UN PRESIDENT POUR L'EUROPE
11 novembre 2009
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L'Europe n'est pas tirée d'affaire. Le traité de Lisbonne a permis de retrouver la confiance dans l'avenir et le renforcement de l'amitié franco-allemande, symbolisée fortement lundi à Berlin et aujourd'hui à Paris, constitue un adjuvant essentiel à sa bonne mise en place concrète.
Les défis qui restent à relever ne sont pas minces. Même si elle a tenté de marcher d'un même pas pour répondre à la crise, les décisions des uns et des autres n'ont pas toujours correspondu à un souci unitaire. Les déficits et les dettes se sont creusés et la crise financière et économique a marqué plus fortement les nouveaux venus dans l'Union et les plus fragiles comme l'Espagne ou la Grèce. Il faut donc parvenir rapidement à une régulation des banques pour les empêcher de retourner à leurs démons de la spéculation. Il faut tenter de réduire le plus tôt possible le chômage que la reprise de la croissance ne jugule pas et on attend de cette nouvelle Europe qu'elle ait une ambition réelle pour commencer à harmoniser les systèmes fiscaux tout en les réformant.
Il y faudra un Président politique. La renaissance de l'axe franco-allemand est indispensable pour inspirer une politique ambitieuse. Le nouveau système de gouvernance devrait être plus efficace que l'actuel, mais à condition qu'on ait un président qui prenne les décisions qui s'imposent. Une personnalité forte aux convictions européennes affirmées serait l'idéal. Tony Blair avait le profil. Pourtant son choix d'intervenir en Irak avec Georges Bush en 2003, le fait que le Royaume Uni ne soit ni dans l'Euro, ni dans Schengen ont rendu sa candidature inopportune. On s'oriente donc vers une personnalité au profil plus feutré. Peut-être est-ce sage dans un premier temps, pour rôder le nouveau dispositif. Encore faut-il garder en mémoire qu'il s'agit de faire bouger une communauté de 500 millions d'êtres humains.
L'Europe n'aura pas encore son « Georges Washington ». Un trop gros calibre aurait fait de l'ombre à un Sarkozy ou une Merkel, et cela aussi est à prendre en compte. D'autant plus que si rien ne peut se faire sans l'Allemagne et la France, qui ont décidé de se mettre d'accord pour une proposition commune, nos deux pays savent qu'ils ne peuvent rien faire sans les autres.
L'essentiel c'est que l'Europe avance. Le moteur franco allemand va jouer à plein. Il s'agit de mettre à la tête de l'Union celui qui sera à même d'en tirer le plus les avantages.
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