C’EST DU JOLY !
01 juillet 2011
Tout va pour Eva. Elle a raté le 1er tour de 75 voix et distance son concurrent Hulot de près de 10 points. Logiquement elle devrait récupérer les voix des deux autres candidats, les plus anti-Hulot des verts. Ce dernier apprend à ses dépends à faire de la politique. Ce qui est arrivé à Daniel Cohn-Bendit aurait dû lui ouvrir les yeux. Les verts n’ont même pas eu à son égard la reconnaissance du ventre, car c’est tout de même grâce à lui qu’ils ont fait le score remarquable aux élections européennes et les a remis en selle sur l’échiquier politique. Mais sa stratégie d’ouverture pour faire du mouvement écologiste un véritable parti de gouvernement a été piétinée par le sectarisme des adhérents des « Verts », dont on connaît le sectarisme et l’aptitude à s’enfermer dans leurs certitudes, en dignes héritiers des gauchistes auto-gestionnaires soixante-huitards dont ils son issus.
Il n’y a que ceux qui ne connaissent pas l’aveuglement idéolgoique de ces gens-là qui pouvaient croire au destin de M. Hulot qui aura ainsi pris quelques vacances (c’est logique) pour faire un petit tour en politique. Il a encore une petite chance au second tour, mais elle est ténue. Elle tient dans le curieux mode de scrutin mis en place pour lequel n’importe qui peut voter pourvu qu’il paie le cens électoral. Voilà des gens qui sont désignés par un corps électoral indéterminé ! Il faudrait que l’ancien animateur télé remue les foules de ses admirateurs pour combler son handicap. Mais après ses prises de positions quelque peu gauchistes en reste-t-il ?
Eva Joly, la politique façon "sherif"
Il y a donc toutes chances qu’Eva Joly soit intrônisée. Cette tard venue à la politique, si elle est finalement la candidate d’EELV, confortera la démarche traditionnelle des écologistes qui préfèrent l’expression tonitruante de leurs idées à leur application. Elle apporte sa note implacable, joyeusement sectaire et méprisante pour tout ce qui touche à la classe dirigeante. Après des décennies d’exercice de la justice qui ont renforcé sa haine des puissants, elle savoure tut le sel qu’elle peut jeter sur les plaies des autres, comme lorsqu’elle affirme « DSK, je le connais bien, je l’ai mis en examen », oubliant de préciser que la procédure s’était terminée par un non-lieu. Mais dans le climat de règlements de comptes qui marque le jeu politique, elle est devenu adepte du jugement immédiatement exécutoire. Comme si elle faisait de la politique pour se venger des hommes politiques.
Décidément pour les verts, le bonheur c’est l’opposition. S’ils confirment leur choix, ce sera l’assurance du petit score à la présidentielle. On est tellement mieux dans le sectarisme qu’il est bien difficile d’en sortir. Dès lors on peut faire aussi le pari que la carrière électorale de Nicolas Hulot aura fait long feu. Le dernier du ridicule ce serait qu’il se retourne à nouveau vers Jean-Louis Borloo, aveu d’une démarche qui l’a tué dans la compétition au sein des Verts. Et ce sectarisme réduit en même temps les faibles chances de Jean-Louis Borloo. Eva Joly lui ouvre un peu plus d’espace, mais il est tellement contraint que la répercussion électorale ne peut être que modeste. On peut compter sur elle pour verrouiller la porte qu’un Hulot aurait pu entr’ouvrir.
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