On a l’habitude de penser dans notre pays imprégné de
sociale-démocratie keynésienne et d’Etat-providence, que le salut de la crise
viendra de la relance de la consommation en soutenant à coups de dépenses
publiques le pouvoir d’achat des consommateurs. Pourtant, en France, on devrait savoir que
trente ans de déficits et de dette n’ont pas apporté plus de croissance, bien
au contraire.
D’ailleurs nous sommes arrivés au point que la priorité est
maintenant de réduire la dette publique en commençant par le déficit du budget
de l’Etat. Il n’y a pas trente-six manières de procéder. Soit on augmente les
impôts, ça c’est la gauche ; soit on diminue les dépenses, ça c’est la
droite. Au pire, on combine les deux : c’est la rigueur ! Avec le
risque, croit-on de casser la croissance. C’est ce qui avait été observé dans
les années trente, et ce scénario hante de nombreux esprits. Pas celui de David
Cameron, de toute évidence, puisqu’il vient de décréter pour son pays une cure
drastique avec hausse de la TVA de 2,5 points, gel des salaires des fonctionnaires,…
bref, trois-quarts des efforts proviendront
des coupes dans les dépenses plutôt que de la hausse des prélèvements. Et il a
la certitude qu’il s’agit de la seule manière de relancer durablement l’activité
économique.
L’audace d’une telle rigueur qui tourne le dos aux schémas
habituels s’appuie sur des observations de ce qui s’est passé en Suède, au
Danemark et en Finlande qui ont brutalement serré la vis budgétaire dans les
années 80-90, et la croissance est repartie ! Dans ces pays, les
économistes ont identifié deux facteurs de réussite : d’une part le
gouvernement doit s’inscrire dans un horizon de moyen terme, avec des
programmes de plusieurs années et des règles d’équilibre ; d’autre part il
est apparu plus efficace de réduire les dépenses publiques que d’augmenter les
impôts, à la fois pour soutenir la croissance et obtenir des effets durables.
Il se trouve que le contexte en Europe est favorable à de
telles politiques. D’abord ce type de politique est plus facile quand le reste
du monde va bien et c’est le cas avec la Chine, les pays émergents et le
redémarrage des Etats-Unis qui tirent la croissance mondiale. Ensuite ça se
passe mieux avec une dévaluation importante et justement la baisse de l’Euro de
près de 20% apporte de l’air monétaire qui compense le resserrement du budget. Voilà
pourquoi l’Allemagne a fait le choix de l’assainissement et aussi pourquoi le
gouvernement Fillon s’inscrit progressivement dans le même dessein. Cela s’appelle
la « contraction budgétaire expansionniste ».
On voit tout de suite que les schémas de la gauche son
archi-dépassés et quel mal ils feraient : la glissade vers une situation à
la Grecque… Reste que le gouvernement devra intensifier ses efforts de
réduction des dépenses et le rabotage des niches fiscales s’avérera rapidement
très insuffisant pour trouver les 100 milliards prévus dans les trois
prochaines années.
"On voit tout de suite que les schémas de la gauche son archi-dépassés et quel mal ils feraient : la glissade vers une situation à la Grecque…" classes-tu Balladur à gauche ? Il avait un bon coup de pioche pour creuser le déficit !
Les gouvernements de gauche comme de droite sont responsables de la situation actuelle. Nous paierons ce manque de rigueur mais ce sont surtout nos enfants et petits-enfants qui casqueront pour cette incompétence générale.
Les baisses d'impôts n'ont pas amené de croissance mais de l'épargne, des achats de produits étrangers et de voyages internationnaux. Quid de l'utilité de la prime à la casse qui a permis aux pays étrangers de vendre mieux chez nous et de casser le marché de l'occasion ?
Rédigé par : arsouille | 28 juin 2010 à 15:46