HISTOIRE
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LES COUPS DE GUEULE DU CAPITAINE

INSECURITE : LE MYTHE DE SISYPHE REVISITE

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Bien que le nombre des actes de délinquance diminue de façon générale, on constate une évolution inquiétante : le nombre des attaques contre les personnes et les cambriolages sont en hausse de 12% en un an. Une augmentation de l’insécurité qui ne fait pas les affaires du gouvernement et surtout du Président qui en a fait un cheval de bataille emblématique de son action.

La lutte contre l’insécurité est d’abord un combat contre la pauvreté, et de ce point de vue, la crise étant venue compliquer tout, la tâche est presque insurmontable. Elle est pourtant entreprise et deux ministres accomplissent un travail admirable qui finira par porter ses fruits. Martin Hirsch et Fadela Amara sont deux esprits libres dont l’humanisme précède le calcul politique. Ils agissent, mais ils se sont attelés à une tâche de longue haleine. Elle implique la reconstruction ou la rénovation de quartiers entiers, les « cités », elle implique de détourner les jeunes de la délinquance en leur offrant un emploi ou un revenu, elle implique une éducation suffisamment solide pour introduire dans les esprits un minimum de sens civique.

L’évolution de la situation traduit d’ailleurs des succès. Si les cambriolages augmentent, c’est parce que ça rapporte plus que la drogue. Si la drogue se déplace en province, c’est parce que la pression de la police dans la région parisienne rend son commerce problématique. Et de fait, on constate, pour la 1ère fois une diminution de la consommation de shit chez les adolescents.

Mais c’est une tâche toujours à recommencer. Parce que les réseaux démantelés se reconstituent, parce que les filières d’immigration approvisionnent le nombre des sans-papiers, proies faciles pour les gangs…. Et elle trouve ses limites quand les prisons n’ont plus de place pour accueillir les délinquants.

La gauche dénonce sans cesse la politique « du chiffre » imposée par le ministère de l’intérieur. Mais elle manque d’humilité et elle se voile la face trop souvent en trouvant d’excellentes raisons sociales à la hausse de la criminalité, ce qui interdit comme il se doit d’arrêter et de condamner des individus violents ou des vendeurs de drogue. Mais il est au moins une contradiction que le Président doit assumer : comment obtenir des résultats en exigeant d’occuper le terrain au maximum et en même temps diminuer les effectifs des forces de l’ordre. Pour vaincre l’insécurité qui est un véritable travail de Sisyphe, il faut y mettre le prix.

Au demeurant, la politique menée depuis 2007 est loin d’être un échec. On attaque le « dur » et il faut s’attendre à une augmentation de la violence « dure » en réponse,  comme on l’a déjà vue dans les banlieues, avec des tirs d’armes de guerre. Mais : oui, il reste beaucoup à faire. Ce n’est pas le moment de lever les bras !


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