LE NOMBRILISME DU PS
29 juin 2011
En instaurant des primaires à l’échelle nationale et en sortant du cadre du parti pour mobiliser l’électorat de gauche, le PS tente de contourner par un artifice démocratique son incapacité à se donner un leader. Comme la tendance naturelle de ses dirigeants est de se disperser en chapelles, qui est un mal bien français qui ne concerne pas que lui, et à s’entredéchirer, le recours à un arbitrage « élargi » était nécessaire après trois présidentielles perdues. D’autant plus que l’on sait comment se passent leurs élections internes.
Cette démarche trahit aussi tout le malaise que les socialistes éprouvent à se couler dans les institutions de la Vème république. Quand on a le culte des courants et du débat à l’infini, il est par nature difficile d’accepter un « chef ». La mise en place des primaires est la traduction moderne de son archaïsme. Ils rêvent de la proportionnelle et d’un régime parlementaire, mais ils sont dans un système présidentiel et au scrutin majoritaire. Terrible hiatus.
Ce mal profond va se prolonger avec le sort réservé au programme. Pour certains, il doit s’imposer à tout candidat, et dans ce cas, comment vont-ils se différencier ? Pour d’autres, c’est un socle dont le « nominé » devra s’inspirer. En attendant, les 10 prétendants, car ils sont déjà 10, vont se livrer à une danse du ventre entre soi –j’attends le numéro de « l’amère » - pour rameuter le quidam-votant-de gôche.
Le seul avantage que je vois à la manœuvre, c’est l’étalage publique de la campagne des impétrants et il faut s’attendre à ce que les médias nous saoûlent avec leur compétition. Mais surtout qu’ils ne viennent pas nous donner de leçons de démocratie. Nous on a compris depuis longtemps que la Présidentielle, c’est d’abord la rencontre d’un candidat avec le peuple. Le soutien du ou des partis vient en second. Non, la primaire du PS n’est pas un modèle, c’est une dérive démagogique de son incapacité.
Et je fais partie des Français qui trouvent incongrue l’utilisation des listes électorales officielles. Je redis ici qu’il suffisait de présenter une carte d’électeur pour pouvoir voter, sans parler des autres modalités. Il est d’ailleurs curieux que les socialistes établissent pour l’occasion un suffrage censitaire.
Comme le dit justement Jean-Luc Mélenchon : « c’est un exercice narcissique ». Et narcisse se noie à force de se regarder.
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