REVOLUTION SUR CANAPE
15 mai 2008
Olivier BESANCENOT, avec son indémodable look "Tintin" (lui manquent les culottes de golf), était l'invité dimanche dernier de "Vivement Dimanche" chez Michel DRUCKER. Un rendez-vous peu conventionnel pour notre révolutionnaire du dimanche (pour l'occasion), il faut bien le reconnaître. Mais pas de problème, celui qui ne serait pas d'accord dans son parti sera viré (c'est déjà fait). Ce n'est pas pour autant que la révolution est pour demain. On a beau être en mai et "fêter" un peu plus, comme toutes les années en "8", le mai 68, on ne sent pas vraiment l'amorce du frémissement de la révolte de tous les "opprimés"..... D'ailleurs, pour quoi faire ? Même la Chine communiste est devenue capitaliste et s'est mise à l'économie de marché pour se développer. Ne parlons pas de la Russie. Reste plus que la Corée du Nord : mais est-ce un modèle plausible ? Il faut vraiment que la gauche n'ait rien à proposer pour qu'il y ait un espace politique ouvert à la création d'un "Nouveau Parti Anticapitaliste". Dans les circonstances présentes, il n'attire pas grand monde et a bien du mal à regrouper les tiers-mondistes Bovéistes et les gauchos de Lutte Ouvrière. A LO, "OB" Arlette s'en tamponne !
Dans son dernier ouvrage "l'économie ne ment pas", Guy SORMAN décrit la révolution scientifique en cours dans la science économique. Il estime, après avoir rencontré et interrogé tout ce que la planète compte comme économistes distingués (pas moins de 80, comme les chasseurs chez la Marquise), que 95% des chercheurs de premier plan sont d'accord au-delà de leurs préférences politiques et de leurs différends théoriques, sur les grands acquis de la discipline. Ces points de convergence sont au nombre de dix, au premier rang desquels on trouve l'affirmation que l'économie de marché est le plus efficace des systèmes économiques. Les autres points nous sont familiers : la croissance est le critère essentiel, le libre-échange et une monnaie stable sont les facteurs de développement et de croissance, comme l'innovation et la concurrence. Le chômage des travailleurs peu qualifiés est déterminé par le coût du travail. L'Etat-providence n'est pas toujours efficace. La création de marchés financiers complexes a conduit à de vrais progrès économiques. Tous ces points font consensus, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas de débats à leur sujet. Comme le dit Guy SORMAN : "en l'état actuel de nos connaissances, il n'y a plus d'alternative crédible à l'économie de marché. Je parle évidemment de solutions souhaitables, pas de la Corée du Nord..." Cela dit, l'économiste distingue bien la question du développement de celle de la démocratie. Les cas de la Russie et de la Chine montrent bien que l'autoritarisme peut continuer de cohabiter avec le capitalisme.
De quoi rendre la tâche très compliquée à nos "partisans d'un autre monde"..... aujourd'hui très virtuel. C'est d'ailleurs commode, parce que cela permet d'exprimer tous les fantasmes ou de courir après toutes les chimères. Au moins ils n'ont pas à gérer l'existence des "goulags" au paradis socialiste, comme nos communistes d'antan. Et la Chine n'est plus un modèle depuis que ses habitants boivent du Coca-Cola. Et à son sujet, l'éminent économiste évoque les lourdes menaces qui pèsent sur son développement : la tyrannie et le problème social, mais aussi son système financier qu'il juge complètement pourri, sans parler de la fuite des cerveaux.
Aux pays des soviets, tout fout l'camp !
Commentaires