. Elle a étrillé l'Europe - « une prison des peuples » - et l'euro, qui « asphyxie l'économie ». La présidente du FN reste convaincue que la crise et la rigueur finiront par lui profiter. Elle ne peut compter que sur l’aggravation de la situation pour prospérer, un peu comme un charognard qui surveille sa proie.
La participation de Jean-François Copé nous a valu une belle soirée sur la 2. Pugnace à son habitude, le patron de l’UMP ne s’est jamais laissé démonté par le débat, ni face aux journalistes, ni face à Jean-Luc Mélenchon et Jack Lang. Un tout petit reproche : il ne faut pas hésiter à expliquer pourquoi la dette a explosé depuis 2008, c’est à l’honneur du gouvernement d’avoir choisi de faire jouer à plein les amortisseurs sociaux. La preuve, on n’a même pas d’indignés chez nous ! Le meilleur moment, c’est quand il a expliqué à Jack Lang ce que c’est qu’une progression géométrique (programme de 4ème) pour illustrer le coût des 60 000 postes…
Le meurtre d’Agnès nous vaut des rebondissements politiques. Le gouvernement fait son boulot en cherchant à savoir s’il n’y a pas eu de défaillance des services concernés, la justice étant une nouvelle fois dans le collimateur. Ce qui fait dire à Benoît Hamon qu’il s’agit d’une exploitation « nauséabonde ». C’est lui qui est « nauséabond » avec ses propos qui puent la haine sectaire à chaque fois qu’il s’exprime.
Ce début de semaine est ensoleillé, au moins sur le nord de la France, mais aussi sur le front politique avec la remontée de Nicolas Sarkozy dans les sondages. Enfin, ça se dégèle ! On attend aussi de voir ce qu’Hervé Morin va finalement décider, parce que pour l’instant, le vide se fait autour de lui. Il risque de faire un peu « lonesome cowboy » au pied du pont de Normandie, au moment de sa déclaration.
A la semaine prochaine.
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