OBAMA BICHE, MAIS MAC CAIN A LA PATATE !
09 juin 2008
Je sais, c'est un peu facile comme titre. Mais comme le Canard enchaîné m'a précédé avec "Hillary n'a pas cassé le Barack", je n'ai pas de scrupules. Et vous savez ce que Mac Cain a fait quand il a appris la désignation d'Obama ? ... Il a ri !
Il peut rire en effet. Alors que les Américains ont hâte d'en finir avec l'administration Bush, les primaires démocrates au finish lui offrent une chance de remporter la victoire. Le parti est en effet divisé entre deux tendances presqu'égales et l'unité des Démocrates ne va pas être facile à réaliser. Hillary Clinton peut encore peser. Il n'est pas sûr qu'une "dream team" Barack-Hillary puisse se constituer. Enfin les électeurs américains se définissent souvent par eux-mêmes dès lors que leur candidat n'est plus en lice. Donc, même si Hillary est loyale, ce qui sera vraisemblablement le cas, rien ne dit que tous ses partisans voteront Obama. Des électeurs Démocrates n'ont-ils pas voté pour Hillary, assurant même sa victoire dans le Montana et le Dakota du Sud, en sachant que c'était fichu pour elle ?
Néanmoins, ces primaires restent riches d'enseignement. D'abord, la désignation pour la première fois par l'un des grands partis d'un candidat noir. Même si celui-ci est un pur produit de l'université américaine, c'est historique. Ensuite, il a été opposé à une femme qui a montré qu'elle avait la carure pour exercer la fonction. Que les électeurs du parti démocrate ait eu à choisir entre un homme non WASP (anciennes conditions pour avoir une chance d'être élu président : White, Anglo Saxon, Protestant) et une femme est aussi un événement qui traduit des changements profonds dans les mentalités des hommes et des femmes de la 1ère puissance mondiale. Enfin, la passion qui a animé la campagne et les votes montre l'intérêt porté par les Démocrates américains à l'élection présidentielle dès lors que le personnel politique est renouvelé. Passion qui risque de nuire maintenant au candidat désigné par les frustrations que sa victoire a fait naître.
Le vieux sénateur Mac Cain représente la vieille Amérique conservatrice. Il a été obligé de se "normaliser" pour être investi par le Parti Républicain. Son programme se place dans le prolongement direct de l'administration actuelle. Ce virage qu'il a été obligé de prendre rend évidemment encore plus souhaitable une victoire démocrate. Mais une majorité d'américains est-elle prête a sauter le pas et à voter pour un président issu des "minorités visibles", comme on dit pudiquement. Le réflexe WASP ne va-t-il pas jouer dans le secret des isoloirs ? C'est ce que Mac Cain espère secrètement.
Mais on en n'est pas encore là. Il va y avoir la convention démocrate de Denver, fin août et ensuite toute la campagne électorale....
Commentaires