LAISSEZ-MOI VOUS DIRE ! …
12 février 2010
On ne nous dit pas tout, dirait Anne
Roumanoff, ou pas vraiment comme il faut. En décembre, le chômage a diminué. Ce
n’était pas le fait du hasard ni le résultat d’une manipulation. On sait
maintenant pourquoi. La
France a connu une accélération de la croissance fin 2009. Le PIB a progressé de
0,6% au quatrième trimestre après +0,2% au troisième. Certes
cela ne l’a pas empêché de reculer de 2,2% sur l’année.
Embellie donc, en fin d'année dernière pour l'économie
française. Une croissance tirée par les variations de stocks des entreprises
- "principale contribution de la
croissance ce trimestre", selon l'Insee - et la
consommation des ménages, qui a bondi de 0,9%, tirée par les achats d'automobiles
soutenus par la prime à la casse.
Mais à l'inverse, le commerce extérieur a pesé sur la
croissance en fin d'année, les exportations ayant ralenti en même temps que les
importations accéléraient. "Au total
sur l'année, précise l'Insee, les
exportations ont chuté de 11,2% ; la plus forte baisse annuelle précédemment
mesurée était celle de 1975 (-3,1%). Les importations ont reculé de 9,7% en
2009, une baisse équivalente à la baisse record de 1975 (-9,8%)".
Néanmoins Christine Lagarde n'a pas manqué de se réjouir de
l'accélération de la croissance en fin d'année dernière, jugeant que les
mesures de relance mises en place par le gouvernement en 2009 ont été
couronnées de succès au quatrième trimestre et donnent un élan
utile pour entamer l’année 2010.
Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, les
statistiques de l’Insee nous donnent une autre occasion, non pas de sourire,
mais de faire moins la grimace. Cette même année 2009 aura vu la destruction de
450 000 emplois. C‘est beaucoup, mais on est loin des 700 000 promis
en début d’année. Laurent Wauquier, notre jeune Secrétaire d’Etat à l’Emploi
explique ce relatif succès par l’efficacité des mesures prises en matière d’emploi.
« Nous n’avons pas pu arrêter la
crise, mais nous avons réussi à en amortir le choc social »
souligne-t-il. Et de rappeler toutes les petites mesures concrètes directement
utilisables et rapidement par les entreprises. Elles faisaient sourire. Aujourd’hui
il fait le compte : 800 000 emplois « zéros charges », la formation
pendant l’activité partielle, le recrutement des « développeurs »
chargés de prospecter dans les entreprises en faveur de l’alternance et les
salariés formés dans le cadre du FNE… cela fait au moins 100 000 personnes
de plus. Le taux d’emploi des séniors a augmenté d’un point.
Alors 2010 ? L’emploi sera encore victime de la
croissance molle nous prédit-on. Mais ces prédicateurs ont-il le bon logiciel ?
Archibald.
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