LES TOURMENTES D’AUTOMNE : crise de nerfs de la Majorité ...
04 novembre 2009
Les tempêtes
d’automne sont fréquentes mais elles ne surprennent personne : temps de
saison, n’est-ce pas ? Ce qui est plus étonnant c’est qu’elles contaminent
la classe politique, et plus particulièrement la majorité. On était jusque là
habitué à celles « toutes saisons » de l’opposition, qui relèvent d’ailleurs
davantage de la « tempête dans un verre d’eau ». Que l’on voie
Martine Aubry venir donner un coup de main devant le Sénat à ceux qui veulent
absolument conduire la Poste sur son lit de mort en en gardant le statut actuel,
et proférer ses contre-vérités habituelles, il n’y a pas de quoi s’alarmer.
Par contre
que ce soit une Sous-Ministre qui exprime vertement son désaccord sur un
amendement voté avec l’assentiment de sa ministre de tutelle, on se dit déjà
que quelque chose cloche. Rama Yade est plus convaincante quand elle proteste contre
le placement politicien qu’on veut lui imposer sur une liste régionale hors de
son périmètre d’élection. Dans l’affaire du droit à l’image des sportifs, on
sent davantage la vanité plus que le sens politique.
Que 24 sénateurs
disent publiquement qu’ils ne voteront pas la taxe professionnelle (en l’état)
alors que la discussion n’a même pas commencé dans leur assemblée et qu’ils n’ont
même pas informé ni le président ni le premier ministre de leur démarche, on
frise la fronde. Et d’aucun ne peut s’empêcher de penser que ça pue le règlement
de compte après la défaite de Jean-Pierre Raffarin à la présidence du Sénat. Même
si les motivations sont plus nobles, c’est l’impression que ça donne.
Que là-dessus
vienne se greffer une prise de position publique de 63 députés de la Majorité
pour réclamer que l’emprunt national s’élève à près de 100 milliards alors qu’on
sait pertinemment que celui qui tient les cordons de la bourse, Eric Woerth, y
est opposé et vise une enveloppe plus conforme à la situation budgétaire du
pays, on a envie de crier comme Sardou : « au secours, ils sont
devenus fous ». Encore n’évoqué-je pas la passe d’arme à fleuret moucheté
entre nos deux bretteurs que sont Xavier Bertrand et François Copé. A force de
faire les intéressants, tout cela va tourner au ridicule. Comme dit un ministre : « tout
cela arrive parce qu’il n’y a pas d’opposition ! »
Bon, mais
ça commence à faire beaucoup ! Arrêtons avant que l’on plonge dans le
vaudeville.
On comprend
qu’au plus haut niveau, on s’en émeuve. Les députés découvrent les délices de
la « coproduction législative » et le pouvoir exécutif « l’amertume
de l’élargissement des pouvoirs du législatif ». La vérité c’est que les
parlementaires sont souvent en même temps des élus locaux qui s’inquiètent devant
des réformes (celles des collectivités locales, la taxe professionnelle, etc..)
qui vont apporter de profonds changements : en gros, ça leur fout la
trouille. La peur du danger n’évite pas le danger, si danger il y a. Une fois
la fin de la récréation sifflée, les accommodements seront trouvés comme d’habitude.
Et si on
faisait l’économie de tels épisodes à quatre mois des élections régionales ?
Car, ce n’est pas comme ça que l’on va galvaniser les troupes pour faire
campagne !
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