VOUS AVEZ DIT OGM ?
05 mai 2008
L'agriculture revient au premier plan avec la flambée des cours du blé, du riz et du maïs. Une cible pour les spéculateurs. Une bénédiction pour nos agriculteurs. Mais pour les consommateurs, la facture est amère. La tentation est grande d'augmenter les rendements, d'autant plus que la demande des pays émergents augmente. Il faut nourrir la planète. A l'horizon 2020, l'agriculture mondiale devra fournir 340 millions de tonnes de plus par an. De quoi relancer le débat sur les OGM. Malgré nos "puritains", ils sont déjà présents presque partout, même en France. Le gouvernement est bien conscient du problème. Il vient de débloquer 45 millions d'Euros sur trois ans pour relancer les céréales et oléagineux transgéniques français. Il faut dire que l'Inra, dont les champs d'essais sont régulièrement saccagés ne travaille plus que sur les peupliers et les pieds de vigne génétiquement modifiés.
Pour notre recherche la partie est presque perdue. C'est le beau résultat obtenu par nos "puritains anti-OGM". En fait, en menant un combat idéologique contre le géant américain, ils ont réussi à mettre par terre la recherche française dont les travaux était une garantie face aux démarches mercantiles. Le statut de nos chercheurs les met en effet à l'abri des pressions des groupes qui utilisent leurs découvertes et leur déontologie est notre meilleure protection. Beau résultat en vérité que de nous exposer encore plus vivement au "monde selon Monsanto". Merci José Bové et Noël Mamère !
C'est que le géant américain investit 20 fois plus que nous. Si le vieux continent ne se réveille pas et n'unit pas tous ses efforts, nous serons submergés par les OGM venus du nouveau continent. Déjà 114 millions d'ha d'OGM sont cultivés dans le monde. En France, ils sont présents dans de nombreuses filières de manière indirecte (soja, colza...). Et la recherche américaine avance rapidement quand nous piétinons faute de mettre les moyens.
Mais la révolution agricole se fait aussi avec les technologies les plus modernes dans lesquelles l'informatique et les NTIC jouent un grand rôle. Déjà 300 000 ha sont cultivés en France en "agriculture de grande précision" et font exploser les rendements. Les industries agro alimentaires se mettent aux "alicaments" (tiens, il faudra que j'essaie le nouveau truc anti mauvais cholestérol), les arômes sont devenus des molécules de synthèse, et les spécialistes du goût inventent 4 000 saveurs par an....
Voilà des enjeux bien plus importants que les 11 000 postes non remplacés à la rentrée prochaine et dont on nous rebat les oreilles tous les soirs au 20H, à grand renfort de témoignages de parents "bien orientés".
Demain, c'est le 6 mai. Devinez de quoi je vais vous parler.....
Greenpeace et les députés UMP face au 0 % OGM
L’article du Courrier de l’Ouest du 3 mai 2008.
Permettre la recherche est certes une nécessité. Que celle-ci soit encadrée doit être une obligation. En matière de santé publique, le principe fondamental applicable – pas toujours appliqué – demeure le « primum non nocere » (d’abord ne pas nuire). Jusqu’ici je croyais que la culture des OGM n’était autorisée qu’en « milieu confiné », c’est-à-dire sans possibilité de contamination pour l’environnement. Si légalement il en était ainsi, je ne peux comprendre que quelque autorité que ce soit ait pu autoriser ou tolérer des cultures en plein champ. Ce point reste à préciser car en la matière le laxisme pourrait être criminel. Et, dans ce cas, les « faucheurs d’OGM » ne devraient être poursuivis que pour s’être substitués à une autorité pour le moins défaillante, voire irresponsable, pour ne pas dire plus.
Mais très inquiétante est la position de Jean-Charles Tougourdeau déclarant : « Si l’on prouve que tel OGM est dangereux, alors il faut l’interdire. Ce que nous avons déjà fait pour le Monsanto 810 »*.Ce qui risque de se produire rappellera à beaucoup de familles que la Thalidomide et le Distilbène n’ont été interdits qu’après les catastrophiques et irréparables conséquences de traitements mutilant in utero des dizaines de milliers de nos enfants. Quand ouragans, cyclones ou typhons traversent et balayent les continents, peut-on espérer maîtriser la dissémination éolienne ? On sait quel crédit accorder aux déclarations de certains hauts responsables politiques depuis leur annonce que les retombées du nuage de Tchernobyl s’étaient arrêtées aux frontières géographiques de l’est de la France !
(*), lequel Monsanto 810, suivant Marc Laffineur (dans le même article), était cultivé en plein champ jusqu’à son interdiction récente de mise en culture en France (J.O. du 8 février 2008)
Pierre Marcesche, Villevêque (49)
* * *
Ci-dessus le message adressé les 11 et 12 mai à un certain nombre d’associations, de mouvements politiques et de journaux quotidiens nationaux ou périodiques, avec le texte ci-après.
Compte tenu de la très grande proximité des débats sur les OGM, et pour faire suite à l'article paru dans le "Courrier de L'Ouest" du 03 mai 2008, voici à titre d'information la lettre que j'expédierai mardi 13 mai à ce journal. Ne disposant pas de Fax et ce quotidien régional, contrairement à bien des publications quotidiennes ou périodiques nationales, n'ayant pas d'adresse courriel mentionnée dans son générique, je ne puis le faire plus tôt ; et par ailleurs je n'ai aucune certitude qu'il y donne suite.
Vous livrant ma position, je vous laisse libre d'en faire usage in extenso selon que vous en jugerez bon.
Pierre Marcesche, Villevêque (49)
Rédigé par : MARCESCHE | 17 mai 2008 à 10:50
Toujours aussi bien fait le " calepin " de notre cher Daniel. Au moment où je pars pour Genève avant l'Assemblée générale de l'OMS, je savoure les dernières nouvelles de l'Anjou !
Roselyne BACHELOT
Rédigé par : Roselyne BACHELOT | 19 mai 2008 à 10:52