OBAMA FAIT FACE
30 mars 2009
Nous nous sommes habitués à la crise et plus rien ne nous étonne. Les mauvaises nouvelles ne nous émeuvent plus qu'il s'agisse de l'ascension inexorable du chômage partout dans le monde, des montagnes russes des cours boursiers, de l'incapacité des états à stabiliser les banques ou réformer leurs moeurs.
Dans ce contexte, il faut souligner le travail remarquable accompli par le Président américain. Même si son plan de 800 milliards de dollars n'a pas encore produit les effets escomptés, il ne lésine pas sur les moyens quitte à rallonger la sauce pour AIG ce qui en fait une institution pratiquement nationalisée. Qui l'eût cru au pays de l'Oncle Sam ?
En vérité on ne connaît pas le montant des actifs toxiques ce qui nous empêche d'évaluer la durée de la crise. D'où les initiatives prise pour en cerner les contours et éviter que toutes les fins de trimestre AIG, Citigroup, HSBC ou RBS défaillent en faisant appel aux fonds public.
Mais rien n'arrête Barak OBAMA dans sa volonté de redistribuer les cartes. Depuis son élection et sa prise de pouvoir, il a appliqué la totalité de ses promesses électorales. C'est vrai de son programme intérieur, ce l'est aussi de sa diplomatie, diamétralement opposée à celle de Georges W. BUSH. C'est une gestion des affaires étrangères qui tente d'apaiser les relations dans le monde, sans pour autant sombrer dans l'angélisme, comme on vient de le constater avec ses déclarations sur Al KAIDA.
Sur tous les fronts, la nouvelle marque est lisible : retrait des troupes d'Irak programmé, renforcement en Afghanistan, ouverture vers la Syrie, nouvelle approche de l'Iran, efforts en faveur de la paix entre Israël et la Palestine, nouvelle page avec la Russie.... A cet égard, les recoupements avec les positions françaises sont de bon augure et l'on comprend mieux dans quel environnement s'inscrit le retour complet de la France dans l'OTAN. Il faut souligner le travail remarquable de la Secrétaire d'Etat, Hillary CLINTON, réalisé au cours de ses récentes tournées en Europe et au Proche Orient. L'antiaméricanisme n'est pas mort pour autant, mais il a du plomb dans l'aile.
Mais, en même temps qu'il met en oeuvre des dépenses énormes pour sauver les banques et l'immobilier, pour créer des emplois et faire de l'environnement une source de prospérité, Barak OBAMA décide, dès aujourd'hui, de ramener le budget à l'équilibre en 2013. Quand on sait que le déficit est évalué à plus de 1500 milliards de dollars pour cette année (10% du PIB), on mesure la hauteur du défi. Au moins le nouveau président a-t-il le mérite de ne rien cacher des difficultés qui l'attendent, bien qu'il s'emploie à rassurer ses concitoyens en leur assurant qu'ils n'ont aucun souci à se faire pour leur épargne et leurs comptes en banque. C'est que la confiance, est l'une des premières conditions pour faire redémarrer l'économie.
Et la remise à plat qui concerne autant les militaires que le pentagone, la réforme indispensable du système de soins, l'importance de l'éducation et de son financement, le maintien en vie d'une industrie automobile moribonde, sont autant de chantiers qui vont susciter des résistances, des pressions, des récriminations ou des surenchères... Le Président a pour lui ses discours, son charme et sa prestance. Il n'a pas changé d'un iota depuis son élection. Mais on n'en est plus à s'en réjouir. Déjà sa cote de popularité connaît sa première baisse. En fait tout le monde souhaite qu'il réussisse, mais personne n'est sûr que ce sera le cas !
Sa principale chance, pour l'instant, c'est qu'il n'a donné aucune raison aux Américains de regretter leur vote. Bien au contraire.
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