HISTOIRE
Petit journal des régionales en Pays de la Loire (et ailleurs)
VŒUX DETTE …

LE GACHIS DES 35 HEURES


Dessins-35-heures_optimise

Voici dix ans, le gouvernement socialiste de Lionel Jospin entérinait sa mesure « phare » voulue à toute force par Martine Aubry, après des négociations qui ont entraîné un véritable séisme avec le patronat d’alors, dupé par les méthodes de la Ministre du Travail. Aujourd’hui, elle est entrée dans les mœurs bien qu’elle soit en grande partie détricotée par les différentes mesures d’assouplissement prises sous les gouvernements Raffarin, Villepin et Fillon.

Pour les socialistes elle est encore une « référence sociale ». Pour d’autres, elle est la « plus grande fumisterie qui existe sur le plan économique », la qualifiant d’immense « catastrophe pour notre pays ». En effet, le bilan qui peut en être fait aujourd’hui n’est pas reluisant. Si elle a eu quelques effets positifs sur l’emploi, elle a en revanche un revers de la médaille qui accumule les inconvénients.

Prévue pour créer 700 000 emplois, elle n’en a en fait que 350 000 (chiffre le plus optimiste) à son actif, entre 1998 et 2002, surtout dans les entreprises nationalisées comme la SNCF et la RATP, et encore faut-il compter 150 000 d’entre eux dus aux allégements de charges de cotisations patronales pesant sur les finances publiques.

Le concept s’appuie sur un dogme irréel du « partage du travail ». La vérité, c’est que l’économie ne fonctionne pas comme ça, surtout en période de mondialisation. Concevoir la richesse produite comme une constante est une hérésie que la mise en place des 35 heures n’a pas tardé à vérifier.

Quelles sont les conséquences mesurables que l’on peut attribuer, directement ou indirectement aux 35 heures : leur coût (20 milliards d’euros par an), l’accélération des délocalisations par la baisse de compétitivité imposée à nos entreprises, la stagnation des salaires à cause de l’effet de rattrapage des 35h payées 39, l’augmentation de la productivité de l’ordre de 4 à 5% qui a généré des tensions et est à l’origine de beaucoup de stress, un frein à l’emploi dans nombre d’entreprises dont la taille ne permet pas de compenser le différentiel horaire par une embauche… et que dire de la désorganisation durable de nos hôpitaux. Seuls, peut-être, les cadres ont-ils pu tirer leur épingle du jeu. En revanche elles ont contribué à fragmenter encore plus les temps partiels en permettant la « flexibilité », contrepartie exigée par les patrons. Et les « rtt » ont contribué à inverser le rapport travail-loisirs dans la tête de nombreux salariés.

Sans compter les inégalités qu’elles ont suscitées parce que la loi ne s’applique pas à de nombreux secteurs  tels que la restauration, le transport routier, le bâtiment, ainsi que dans nombre de petites entreprises. En réalité les personnes qui ne travaillent que 35 heures sont peu nombreuses, puis que en 2007, la durée moyenne habituelle de la semaine de travail à temps complet était de 39 heures 24 (Insee).Ni obligatoires, ni maximales, les 35 heures correspondent uniquement au seuil de déclenchement des heures supplémentaires. En matière de « justice sociale », on pouvait faire mieux !

Donc, un constat sans appel : frein à la croissance, destruction d’emplois, stagnation des salaires,… les 35 heures ont été une double peine pour les salariés et les entreprises, qu’ils paient encore aujourd’hui.

 



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