EUROPEENNES : ESQUISSE DE DECOR
20 février 2009
Dans un peu plus de trois mois, nous élirons nos députés
pour nous représenter au parlement européen. Une échéance importante jusque là
boudée par un grand nombre de nos concitoyens. Comme les électorats
« captifs » sont aussi ceux qui se mobilisent le plus, traditionnellement
cette échéance électorale fait le jeu des partis extrêmes. Dans le contexte que
nous connaissons actuellement, il y a tout lieu de penser que cette édition
devrait ressembler aux précédentes.
Toutefois, le décor n’est plus tout-à-fait le même. Si l’on
évoque les « extrêmes », jusque là, c’était le Front National qui
jouait les « trouble-fête », au grand dam de la droite républicaine
qu’étaient en leur temps le RPR et l’UDF –qui se tiraient plus ou moins la
bourre- puis de l’UMP, il y a cinq ans avec un score quasi calamiteux. Cette
fois-ci, le parti d’extrême droite ne devrait pas peser lourd dans le débat.
Par contre, à l’opposé, l’extrême gauche avec le NPA
pourrait bien tailler des croupières à un PS qui sent le danger venir. D’autant
plus que si Le Pen était « diabolisé », ce n’est pas le cas du « Tintin
facteur » avec sa tête d’ange. C’est pourquoi, probablement, on y serre
les rangs avec l’entrée dans les instances dirigeantes de
« royalistes ».
Objectivement,
l’UMP, qui caracole légèrement en tête dans les sondages, est la mieux placée
pour tirer son épingle du jeu : une présidence française active et réussie
très appréciée par l’opinion publique, peu de concurrence sur ses bords à
droite comme au centre. Son seul handicap, et il n’est pas mince, c’est d’être
au gouvernement et d’avoir à tenir la barre en pleine crise. Toute sa difficulté
résidera dans sa capacité à mobiliser ses électeurs, traditionnellement
boudeurs quand les choses vont mal.
Le PS, qui
reste malgré tout le seul parti de gouvernement crédible à gauche, devra
composer avec une ultra-gauche très offensive du PG au NPA en passant par le PC
et LO.
Les deux
partis de gouvernement ont donc intérêt à faire une campagne dont l’objectif
sera à peu près semblable : montrer l’importance de l’Europe pour résoudre
la crise et rappeler quel rempart a été l’Euro (il suffit de voir où en est la
£ivre sterling). Si, chacun dans son registre, ils arrivent à faire comprendre
aux Français qu’on a besoin d’une Europe utile qui protège et d’une Europe
politique qui s’affirme dans le monde,
alors notre pays enverra à Strasbourg une représentation nationale elle
aussi utile pour notre avenir.
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