EDUCATION : L’IMPOSSIBLE UN SUR DEUX
16 mars 2011
Compte tenu du mode de recrutement des enseignants et de leur statut qui les rend quasiment inamovibles jusqu’à leur retraite, dès lors qu’ils sont titulaires, la seule variable d’ajustement de leur nombre par rapport aux effectifs d’élèves, c’est le moment du départ en retraite. C’est ce que le gouvernement a choisi de faire en profitant de l’opportunité que les effectifs du « baby boom » offraient, par le non remplacement d’un départ sur deux.
Cet ajustement se justifie à plus d’un titre. D’abord la démographie des élèves : des effectifs qui ont largement chuté si on prend en considération ne serait-ce que les vingt dernières années. Dans le même temps, et particulièrement sous le gouvernement Jospin, une politique de renforcement de l’encadrement a été pratiquée dont le résultat a été bénéfique surtout pour les enseignants dont la charge de travail a diminué –je peux en témoigner- et modestement pour les élèves qui ont pu avoir un petit supplément de suivi personnalisé. La performance du système n’en a pas été améliorée pour autant, puisque le nombre d’élèves sortant sans aucune formation reste à peu près constant. Quant au rendement global, on a vu récemment qu’on était plutôt en régression. Enfin, les considérations budgétaires pèsent de tout leur poids. Tout simplement parce qu’un départ en retraite n’est pas un allègement de la charge financière pour le Ministère qui doit continuer à verser une pension égale souvent à 80% voire 90% du dernier salaire. C’est pour que cette charge reste supportable qu’il faut procéder à un allégement de l’effectif des enseignants.
Mais l’exercice a ses limites, particulièrement dans le secondaire. Pour une bonne raison : un professeur n’est pas égal à un autre professeur. Je m’explique : il est facile de raisonner en postes et en nombres d’heures de face-à-face avec les élèves pour obtenir un ratio ; sauf que lorsqu’on regarde dans le détail on se retrouve avec des casse-têtes de répartition entre les différentes disciplines et un bout de prof de math ne peut pas compléter un bout de prof de langues… Ensuite, il s’avère que les calculs sont faits sur des hypothèses de départs en retraite qui déterminent ensuite le nombre de places aux concours de recrutement. De fait, les hypothèses se sont révélées surestimées d’environ 4500 postes sur chaque exercice et donc on n’a pas pu procéder au nombre des suppressions prévues. Dans ces conditions, le casse-tête ne peut que s’aggraver avec le temps. Et encore a-t-on fait passer le nombre d’heures assurées par les débutants de six à dix-huit, ce qui a créé un formidable amortisseur en 2010, mais qui ne peut marcher qu’une fois.
Ainsi, selon les chiffres communiqués au Sénat, 9 989 emplois ont été supprimés en 2009 sur 13 500 annoncés (soit 32% des départs en retraite), 13 000 en 2010 contre 16 000 prévus (soit 40% des départs).Globalement sur 2009 et 2010, on a supprimé 22% de postes de moins que ce qui était prévu.
A la direction des ressources humaines on s’entête en arguant qu’il y avait 650 000 élèves de plus dans les années 90 et 40 000 prof de moins, ce qui devrait laisser des marges de manœuvres. En théorie, car les programmes et l’organisation scolaire ont changé entre temps. On ne pourra pas augmenter la taille des classes indéfiniment, ni optimiser à l’extrême les remplacements. Le ministère s’est déchargé sur les recteurs pour réduire les emplois au plus près des besoins dans chaque établissement. Un travail de Sisyphe dont ils se seraient bien passés.
Autrement dit, maintenir le rythme d’un sur deux jusqu’en 2013 est tout bonnement impossible. Un assouplissement s’imposera d’une manière ou d’une autre.
Des réformes étaient certes nécessaires .Fonction publique , postes , RSI ,assurances maladie ,caisses retraites , etc ...
Cependant on utilise une chimiothérapie pour soigner un rhume .Une réforme à la hache donnera des résultats de bucheron .Profs , flic , gendarmes : démissions en rafales à un niveau jamais vu .
La génération qui va nous suivre nous remerciera d ' avoir tout donné a VINCI , VEOLIA et consorts .Nous avons pillé l' AFRIQUE , nous livrons aux actionnaires nos enfants et petits enfants .
Rédigé par : SNAFU | 18 mars 2011 à 09:15