FMI : UN ENJEU POUR L’EUROPE
27 mai 2011
Les Européens ne lâcheront pas la direction générale du Fonds Monétaire International. Pas en ce moment. Depuis la dernière guerre, la règle était que la Banque Mondiale revenait aux Américains et la direction du FMI aux Européens. Le monde a beaucoup changé depuis. C’est d’ailleurs pour tenir compte des évolutions que les Européens ont abandonné deux des neuf sièges qu’ils détenaient au conseil d’administration au profit des pays « émergents », dans un souci de rééquilibre. Il se disait d’ailleurs qu’après Strauss-Kahn il faudrait peut-être leur céder le siège de la direction. Personne n’avait prévu que son mandat finirait en… queue de poisson, si l’on peut dire.
Mais voilà, les Européens sont confrontés aux dettes souveraines de plusieurs membres de l’Union et ils n’ont pas envie de lâcher maintenant un levier qui peut aider à la stabilisation par les prêts qu’il peut octroyer aux pays en difficulté. Ce n’est pas par hasard si DSK et JC Trichet étaient allés ensemble plaider devant le Bundestag pour convaincre les Allemands de la nécessité d’un second plan d’aide à la Grèce, il y a à peine trois semaines. Une manière de soutenir Angela Merkel dans cet effort.
Il faut que le FMI reste fort et qu’il garde sa sensibilité à l’Euro, gage de cohésion monétaire pour le Européens. D’ailleurs ils ne s’y sont pas trompés et c’est pourquoi ce soir la nomination de Christine Lagarde qui a fait rapidement l’unanimité sur le vieux continent, semble acquise après le G8. Au moment où l’Euro connaît quelques déboires, l’Europe veut garder son influence sur le cours des événements à moyen et long terme, mais surtout à court terme. Elle a besoin du FMI pour conforter le « fonds européen de stabilité financière ».
L’Europe qui est le premier actionnaire du Fonds en est désormais aussi son premier emprunteur. Ce n’est pas le moment de lâcher le manche !
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