LA GUERRE DES « BONUS » EST COMMENCEE
04 septembre 2009
La guerre
contre les bonus ne fait que commencer. Et c’est Nicolas Sarkozy qui l’a
déclenchée. D’abord en convoquant les banquiers pour leur signifier la ligne de
conduite à tenir pour ne pas s’attirer les foudres de l’Etat. Il est vrai que
les banques ne manquent pas d’air : après avoir largement contribué à la récession,
elles n’en continuent pas moins avec les mêmes méthodes, malgré le risque d’enrayer
la reprise économique, comme si le « trading » était le seul moyen de
faire des profits. S’il est vrai que c’en est un, en fait elles craignent d’être
privées de cette technique d’enrichissement à laquelle les banques étrangères
continueraient de recourir. Voilà pourquoi Notre Président, qui l’a bien
compris, a décidé d’en faire un cheval de bataille pour le G20 qui se réunira à
Pittsburg, à la fin du mois.
Pour ce
faire, il s’est d’abord assuré du soutien d’Angela Merkel, ce qui semble ne pas
avoir posé de problème. Plus inattendu c’est le renfort que Gordon Brown apporte
au front franco-allemand. On peut donc s’attendre à une position forte de l’Europe,
comme le souhaite le chef de l’Etat.
Derrière le
problème des bonus, se profile celui de la régulation du capitalisme mondial. L’enjeu
est donc essentiel. L’idée en vertu de laquelle il faudrait séparer les
activités bancaires ordinaires et les « initiatives risquées » du
trading fait son chemin. On sait très bien qu’on ne pourra jamais empêcher les
variations infinies du principe du crédit et du loyer de l’argent dans un
système qui s’est fondé empiriquement. L’Europe va donc s’attaquer au fondement
d’un système en tentant d’imposer une discipline qui ne sera pas forcément
appliquée par les Etats-Unis et le reste du monde. Il s’agit de faire en sorte
qu’une banque qui gère les comptes de milliers de clients ne puisse pas jouer
au poker tous les jours.
Nicolas
Sarkozy ne manque pas de courage dans cette affaire. On connaît sa
détermination et il espère bien obtenir de Barak Obama des gages, bien que
celui-ci ait molli devant les grandes banques américaines : les Etats-Unis
et la France, ça fait deux ; les coutumes et la conception du rôle de l’Etat
n’y sont pas les mêmes.
Par
ailleurs, et ce n’est pas innocent, Eric Woerth, notre « argentier »
national, a publié une liste de 3 000 personnes qui ont un compte
clandestin en Suisse. Les intéressés ont quatre mois pour se mettre en règle
avec le fisc et régulariser leur situation. Les nouvelles règles
internationales de transparence ont du bon ! Ceux qui dénonçaient, il y a
encore peu, le goût de Nicolas Sarkozy pour l’argent sont pris à contre-pi
Enfin, sur
un sujet aussi important, on attend encore ce que le Parti Socialiste,
soi-disant ressuscité, propose sur le sujet. Les critiques qu’il continue d’adresser
au gouvernement ne sont pas plus substantielles qu’avant. Pire, s’ils étaient
au pouvoir, les socialistes n’en feraient sûrement pas autant, ni sur les
bonus, ni sur les capitaux frauduleusement exilés !
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